Au cours de ces dernières semaines, plusieurs naissances d’espèces rares ou menacées ont marqué le quotidien du Bioparc Valencia en Espagne, confirmant son rôle central dans les programmes internationaux de reproduction.
Deux bébés nés chez les drills au cours de l’été
Le Bioparc Valencia a accueilli cet été deux naissances de drills (Mandrillus leucophaeus), un primate originaire d’Afrique centrale dont la survie est aujourd’hui menacée par la destruction des forêts et le braconnage. Proche cousin du mandrill mais beaucoup plus rare en parc zoologique, le drill compte moins de 4 000 individus dans la nature, répartis entre le Nigéria, le Cameroun et en Guinée Équatoriale. Classée « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), l’espèce pourrait bientôt passer au statut « En danger critique d’extinction » (CR) si la tendance actuelle se poursuit. La première naissance est issue d’Itaka, une femelle née au parc en 2016, représentant la deuxième génération née à Valence et soulignant la réussite de la reproduction du groupe présent dans le parc espagnol. Quelques semaines plus tard, Xéna, une autre femelle, a mis bas au cœur de l’enclos extérieur des drills, sous les yeux des visiteurs. Avec désormais un mâle, quatre femelles et deux jeunes, le groupe du Bioparc Valencia représente l’un des groupes reproducteurs de drills les plus dynamiques d’Europe, dont chaque naissance constitue une excellente nouvelle pour l’espèce. Les visiteurs peuvent découvrir les drills et leurs petits dans un enclos multi-espèces aux côtés des sitatungas et des hippopotames pygmées notamment.

Des naissances de céphalophes du Natal, de blesboks et de gazelles de Thomson
Deux céphalophes du Natal (Cephalophus natalensis) sont également venus au monde récemment au Bioparc Valencia, renforçant la réputation du parc comme centre de référence pour cette espèce rarement visible en captivité. Le céphalophe du Natal est une petite antilope forestière endémique du sud-est de l’Afrique, menacée par la chasse et la fragmentation de son habitat. En Europe, une dizaine de zoos participent au programme de reproduction (EEP), coordonné par le Zoo de Leipzig en Allemagne, et le Bioparc Valencia est le seul à l’accueillir en Espagne. Les deux naissances, intervenues en l’espace de cinq jours, proviennent de femelles différentes : Akiara, une femelle de 10 ans déjà expérimentée, et Luna, sa propre fille née au Bioparc il y a 4 ans. Les soigneurs surveillent attentivement les premiers jours des deux petits mâles, gardés dans les loges intérieures, d’autant qu’un complément alimentaire au biberon a été nécessaire pour l’un des deux. La savane africaine du parc a par ailleurs vu naître deux blesboks (Damaliscus pygargus), ou damalisques à front blanc, une antilope sud-africaine dont la population avait été réduite à quelques centaines d’individus au XIXᵉ siècle. Grâce aux efforts conjoints des programmes de reproduction in situ et ex situ, environ 55 000 individus existent aujourd’hui et l’espèce est aujourd’hui classée en « Préoccupation mineure » (LC) par l’UICN. Les deux jeunes blesboks du Bioparc sont désormais visibles dans l’enclos extérieur aux côtés d’autres jeunes nés chez les gazelles de Thomson (Eudorcas thomsonii) notamment, permettant d’observer les interactions naturelles entre des espèces aux comportements différents.


Une portée de quatre petits damans des rochers
Enfin, le Bioparc Valencia a également enregistré la naissance d’une portée de damans des rochers (Procavia capensis), un petit mammifère souvent confondu avec un rongeur mais qui partage en réalité un lien de parenté avec les éléphants et les lamantins. Doté de dents incisives en forme de défenses miniatures et d’un système digestif particulièrement complexe, le daman des rochers se retrouve en colonies dans les zones rocheuses d’Afrique et du Moyen-Orient, mais son observation en captivité reste rare. Là encore, le Bioparc Valencia est le seul parc zoologique en Espagne à présenter cette espèce. Le groupe de damans des rochers du parc est composé de deux mâles et deux femelles, auquel s’ajoute désormais quatre jeunes pleins de vie. Bien qu’ils soient nés en public, ils restent temporairement dans leur abri intérieur pour assurer leur bien-être et rester sous la surveillance de l’équipe animalière. Bientôt, ils partageront leur espace extérieur avec d’autres espèces africaines telles que les cigognes d’Abdim, les spatules d’Afrique, les choucadors superbe ou encore les barbicans à poitrine rouge. Le carnet rose n’a pas fini de se remplir au Bioparc Valencia qui a également confirmé il y a quelques jours la gestation de Kwanza, une femelle rhinocéros blanc née au CERZA et arrivée à Valence en 2023, dont la mise bas est attendue pour novembre prochain.


