Même si les naissances de girafons ne sont pas rares dans les zoos français, chacune d’elles compte pour la sauvegarde de l’espèce. Et ces derniers mois, plusieurs petits girafons sont venus grossir les rangs des différentes sous-espèces hébergées en France.
Chez les girafes du Kordofan du Touroparc Zoo
En fin d’année 2021, le groupe de girafes du Touroparc Zoo s’est agrandit avec la naissance de Gaston, un mâle d’environ 1,60 m. « L’arrivée d’une telle naissance dans un groupe de girafes de Kordofan est naturellement une bonne nouvelle », indique Valentin, vétérinaire du Touroparc dans un communiqué. Gaston et sa mère, Fathy, ont fait l’objet d’une surveillance rapprochée durant les premiers jours de vie du nouveau-né, le temps pour les équipes du parc de veiller à la mise en place d’un lien maternel. « Les premières tétées et les premiers pas du girafon se sont très bien déroulés. »
Mais une semaine après la naissance de son petit, Fathy ne produisait plus assez de lait pour le nourrir. « Il nous a fallu rapidement prendre une décision et l’expérience de toute l’équipe zoologique nous a permis de très vite réagir », poursuit le vétérinaire. Un distributeur automatique a donc été installé pour complémenter l’alimentation du girafon et assurer sa survie tout en lui offrant le contact permanent avec le reste du groupe. Aujourd’hui âgé d’un peu plus de trois mois, Gaston se porte très bien et a même pu effectuer ses premiers pas en extérieur à la fin du mois de février avec le reste du groupe.
Le Touroparc Zoo présente un groupe de girafes de Kordofan (Giraffa camelopardalis antiquorum) aujourd’hui classée « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). « Cette sous-espèce de girafe est l’une des plus menacées au monde avec seulement 2 000 individus recensés en Afrique centrale. » Le Touroparc Zoo, à l’instar de plusieurs parcs zoologiques français, soutient l’A.S.G.N (Association pour la Sauvegarde de la Girafe du Niger) qui œuvre à la protection des girafes et du lien avec la population au Niger.
Chez les girafes de Rothschild du Zoo du Bassin d’Arcachon
Le 14 février 2022, le Zoo du Bassin d’Arcachon a vu naître un nouveau girafon nommé Upendo par ses soigneurs. C’est le deuxième petit de Lina qui avait déjà donné naissance à Isis en juillet 2020. C’est également la troisième naissance dans le groupe de girafes du parc depuis 2020 et l’accueil d’un nouveau mâle. En effet, sur les recommandations du coordinateur du Programme d’Élevage Européen (EEP), le Zoo du Bassin d’Arcachon a accueilli Tamou en 2017, un mâle reproducteur venu des Pays-Bas et dont le patrimoine génétique est intéressant. Depuis son arrivée, ce sont donc trois petits qui ont vu le jour : Isis en juillet 2020, Ringo le 14 octobre 2021 et enfin Upendo, le dernier-né. Ces naissances représentent d’excellentes nouvelles pour le parc mais également pour les populations de girafes en parc zoologique.
Le Zoo du Bassin d’Arcachon héberge un groupe de girafes mâles et un groupe reproducteur de girafes de Rothschild (Giraffa camelopardalis rothschildi), où sont nés les trois petits. Cette sous-espèce est classée comme « Quasi menacée » (NT) depuis 2018 sur la liste rouge de l’UICN.
Chez les girafes réticulés du ZooParc de Beauval
Une autre naissance a été annoncée ces derniers jours, cette fois au ZooParc de Beauval. Le lundi 28 février 2022, Baya, l’une des femelles du parc a donné naissance à son deuxième girafon après Kimia en juillet 2019. Il s’agit d’un mâle d’environ 2 mètres de hauteur pour un poids avoisinant les 79 kilos. À titre de comparaison, le précédent petit né à Beauval, Melman, pesait 55 kilos pour 1,70 m de hauteur à sa naissance. Depuis 2019, le parc a lui aussi vu naître trois petits girafons ayant tous pour père Momo, seul mâle reproducteur du groupe.
Pour Baya, la mise-bas a duré environ 3h30, sous l’œil attentif de ses soigneurs. D’abord restée seule dans sa loge, Baya a été rejointe par Chloë, une autre femelle. La présence de cette dernière a encouragé la future mère à marcher de façon continue pour faciliter l’expulsion de son bébé. Dès sa naissance, sa mère l’a nettoyé puis stimulé d’un petit coup de patte pour l’inciter à se mettre debout. Il ne lui a fallu qu’une vingtaine de minutes pour trouver son équilibre sur ses pattes encore fragiles. Le nouveau-né a été nommé Maïwenn par ses soigneurs, un prénom choisi en hommage à une généreuse donatrice de l’Association Beauval Nature, passionnée par les girafes.
Le ZooParc de Beauval héberge pour sa part un groupe reproducteur de girafe réticulée (Giraffa camelopardalis reticulata), une sous-espèce classée « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge de l’UCIN. L’Association Beauval Nature soutient le Giraffe Conservation Foundation (GCF) dans ses actions de protection des girafes dans tout le continent africain. Ce dernier estime d’ailleurs, selon son recensement, que la population globale de girafes (toutes sous-espèces confondues) a augmenté passant d’environ 97 000 individus dans la nature en 2015 à plus de 117 000 en 2020.
La reproduction de la girafe
Il n’existe pas de période prédéfinie de reproduction chez la girafe, la femelle peut donner naissance tout au long de l’année. Les mâles sont plutôt solitaires et se battent entre eux à coups de tête, lorsqu’ils se rencontrent et qu’ils recherchent des femelles. La gestation dure environ 450 jours et la femelle ne donne naissance qu’à un seul petit. Dans la nature, le taux de mortalité durant la première année de vie du girafon atteint les 75%. En France, les girafes sont très répandues en captivité. Plusieurs sous-espèces se rencontrent dans plus d’une trentaine de parcs zoologiques et animaliers.