© Spaycific'Zoo
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De l’Afrique à l’Asie, le Spaycific’Zoo ouvre de nouvelles volières immersives chaque année

Depuis 2022, le Spaycific’Zoo a engagé une transformation en profondeur de ses installations pour les oiseaux, en misant sur de vastes volières immersives et thématiques où mammifères et oiseaux cohabitent. Après l’Afrique en 2022 et l’Amérique du Sud en 2024, le parc inaugure cette année une volière dédiée au continent asiatique et accueille en parallèle une nouvelle espèce unique en France.

Une stratégie tournée vers l’immersion et la diversité

Depuis quelques années, le Spaycific’Zoo a choisi d’orienter ses développements autour d’un concept précis : celui des volières immersives de grande taille, chacune dédiée à un continent. L’objectif n’est plus seulement de présenter des espèces, mais de reconstituer des écosystèmes entiers dans lesquels les visiteurs peuvent entrer et observer les animaux évoluer librement autour d’eux. « Nous voulons vraiment créer des écosystèmes dans ces volières, détaille Maxime Thué, vétérinaire et responsable animalier au Spaycific’Zoo. C’est pour cette raison que nous avons les sitatungas dans la volière africaine, et les ouistitis et les agoutis dans la volière sud-américaine. Ce sont vraiment des écosystèmes entiers que nous voulons reconstituer, avec leurs oiseaux bien sûr, mais aussi leurs mammifères, dans une thématique géographique bien précise. » Ce choix s’inscrit dans une volonté profonde d’offrir des espaces plus vastes et plus naturels aux pensionnaires déjà présents sur le parc, tout en renforçant l’expérience pédagogique et sensorielle du public. « Dans chacune de ces grandes volières, les visiteurs peuvent entrer, et au Spaycific’Zoo, nous sommes toujours à la recherche de l’immersion. Aujourd’hui, nous avons douze enclos de contact sur le parc. C’est une façon unique de rapprocher l’Homme de l’animal et donc de le sensibiliser aux causes que nous défendons. »

La première étape a été franchie en 2022 avec la spectaculaire Volière africaine, où cohabitent marabouts d’Afrique, pélicans gris, cigognes, grues, ibis chauves et même des sitatungas en semi-liberté. Déjà existante, cette volière d’environ 2000 m² a été largement agrandie sur l’ancien espace dédié à la mini-ferme, pour atteindre aujourd’hui 6000 m². « Les visiteurs ont des chemins délimités, donc ils ne peuvent pas courir n’importe où dans la volière, ce qui permet à chacun de rester à sa place. Il y a un contact privilégié entre le visiteur et l’animal, mais les visiteurs ne sont pas là pour caresser les animaux. On se retrouve quand même avec des situations où les marabouts ou même les sitatungas se retrouvent sur les allées de visite, et c’est assez impressionnant pour les gens, qui trouvent ça absolument merveilleux. » Véritable petit écosystème, cette volière a déjà permis des reproductions remarquables, comme celles des marabouts et des pélicans gris, extrêmement rares en captivité dans des conditions entièrement naturelles. L’immersion y est totale : les visiteurs peuvent entrer et croiser les oiseaux au détour d’un sentier, tandis que les animaux disposent d’arbres de grande hauteur, de points d’eau et d’un vaste volume de vol.

En 2024, une mini-ferme revisitée…

L’année 2024 marque une nouvelle étape dans cette stratégie avec deux réalisations phares. D’abord, la création d’une nouvelle ferme pédagogique installée sur les terrains récemment acquis par le zoo. Sur 1,5 hectare, ce vaste enclos de contact accueille chèvres, moutons, ânes, poneys, chèvres anglo-nubiennes et zébus nains. « En fait, c’est la première vraie extension du zoo sur des terrains nouvellement acquis, explique Maxime Thué. Ce n’est même plus une mini-ferme, c’est vraiment une ferme pédagogique. Il y a un grand enclos dans lequel les visiteurs entrent au contact des animaux et, autour, différents enclos pour d’autres espèces domestiques. Cela permet aux visiteurs d’approcher et de toucher les animaux, mais aussi de découvrir plusieurs races domestiques. » Ce projet découle directement du déplacement de la mini-ferme originelle, démolie pour faire place à l’agrandissement de la Volière africaine en 2022. Plus grande et mieux équipée, cette nouvelle ferme offre aux visiteurs un espace d’interaction privilégié avec les animaux domestiques, toujours très prisés des familles. « Les visiteurs aiment beaucoup, c’est toujours une attraction phare, surtout pour les enfants. Nous proposons également une animation à 13h30 au cours de laquelle les visiteurs peuvent donner à manger aux animaux avec un animateur, donc c’est toujours très apprécié. »

