Aux Terres de Nataé, l’espace consacré aux éléphants d’Asie compte un nouveau pensionnaire depuis quelques semaines. Le 15 novembre dernier, le parc animalier refuge a accueilli Chandru, un éléphant d’Asie mâle âgé de 8 ans et pesant près de trois tonnes.
Un long voyage depuis la République Tchèque
Après un périple de près de 1900 kilomètres et 48 heures de transport depuis le Zoo d’Ostrava en République Tchèque, Chandru est arrivé dans son nouveau lieu de vie au terme d’une opération logistique d’envergure mobilisant plus de 30 personnes. « Nous sommes fiers d’accueillir un nouvel éléphant d’Asie, une espèce d’une grande intelligence mais aussi d’une grande fragilité, se réjouit Sébastien Musset, directeur des Terres de Nataé. Comme pour tous les pensionnaires du parc, son bien-être est au cœur de nos priorités. Dans les semaines à venir, nous l’accompagnerons en douceur afin qu’il prenne ses repères et fasse connaissance avec ses nouveaux colocataires. » Arrivé il y a plus d’un mois maintenant, le jeune éléphant prend progressivement ses marques, il a déjà rencontré Minky, un autre mâle également âgé de 8 ans, et fait peu à peu connaissance avec Raja, un imposant mâle de 25 ans. Les mises en contact se poursuivent à un rythme volontairement mesuré entre les trois individus afin de favoriser une intégration la plus harmonieuse possible. Son transfert jusqu’en Bretagne a été assuré par une société spécialisée dans le transport d’animaux entre parcs zoologiques, et son déchargement à l’arrivée a nécessité l’intervention d’une grue. Jusqu’à présent, au Zoo d’Ostrava, le jeune mâle vivait exclusivement entouré des femelles de sa famille, une situation devenue inadaptée à son âge et à son développement comportemental, rendant son transfert nécessaire et urgent.
Une arrivée inscrite dans un programme de conservation européen
Sur le plan sanitaire, une attention particulière est portée au suivi de Chandru. « Malgré la stature imposante des éléphants d’Asie, nous connaissons la fragilité de leur système immunitaire, précise Mathilde Bermond, vétérinaire et capacitaire des Terres de Nataé. Dans les prochaines semaines, Chandru fera l’objet d’une attention particulière afin de surveiller son état de santé après son arrivée. Les Terres de Nataé mèneront également des recherches dédiées sur ce sujet. » Les transferts d’éléphants entre parcs zoologiques sont rares et strictement encadrés. Celui de Chandru vers les Terres de Nataé s’est déroulé dans le cadre du Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) de l’éléphant d’Asie. Celui-ci est coordonné par le Zoo de Rotterdam (Diergaarde Blijdorp) aux Pays-Bas et compte actuellement près de 300 individus. L’objectif de ce programme, comme pour chaque EEP, est de préserver la diversité génétique et de constituer une population de secours face au déclin rapide de l’espèce dans son milieu naturel, se trouvant actuellement classée « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). L’arrivée de Chandru annonce également l’extension prochaine de l’éléphanterie aux Terres de Nataé, un projet inscrit dans le Plan local d’urbanisme récemment validé par la commune de Pont-Scorff il y a quelques mois. À terme, dans quelques années, ce projet vise l’accueil d’un groupe complet d’éléphants, incluant un mâle reproducteur et plusieurs femelles, afin de renforcer l’engagement du parc dans la préservation de cette espèce. La conservation menée par les Terres de Nataé dépasse par ailleurs le cadre du parc puisque l’établissement soutient financièrement l’ONG népalaise Stand Up 4 Elephants qui se consacre à la protection et au sauvetage des éléphants exploités par le tourisme. Deux collaboratrices du parc ont par ailleurs passé près d’un mois au Népal cette année, au sein d’un sanctuaire partenaire, pour contribuer directement à la protection des éléphants dans leur habitat naturel.




