© Spaycific'Zoo
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Le Spaycific’Zoo célèbre plusieurs naissances exceptionnelles

Le Spaycific’Zoo, dans la Sarthe, a enregistré cette année une série de naissances exceptionnelles. Des oiseaux africains à un reptile rare, en passant par un primate menacé d’extinction, ces nouveau-nés représentent de véritables motifs de satisfaction pour l’équipe zoologique du parc.

Succès de reproduction chez les marabouts d’Afrique et les pélicans gris

Le Spaycific’Zoo a connu cette année un succès notable avec la reproduction de deux espèces africaines emblématiques hébergées dans sa grande volière immersive de 6 000 m². En mai dernier, trois petits marabouts d’Afrique issus de deux couples différents ont éclos. « C’est un peu la naissance de l’année chez nous, se réjouit Maxime Thué, vétérinaire et responsable animalier au Spaycific’Zoo. Cela fait trois ans maintenant que nous reproduisons l’espèce, mais à chaque fois c’était le même couple qui se reproduisait. La nouveauté cette année, c’est que notre deuxième couple s’est aussi reproduit, ce qui nous fait trois petits au total : deux du premier couple et un du deuxième couple. » Ces naissances sont d’excellentes nouvelles car l’espèce se reproduit très rarement en parc zoologique de façon naturelle, les parcs ayant plutôt recours à l’incubation artificielle. « C’est une super nouvelle car il y a moins de dix parcs zoologiques en Europe qui reproduisent l’espèce de façon naturelle. Chez nous, ils sont dans une volière de 6 000 m² dans laquelle ils ont accès à un saule pleureur de plus de 10 mètres de haut. Ils peuvent voler, donc ça change beaucoup de choses au niveau de la reproduction, ils peuvent exprimer leur comportement naturel en nichant en haut de cet arbre. »

Les jeunes sont élevés entièrement par leurs parents et sont suivis à l’aide d’un drone par l’équipe animalière du parc pour contrôler la présence d’œufs et la croissance des petits, sans intervention humaine. « C’est assez original mais cela nous permet d’avoir un suivi régulier. Nous utilisons d’abord le drone pour vérifier s’il y a des œufs, puis voir quand les petits sont nés, et enfin vérifier s’ils se développent bien. Cela fait quelques semaines maintenant que nous pouvons voir leur tête dépasser depuis le sol, donc maintenant nous sommes sûrs que tout va bien et nous n’avons plus besoin du drone. » Alors que les jeunes marabouts nés l’an dernier ont quitté le parc en mars pour rejoindre Les Aigles du Léman en Haute-Savoie, ceux nés en 2023 attendent leur transfert dans d’autres structures dans le cadre du Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) de l’espèce, nouvellement créé pour sa conservation. Dans cette même volière cohabitent des pélicans gris, des grues demoiselles, des grues royales, des ouettes d’Égypte, des cigognes blanches, des cigognes d’Abdim, des ibis chauves et un cormoran à poitrine blanche. « Il y a aussi les sitatungas qui sont en liberté avec les visiteurs et les oiseaux. C’est une grande volière de contact dans laquelle les visiteurs peuvent entrer. » Les pélicans gris y ont, eux aussi, connu une première reproduction cette année, avec deux poussins éclos le 25 mai, leurs nids étant installés à proximité immédiate de ceux des marabouts, signe d’une cohabitation harmonieuse entre les espèces. « C’est la première fois pour notre parc que nous enregistrons une naissance de pélicans gris. »

La première naissance d’un scinque des Îles Salomon dans un parc zoologique français

Le 2 juillet, le Spaycific’Zoo a également enregistré la naissance d’un scinque des îles Salomon (Corucia zebrata), un lézard endémique de cet archipel situé près de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et classé « Quasi menacé » (NT) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). « À notre connaissance, c’est une première en zoo en France, explique Maxime Thué. Les éleveurs privés arrivent à le reproduire mais, en tout cas, en zoo, ce serait une première dans l’Hexagone. Nous avons déjà eu des naissances par le passé mais les petits sont rapidement morts au bout de quelques jours. Là, le petit se développe parfaitement bien, il est en très bonne santé et il a passé l’étape cruciale des premiers jours au cours desquels il y a une forte mortalité. » Dans la nature comme en captivité, on estime la mortalité périnatale à environ 40 %. L’espèce se distingue tout de même par un instinct maternel particulièrement marqué. « Ce qui est particulier, c’est que c’est une espèce ovovivipare, donc le petit sort déjà formé du ventre de la mère. Il fait déjà une bonne taille et un bon poids, l’œuf éclot dans le ventre mais le petit sort sans ponte préalable. Et ce qui est dingue aussi, c’est que la femelle a un instinct maternel hyper impressionnant. Chez les reptiles, nous avons l’habitude d’avoir des adultes qui laissent un peu leurs petits se développer tout seuls. Ici, on ne peut même pas passer la main dans le terrarium sans se faire attaquer par la mère, elle défend son petit corps et âme. » En France, seuls le Spaycific’Zoo et le ZooParc de Beauval présentent cette espèce rare au public, qui est hébergée dans une cinquantaine de parcs zoologiques européens. « Nous avons un vivarium et nos scinques sont visibles dans l’un des terrariums. Il faut avoir l’œil pour observer le bébé car il est plus petit et se camoufle bien, mais avec un peu de chance, on arrive à le voir facilement. »

Un petit gibbon à mains blanches et d’autres naissances

Fin juillet, un gibbon à mains blanches (Hylobates lar) est né au Spaycific’Zoo, premier petit pour le couple formé par Fidji et Pépito en 2022 et premier bébé de l’espèce depuis près de 10 ans. Classée « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN, notamment en raison de la déforestation en Asie du Sud-Est, cette espèce de primate vit en groupes familiaux soudés, et les jeunes restent avec leurs parents jusqu’à sept ans. Le bébé, encore solidement accroché au ventre de sa mère, n’a pas encore de prénom ni de sexe déterminé, mais il est déjà visible pour les visiteurs, notamment lors du nourrissage quotidien qui a lieu à 16h30. Outre ces naissances majeures, l’année 2025 du Spaycific’Zoo a également vu arriver sept jeunes makis cattas, ainsi que des petits chez les capybaras, mangoustes naines et tragopans de Temminck, des espèces plus régulièrement reproduites au sein du parc.

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