Le Zoo de La Flèche a récemment partagé la naissance exceptionnelle de deux chats pêcheurs, un événement pour ce félin menacée de disparition et rare en parc zoologique.
Une naissance exceptionnelle et prometteuse
Le 26 avril 2025, Saray, la femelle chat pêcheur du Zoo de La Flèche, a donné naissance à sa toute première portée, composée de deux petits. Cette naissance marque une avancée importante pour la conservation de ce félin asiatique, particulièrement menacé dans la nature et de plus en plus rare en captivité. Les deux petits sont des mâles qui ont été vus à plusieurs reprises par l’équipe vétérinaire du parc. Celle-ci a pu les identifier, les sexer, et s’assurer de leur excellent état de santé. Après quelques semaines passées à l’abri des regards, ils commencent désormais à explorer leur environnement extérieur sous la surveillance bienveillante de leur mère, mais sans leur père, comme cela se passe dans la nature. Le couple reproducteur a été formé en 2023 et a été confié au Zoo de La Flèche par le coordinateur du Programme Européen d’Élevage (EEP) de l’espèce. La femelle, Saray, est née en 2018 au Attica Zoological Park à Athènes, en Grèce. Elle est arrivée à La Flèche en octobre 2023, où elle a rejoint Chaton, le mâle déjà sur place, qui est quant à lui né en 2019 au Zoo de Prague, en République Tchèque. Ce couple, particulièrement intéressant sur le plan génétique, donne ainsi naissance pour la première fois.

Le chat pêcheur : un félin semi-aquatique méconnu et menacé
Le chat pêcheur (Prionailurus viverrinus) est un félin unique qui se distingue des autres espèces par ses étonnantes aptitudes aquatiques. Originaire des zones humides d’Asie du Sud et du Sud-Est, il chasse principalement du poisson grâce à ses pattes partiellement palmées, son pelage imperméable et son instinct redoutable de prédateur silencieux. Encore peu connu du grand public, il joue pourtant un rôle capital dans l’équilibre des écosystèmes de marais, rizières et mangroves. Aujourd’hui, l’espèce est malheureusement classée « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), du fait notamment de la destruction de son habitat, de la pollution et des conflits croissants avec les humains. L’organisation internationale estime également sa population sauvage entre 3 000 et 7 500 individus matures dans le milieu naturel, notamment au Bangladesh, au Cambodge, en Inde, au Myanmar, au Népal ou encore en Thaïlande. Au sein des parcs zoologiques européens, l’EEP mis en place pour assurer la reproduction de l’espèce, et coordonné par le Parco Faunistico La Torbiera en Italie, a connu une baisse significative du nombre d’individus, passant de 90 chats pêcheurs à moins d’une soixantaine aujourd’hui. En France, l’espèce n’est visible que dans une poignée de parcs zoologiques qui enregistrent très rarement des naissances. Celle des deux chatons au Zoo de La Flèche cette année représente un événement au sein du programme de reproduction, et une véritable bonne nouvelle pour la conservation de cette espèce.




