L’année 2022 de la Vallée des Singes est placée sous le signe du bonobo avec trois naissances en l’espace de quelques mois.
Trois naissances en seulement trois mois
Après la naissance d’un petit mâle en avril puis celle d’une petite femelle en mai dernier, le parc animalier viennois a eu l’immense joie d’accueillir une troisième naissance de bonobo en 2022 avec l’arrivée d’une autre petite femelle le 24 juin dernier. Le groupe de bonobos de la Vallée des Singes, seul établissement zoologique français à héberger l’espèce, semble se plaire sur son île arborée d’un hectare puisqu’il s’agit également de la treizième naissance de bonobo en seulement dix ans pour le parc. Avec les trois derniers-nés, le groupe se compose de plus de 20 individus ce qui en fait l’un des plus grands groupes de bonobos en captivité dans le monde. « Ce sont toujours des naissances exceptionnelles, la reproduction chez cette espèce de grands singes est très lente, indique le parc dans un communiqué. Une femelle peut donner naissance à un bébé seulement tous les 6 ans ! » Chez le bonobo, la période de gestation est de 8 mois et demi et le petit à la naissance pèse environ 1 kilo.
Une naissance très rapide
Le matin du 24 juin, l’un des soigneurs des bonobos de la Vallée des Singes a remarqué que Khaya, l’une des femelles du groupe, montrait les signes d’une mise-bas proche. Après qu’elle ait perdu les eaux, il ne lui a fallu que quelques minutes pour donner naissance à son bébé. Âgée de 20 ans, Khaya a mis au monde son troisième petit et devrait bientôt voir son aînée quitter la Vallée des Singes pour un autre parc animalier. « Chez les bonobos, les jeunes mâles restent toute leur vie auprès de leur mère tandis que les jeunes femelles quittent le groupe au moment de leur maturité sexuelle pour en rejoindre un nouveau », ajoute la direction. Cette émancipation naturelle est reproduite en parc zoologique pour correspondre avec les besoins de l’espèce et permet ainsi d’éviter tout risque de consanguinité. Ces trois naissances successives donnent de l’espoir pour la préservation du bonobo, endémique de République Démocratique du Congo, qui voit son habitat naturel se réduire d’année en année.
L’un des primates les plus proches de l’Homme
Le bonobo (Pan paniscus) est souvent confondu avec le chimpanzé (Pan troglodytes) dont il est très proche. C’est aussi, toujours avec le chimpanzé, l’un des primates avec qui l’être humain partage le plus grand patrimoine génétique. En effet, les différentes études s’accordent à dire que le bonobo comme le chimpanzé partagent plus de 98 % de leurs gènes avec nous, c’est-à-dire plus qu’avec le gorille et l’orang-outan.
Les naissances de bonobos en parc zoologique sont extrêmement importantes pour la conservation de l’espèce, très peu représentée en captivité et très menacée dans son milieu naturel. Le bonobo est actuellement classé « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Selon les estimations, il pourrait ne rester qu’entre 5 000 et 20 000 individus dans la nature et leur situation ne s’améliore pas subissant notamment le braconnage et une importante diminution de leur habitat. En Europe, le bonobo est inscrit dans l’un des nombreux Programmes Européens pour les Espèces Menacées (EEP), encadrés par l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums). Un coordinateur est chargé de suivre la généalogie de chaque bonobo hébergé dans l’un des 10 parcs zoologiques européens qui présentent l’espèce et organise les transferts en fonction de leur génétique afin d’écarter la consanguinité lors de la formation d’un nouveau groupe.