De la Normandie à la Suisse ou de La Palmyre à Amiens, plusieurs parcs zoologiques français ont récemment procédé à des transferts de girafes dans le cadre du Programme d’Élevage Européen (EEP) de l’espèce.
Deux jeunes girafes de Kordofan quittent le Zoo de Champrépus
Nées au printemps 2023 au Zoo de Champrépus, les jeunes femelles Vicky et Violette, deux girafes de Kordofan (Giraffa camelopardalis antiquorum), ont quitté leur parc natal à la fin du mois de novembre. Classée « En danger critique d’extinction » (CR) à l’état sauvage, cette sous-espèce fait l’objet, comme l’ensemble des sous-espèces de la girafe, d’un Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP). Vicky, âgée d’environ deux ans et demi, a rejoint le Zoo de Jurques situé à une soixantaine de kilomètres de Champrépus, tandis que Violette, âgée d’un peu plus d’un an et demi, a été transférée vers le Zoo de Bâle en Suisse. Ces déplacements, longuement préparés en amont, ont été réalisés par une société néerlandaise spécialisée dans le transport d’animaux sauvages entre parcs zoologiques grâce notamment à des remorques adaptées aux mensurations du plus haut mammifère terrestre. Leurs transferts vers d’autres établissements à un objectif précis : permettre à ces femelles désormais matures de rencontrer des mâles génétiquement compatibles dans le but de se reproduire à leur tour. En Europe, le programme de reproduction des girafes est coordonné par l’Opel Zoo en Allemagne et vise à optimiser la reproduction de l’espèce tout en garantissant au maximum la diversité génétique au sein de la population. Le Zoo de Champrépus, particulièrement impliqué dans ce programme ces dernières années, a enregistré les naissances de cinq femelles depuis 2021, parmi lesquelles Luesa et Inaya, respectivement nées en octobre 2024 et en janvier 2025, toujours présentes au sein du groupe. Un grand nombre de naissances de femelles représente également une bonne nouvelle pour l’EEP car il participe à l’équilibre des sexes dans la population européenne, longtemps marquée par un surnombre de mâles.


La fin des girafes à Montpellier, le retour de l’espèce au Zoo d’Amiens après 30 ans d’absence
Dans le même temps, le Zoo d’Amiens accueille de nouveau une espèce absente de ses allées depuis près de 30 ans. Deux jeunes mâles girafes, Gustave et Kirsi, ont intégré il y a quelques jours la toute nouvelle zone « Savanes » qui sera inaugurée en 2026. Gustave, âgé de plus d’un an et demi, est né au Zoo de La Palmyre et appartient à la girafe de Rothschild. Son nouveau compagnon, Kirsi, est né au Bioparc de Doué-la-Fontaine en décembre 2023 et fait partie de la sous-espèce de Kordofan. Tous deux s’acclimatent actuellement à leur nouvel environnement dans un bâtiment conçu pour accueillir plusieurs adultes, en attendant l’ouverture officielle au public prévue le 1er février 2026. Là encore, ces arrivées répondent aux recommandations du coordinateur européen de l’espèce et, à l’instar d’autres parcs zoologiques en France et en Europe, le Zoo d’Amiens va dans un premier temps héberger uniquement des mâles. Dans la nature, les girafes vivent en groupes avec des femelles généralement séparés des mâles qui deviennent très agressifs entre eux en présence de femelles fertiles. En parc zoologique, un groupe reproducteur ne comprend donc qu’un seul mâle ; les mâles « en surplus » sont placés dans des groupes non reproducteurs appelés « bachelors », comme c’est le cas par exemple au CERZA, au Parc Zoo du Reynou et désormais au Zoo d’Amiens. De son côté, le Zoo de Montpellier a récemment vu partir ses deux mâles girafes, Makalo et Ramsès, en direction de la Réserve Africaine de Sigean. Depuis quelques mois, le parc mène d’importants travaux dans plusieurs enclos, dont celui des girafes. Avec ce départ, l’établissement n’abritera donc plus temporairement cette espèce, le temps du chantier, avant que ces individus (ou d’autres selon les recommandations de l’EEP) ne rejoignent la future nouvelle plaine africaine.