…et le réaménagement de la volière sud-américaine

Mais c’est surtout la volière sud-américaine, inaugurée au printemps 2024, qui attire l’attention. Sur 1800 m², ce vaste espace a été conçu autour d’un paysage humide et marécageux, véritable clin d’œil aux zones tropicales d’Amérique du Sud. « Dans cette volière, les visiteurs peuvent découvrir deux mammifères : l’agouti d’Azara et le ouistiti à toupets blancs. La cohabitation avec les oiseaux se passe très bien. Il y a d’ailleurs un moment fort à vivre en fin de matinée, lors du nourrissage, où les agoutis viennent presque aux pieds des visiteurs pour manger leurs fruits et légumes, pendant que les conures mitrées volent au-dessus et que les aras viennent se nourrir : c’est vraiment un moment très sympa. » Les deux ouistitis à toupets blancs, deux mâles issus d’un laboratoire, ont nécessité un long travail d’habituation pour s’adapter à ce nouvel environnement. « Avec les oiseaux, il y a beaucoup de bruit, sans compter les visiteurs, donc nous avons pris notre temps avec eux, poursuit le vétérinaire du parc. Nous avons fait appel à une stagiaire en éthologie pour suivre leur comportement et depuis quelques semaines, ils s’aventurent sur les cordages de la volière, ce qui est plutôt une réussite jusqu’à présent. »

L’avifaune de cette nouvelle volière est riche et colorée : aras bleu et jaune, aras chloroptères, conures soleil, conures mitrées, amazones lilacines, ibis rouges, dendrocygnes veufs, ouettes de Magellan, canards à collier et cariama huppé. L’arrivée des amazones lilacines, classées « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), symbolise l’ambition conservatoire de cette installation. « L’amazone lilacine, c’est l’une des espèces les plus menacées que nous avons au zoo et pour laquelle nous avons vraiment un espoir de reproduction. Elles sont arrivées cette année, donc nous n’avons pas encore eu de ponte. » Les aras, quant à eux, profitent désormais d’une liberté de vol inédite, bien différente des simples perchoirs sur lesquels ils étaient auparavant présentés. « C’était l’objectif principal de cette volière : permettre à nos aras, qui étaient jusque-là rémigés et présentés sur des poteaux comme dans les vieux zoos, de voler et d’avoir un plus grand espace. Toutes les autres espèces d’oiseaux sont nouvelles, mais nous n’avons pas prévu pour l’instant d’en ajouter d’autres. Aujourd’hui, avec une quarantaine d’oiseaux, la cohabitation fonctionne plutôt bien et nous n’avons pas envie de surcharger la volière. Le but, c’est que chaque espèce ait son territoire, ses habitudes et ses lieux de nourrissage. »

En 2025, le Spaycific’Zoo met le cap sur l’Asie

Dans le prolongement de cette dynamique, l’année 2025 a vu l’ouverture d’une troisième grande volière immersive, consacrée cette fois-ci au continent asiatique. « C’était aussi une ancienne volière qui existait déjà, mais dont les mailles de filet, très larges, limitaient fortement le nombre d’espèces que nous pouvions y présenter, raconte Maxime Thué. Jusque-là, il n’y avait que quelques paons et quelques anatidés. Nous l’avons entièrement refaite cet hiver avec un filet beaucoup plus haut et des mailles beaucoup plus étroites, ce qui nous a permis d’être beaucoup plus libres dans le choix des espèces. » D’une superficie de 1 000 m², cette volière a la particularité de mettre en scène les zones tempérées et froides de Chine et du nord de l’Inde, une orientation rare dans les parcs zoologiques. « Nous avons souhaité mettre en avant des espèces de phasianidés et plus largement de galliformes, souvent délaissées par les parcs. C’est pour cela que nous y trouvons trois espèces de faisans : un trio de faisans leucomèles (une espèce rare en parc zoologique), des faisans de Lady Amherst et des faisans dorés. » À leurs côtés, les visiteurs peuvent observer des paons bleus, des fuligules nyrocas et un couple de pirolles à bec rouge, dont la longue queue bleue anime la volière. Le décor, conçu comme un paysage harmonieux, associe prairie fleurie, plan d’eau bordé de rocailles et deux pontons en bois qui permettent d’entrer directement dans la volière pour observer les animaux sous différents angles. Pensée comme un espace évolutif, la volière asiatique devrait encore s’enrichir dans les prochains mois. « Nous avons de nouvelles espèces qui pourraient nous rejoindre dans l’année, notamment parmi les anatidés. Et nous allons également y intégrer de petits mammifères originaires de la même zone géographique, mais nous gardons la surprise pour le moment ! »

