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Gibbon à mains blanches

Pour bien l’identifier…

  • Pelage variant du beige clair au noir, indépendamment du sexe.
  • Mains et pourtour du visage toujours blancs.
  • Face, oreilles et intérieur des mains et des pieds nus et noirs.
  • Très longs bras et jambes assez courtes.
  • Pas de queue.

Fiche d’identité

Généralités

Le gibbon à mains blanches fait partie de la vingtaine d’espèces de gibbons répertoriées actuellement. Ces singes sont les plus petits des Grands Singes, ou Hominoïdes, une super-famille comprenant également les gorilles, les orangs-outans, les chimpanzés, les bonobos et les humains.

Le gibbon à mains blanches est aussi connu sous le nom de gibbon lar. Il doit son nom à la couleur blanchâtre qui recouvre ses mains. Chez cette espèce, le pelage est dichromatique, ce qui signifie qu’il peut arborer deux couleurs différentes. Il est alors soit de couleur beige soit de couleur brun foncé à noir. À noter que la couleur du pelage varie indépendamment du sexe, c’est-à-dire qu’il peut y avoir des mâles beiges et des mâles noirs ainsi que des femelles beiges et des femelles noires !

Répartition et habitat

Le gibbon à mains blanches est un primate originaire du sud-est de l’Asie. Autrefois répandu sur une large partie de cette région du monde, il est aujourd’hui majoritairement présent en Malaisie et sur l’île indonésienne de Sumatra. Dans les autres pays de son aire de répartition, à savoir la Thaïlande, le Laos et la Birmanie, sa présence reste anecdotique. Il vit dans les forêts tropicales denses et pluviales, à une altitude maximale de 1 200 mètres.

Régime alimentaire

Le gibbon à mains blanches est un singe omnivore à prédominance frugivore. Il consomme principalement des fruits mûrs mais aussi des feuilles tendres, des fleurs, des bourgeons ou des jeunes pousses. Quand cette nourriture vient à manquer, il peut se rabattre sur des insectes, des œufs et même des petits oiseaux.

Mode de vie et reproduction

Le gibbon à mains blanches est essentiellement arboricole et ne descend que très rarement au sol, bien qu’il soit capable de marcher en position debout. Il se déplace dans les arbres par un mode de locomotion spectaculaire appelé la brachiation. Autrement dit, il se balance d’une branche à l’autre en effectuant des bonds de 10 à 15 mètres grâce à ses bras particulièrement longs ! 

C’est un primate social qui vit en petits groupes familiaux composés d’un couple reproducteur et de leurs jeunes. Les couples sont monogames et unis pour la vie. Les gibbons passent beaucoup de temps à s’épouiller mutuellement afin de renforcer les liens sociaux. Ils disposent également d’un répertoire vocal varié dans lequel on dénombre une dizaine de vocalises différentes. Celles-ci peuvent servir à délimiter un territoire (qui s’étend sur plusieurs dizaines d’hectares), intimider un intrus, séduire son partenaire ou réunir la famille dans les dortoirs communs à la tombée de la nuit. Le chant est en effet une activité récurrente chez les gibbons qui va surtout s’observer le matin à l’aube. Le mâle et la femelle peuvent chanter alternativement ou simultanément et leur tonalité est propre à chacun d’eux.

C’est la femelle qui domine le couple et qui entame et termine ces sessions de chant, audibles à plusieurs kilomètres à la ronde. Les gibbons à mains blanches peuvent se reproduire toute l’année bien qu’un pic soit observé à la saison sèche. La femelle ne donne naissance qu’à un seul petit par portée tous les 2 à 4 ans. Pendant les quatre premiers mois de sa vie, au cours desquels il est très vulnérable, le jeune gibbon ne quitte pas sa mère et reste accroché à son ventre. Il commence ensuite à se déplacer seul dans la canopée et à ingérer de la nourriture solide, tout en restant dépendant de ses parents. Il sera allaité par sa mère jusqu’à l’âge de deux ans mais ne quittera sa famille que quelques années plus tard.

Menaces et conservation

Comme tous les gibbons, le gibbon à mains blanches est une espèce menacée d’extinction. La déforestation, au profit notamment de la culture de palmiers à huile, représente la principale menace pour l’espèce. Ce primate peut aussi être chassé pour sa viande par les indigènes et fait l’objet d’un trafic illégal alimentant le commerce des animaux de compagnie exotiques. Les braconniers n’hésitent pas à tuer plusieurs adultes pour capturer un jeune et le revendre sur le marché noir. 

Les effectifs du gibbon à mains blanches restent inconnus à ce jour mais sont en baisse constante du fait des menaces anthropiques dont est victime l’espèce. L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe ce primate « En danger d’extinction » (EN) sur sa liste rouge des espèces menacées.

De nombreuses associations, dont Kalaweit, tentent de venir en aide à cette espèce dans son milieu naturel. Elles ont pour objectif de sensibiliser au quotidien les populations et en particulier les jeunes aux dangers encourus par l’espèce et de lutter contre les trois fléaux que sont la déforestation, le braconnage et le trafic d’animaux. Kalaweit, dirigée par un jeune français, a déjà réussi à protéger 35 000 hectares de forêt en créant deux centres de conservation des gibbons.

Le saviez-vous ?

  • Les longs bras du gibbon à mains blanches mesurent plus du double de la longueur de son corps !
  • C’est un singe extrêmement souple et agile, qui est capable de pivoter de 360° en se tenant d’une main à une branche ou encore de se déplacer à plus de 30 km/h dans les arbres ! Les gibbons sont d’ailleurs les singes à se déplacer le plus rapidement dans les arbres.

En parc zoologique

Le gibbon à mains blanches est l’espèce de gibbon la plus représentée dans les parcs zoologiques en France. Une vingtaine d’entre eux hébergent cette espèce.

Le gibbon à mains blanches fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Zoo d’Emmen, aux Pays-Bas.

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