© Philippe Rivier

Vautour fauve

Pour bien l’identifier…

  • Grand rapace au plumage brun-gris.
  • Bandes claires à l’avant des ailes.
  • Tête et cou recouverts d’un duvet blanchâtre.
  • Collerette de plumes blanches à la base du cou.
  • Gros bec gris.
  • Pattes grisâtres.
  • Petite tête bien visible en vol.
  • Utilise les courants ascendants pour effectuer de grands déplacements circulaires, les ailes largement ouvertes et mobiles.
  • Peut aussi effectuer de longs trajets en battant lentement et amplement des ailes.

Fiche d’identité

Généralités

Reconnaissable à son plumage chamois brun et sa collerette de plumes blanches, le vautour fauve fait partie des plus grands vautours du monde et est l’un des plus grands rapaces présents en France.

Répartition et habitat

Le vautour fauve est vastement réparti sur 3 continents : l’Europe, l’Afrique et l’Asie. On le retrouve principalement au sud et à l’est du continent européen, alors qu’il n’est présent que dans la partie nord de l’Afrique. En Asie, il est présent du Moyen-Orient jusqu’en Inde.

Cette vaste aire de répartition a engendré la division de l’espèce en deux sous-espèces :

  • Gyps fulvus fulvescens (Asie)

  • Gyps fulvus fulvus (Europe)

Le vautour fauve fréquente des paysages ouverts et peut grimper jusqu’à 1 600 mètres d’altitude. Il affectionne particulièrement les falaises et escarpements rocheux dans la zone basse des montagnes. 

Régime alimentaire

Comme tous les vautours, le vautour fauve est un charognard, ou nécrophage, ce qui signifie qu’il se nourrit exclusivement d’animaux morts. En effet, ses serres sont inadaptées à la saisie de proies vivantes. Sa vue perçante lui permet de repérer des carcasses à haute altitude et il avertit ensuite ses congénères en faisant des cercles et en émettant de puissants cris audibles à plusieurs kilomètres de distance. Le bec du vautour fauve n’est pas adapté pour déchirer la peau des carcasses, c’est pourquoi il enfonce sa tête dans les orifices naturels afin d’en extraire les viscères. C’est pour cette raison que son cou est dépourvu de plumes, cela lui évite de trop se salir. 

Ce grand vautour s’attaque principalement aux cadavres des grands herbivores sauvages (mouflons, chamois, bouquetins) ou domestiques (chèvres, moutons, vaches, chevaux). Il préfère se nourrir de chair molle et fraîche, laissant les parties les plus dures à d’autres charognards. Mais en cas de pénurie, il ne dédaigne pas de la chair plus putréfiée. En débarrassant la nature des cadavres d’animaux, le vautour fauve joue un rôle écologique essentiel au bon maintien de son écosystème. En effet, il limite ainsi la propagation de maladies et la pollution bactériologique causées par les cadavres ! Cela lui a valu le surnom « d’éboueur des montagnes ». 

Mode de vie et reproduction

Le vautour fauve est un oiseau grégaire qui vit en grandes colonies s’établissant dans des zones abruptes, généralement une falaise ou un haut plateau. À l’intérieur de ces colonies, des couples monogames se forment à vie. Les couples se reproduisent en général fin décembre. La femelle pond un unique œuf en janvier-février dans un nid fabriqué à l’aide de brindilles, de branches, de plumes et de lambeaux de peau, d’environ 1 mètre de diamètre pour 20 centimètres de profondeur. Les deux parents se relaient pour couver l’œuf durant 48 à 55 jours. Ils participent tous deux à l’élevage et au nourrissage de l’oisillon, qu’ils alimentent par régurgitation durant plus de 3 mois. Le jeune vautour restera ensuite deux mois supplémentaires aux côtés de ses parents avant de prendre son premier envol à l’âge de 4 mois.

Menaces et conservation

Le vautour fauve n’a aucun prédateur naturel, son seul ennemi étant l’Homme. Ce dernier l’a longtemps persécuté en raison de l’image néfaste du charognard que dégage le vautour, à tort car il ne représente aucun danger pour le bétail, se nourrissant seulement d’animaux morts. Ce grand rapace est aujourd’hui menacé par l’empoisonnement des carcasses. Il peut-être volontaire lorsque les bergers y introduisent du poison dans le but d’éliminer les vautours, ou involontaire lorsque les rapaces ingèrent des proies tuées par balle. Le vautour fauve subit aussi les activités de loisirs qui gênent sa nidification, le déboisement, les incendies ou encore les collisions avec les câbles électriques.

À l’échelle mondiale, le vautour fauve n’est pas considéré comme menacé d’extinction, l’espèce étant classée en « Préoccupation mineure » (LC) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Par contre, plus localement comme en France, l’espèce a bien failli disparaître. En effet, dans les années 1960, il ne subsistait plus qu’une vingtaine de couples dans les Pyrénées. Grâce aux actions de sauvegarde et de réintroduction, on dénombre aujourd’hui environ 2 500 vautours fauves sur notre territoire ! 

Le saviez-vous ?

Étant incapable de battre des ailes sur de trop longues distances, le vautour fauve utilise les courants ascendants et peut ainsi parcourir 300 à 400 kilomètres par jour !

En parc zoologique

Le vautour fauve est l’un des rapaces les plus représentés dans les zoos de France, où il est souvent possible de l’observer lors de représentations en vol libre. Découvrez la liste des parcs zoologiques français qui hébergent cette espèce.

Le vautour fauve fait l’objet d’un ESB (Stud-Book Européen), coordonné par le Zoobotánico Jerez, en Espagne.

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