Un nouvel enclos pour les coatis à nez blanc

Au-delà des grandes volières, l’année 2025 est aussi marquée par l’aménagement d’un nouvel enclos destiné à l’une des espèces de mammifères déjà présentes au parc : les coatis à nez blanc. Beaucoup plus rares en captivité que leurs cousins les coatis roux, ces animaux bénéficient désormais d’un espace totalement repensé. L’ancien enclos des aras chloroptères et des agoutis – transférés dans la nouvelle volière sud-américaine – a été réaménagé pour leur offrir un cadre adapté à leur comportement arboricole. « Notre couple de coatis à nez blanc, qui cohabitait auparavant avec les capybaras dans un enclos sans véritable possibilité d’escalade, a été déplacé dans ce nouvel espace. Ils ont maintenant accès à un grand arbre dans lequel ils peuvent grimper et montrer pleinement leur talent arboricole. On s’est aperçu après coup que cet arbre était creux et ils y ont aménagé leur cachette, donc niveau bien-être animal, c’est fantastique. Ils ont vraiment créé leur petite zone de repos tout en haut. » Traversé par un ruisseau, l’enclos a été conçu pour respecter au mieux le mode de vie arboricole de l’espèce. Le couple déjà présent depuis plusieurs années a été rejoint par un jeune mâle aujourd’hui âgé d’un peu plus d’un an, transféré du Zoo de Liberec en République Tchèque en début d’année, formant un groupe soudé de trois individus.

L’arrivée d’une nouvelle espèce unique en France

En ce début d’année 2025, le Spaycific’Zoo est devenu le l’unique parc zoologique français à accueillir la pirolle à ventre jaune, une espèce encore méconnue en Europe. Le parc héberge un couple de la sous-espèce vietnamienne (Cissa hypoleuca concolor), reconnaissable à son plumage aux reflets bleutés, distinct de la forme nominale. « C’est une nouvelle espèce unique en France que nous avons installé dans une volière à part entière », se réjouit Maxime Thué. L’équipe animalière du parc a volontairement écarté l’option d’une cohabitation dans une volière immersive, préférant un espace dédié afin de garantir une gestion optimale de ces nouveaux pensionnaires. Avec son plumage éclatant et surtout son chant d’une grande richesse, la pirolle à ventre jaune séduit les visiteurs qui peuvent entendre toute une variété de vocalisations. « C’est une espèce vraiment magnifique qui a un chant hyper mélodieux. Nos visiteurs peuvent entendre régulièrement toute leur panoplie de vocalisations, c’est assez impressionnant. » Le couple est encore jeune mais devrait bientôt atteindre la maturité sexuelle, laissant espérer les premières reproductions dans les prochaines années. Une perspective d’autant plus intéressante que cette espèce n’est, à ce jour, représentée qu’au Spaycific’Zoo et au Zoo de Prague en République Tchèque. Ce dernier a récemment reçu une dizaine d’individus saisis par les autorités, portant à une douzaine le nombre d’oiseaux recensés dans les parcs zoologiques européens. « Ce n’est pas une espèce menacée à l’heure actuelle mais elle fait office d’ambassadrice pour des espèces proches qui, elles, sont au bord de l’extinction. En effet, elle fait partie des oiseaux chanteurs d’Asie qui sont traditionnellement capturés et vendus sur les marchés asiatiques et dont les populations diminuent drastiquement. » En y ajoutant quelques individus détenus par des éleveurs privés, l’effectif pourrait constituer la base d’un futur programme de reproduction en Europe et permettre à cette espèce de prospérer en captivité.

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