Le 9 août 2025, un nouveau petit fourmilier géant est né à Biotropica en Normandie ! Il s’agit d’un événement attendu depuis plusieurs semaines par l’équipe animalière du parc, représentant également une excellente nouvelle pour la conservation de cette espèce menacée.
Le deuxième bébé fourmilier géant de Biotropica
À Biotropica, Cora, la femelle fourmilier géant, a donné naissance dans la soirée du 9 août à un petit en très bonne santé, résultat d’une gestation de près de 6 mois, suivie avec la plus grande attention. Il s’agit de la seconde naissance enregistrée au parc depuis l’arrivée de l’espèce à la fin de l’année 2021. Le premier petit, un mâle baptisé Saci, a vu le jour en juillet 2023 et a quitté Biotropica au printemps dernier pour rejoindre le Parc de Branféré en Bretagne. « Sachant que Saci devait partir dans un autre parc au printemps, nous l’avons séparé de sa mère en début d’année, ce qui nous a permis de rassembler le couple qu’elle forme avec Gus, détaille Coraline Cnudde, soigneuse référente des fourmiliers géants à Biotropica. Et les accouplements n’ont pas tardé à suivre ! » Depuis plusieurs semaines, les équipes observaient attentivement les signes avant-coureurs de la mise bas. « Grâce à l’entrainement médical, Cora nous laisse facilement avoir accès à son ventre, ajoute le Dr Maïalen Perot, vétérinaire du parc. Le suivi échographique permet dans un premier temps de confirmer la gestation, de vérifier ensuite son bon déroulement et enfin d’estimer la date de mise bas. Il existe très peu de suivi échographique de gestation des fourmiliers géants, nous l’attendions depuis 3 semaines, mais il s’est fait attendre ! » La naissance, filmée et observée à distance pour ne pas troubler la tranquillité de la femelle, s’est déroulée sans incident. Depuis, le petit, encore fragile, reste agrippé au dos de sa mère qui se montre exemplaire. « Cora est une mère douce et attentionnée, poursuit Coraline Cudde. Son petit, dont le sexe est pour le moment inconnu, est très grand et super tonique. Même s’il va rester fragile encore quelques semaines, nous sommes plutôt confiants sur son bon développement. » Il faudra patienter encore quelques semaines et un test ADN, comme ce fut le cas pour le premier bébé, pour connaître le sexe du nouveau-né. En attendant, les visiteurs de Biotropica peuvent d’ores et déjà rencontrer le duo dans la Pampa des Fourmiliers, l’espace qui leur est dédié sur le parcours extérieur.
Un animal atypique considéré comme Vulnérable dans la nature
Aussi impressionnant qu’atypique, le fourmilier géant (Myrmecophaga tridactyla), ou tamanoir, compte parmi les mammifères les plus emblématiques d’Amérique du Sud. Solitaire, il arpente les savanes et forêts à la recherche de fourmilières et de termitières qu’il ouvre à l’aide de ses puissantes griffes. Sa langue fine et collante peut s’allonger jusqu’à 60cm pour capturer ses proies, jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’insectes chaque jour. La répartition de l’espèce s’étend du nord de l’Argentine jusqu’au Venezuela, en passant par le Brésil, le Paraguay ou encore la Colombie. Malgré cette adaptation unique, le fourmilier géant figure aujourd’hui au rang d’espèce « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), principalement en raison de la destruction de son habitat, des incendies, de la chasse et surtout des collisions routières, particulièrement fréquentes dans le Pantanal. Conscient de ces menaces, Biotropica s’engage depuis l’arrivée des fourmiliers géants en 2021 aux côtés de l’association ICAS, fondée par le biologiste français Arnaud Desbiez. « Cette association réalise de nombreuses actions sur place en Amérique du Sud pour sauvegarder les tamanoirs, notamment en sécurisant le bord des routes dans le cadre de leur projet Anteaters & Highways, explique Laëtitia Lassalle, assistante zoologique chargée de la conservation à Biotropica. Les collisions avec les voitures étant la cause de nombreux morts pour cette espèce. » En hommage à cette collaboration, le premier petit né à Biotropica en 2023 avait été prénommé Saci, soit « ICAS » à l’envers. Le second nouveau-né du parc vient également renforcer le Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) de l’espèce, coordonné par le Zoo de Dortmund en Allemagne et regroupant environ 150 individus au sein des parcs zoologiques européens.
