Il y a quelques semaines, l’une des femelles guépards du Zoo de Montpellier a donné naissance à trois petits en parfaite santé.
La première portée de guépards de 2025
Cette nouvelle portée a vu le jour le 24 janvier dernier. Elle est composée de deux mâles et d’une femelle et ce sont les premiers petits guépards qui voient le jour dans les parcs zoologiques européens en 2025. Bastet, leur mère, est née au Zoo de Montpellier en 2018 et avait été adoptée avec son frère et sa sœur par une autre mère ayant une portée un peu plus âgée. Elle a donné naissance à sa première portée en 2021, composée d’un mâle et de deux femelles, vivant aujourd’hui dans d’autres parcs zoologiques européens. En 2024, Bastet a donné naissance deux fois à un seul petit, ce qui provoque systématiquement un arrêt de lactation et un désintérêt de la mère pour le petit. Le premier petit est malheureusement décédé, alors que le second, une petite femelle, a été envoyée très tôt au Safaripark Beekse Bergen aux Pays-Bas où elle a été adoptée par une autre femelle qui a mis bas quelques jours après sa naissance. La jeune femelle, âgée désormais de 5 mois, se porte bien et a été nommée Maïsha et elle grandit aux côtés de sa mère adoptive. Cette fois, la femelle s’occupe parfaitement bien de ses bébés et les trois jeunes guépards se portent très bien. Ils pesaient environ 500 grammes lors de leur première pesée, 48 heures après leur naissance. Ils seront prochainement baptisés par l’équipe animalière du parc qui se concertera pour choisir leurs prénoms dans les prochains jours. Ceux-ci débuteront par la lettre « G », suivant le système en place depuis 2015 au Zoo de Montpellier, qui attribue une lettre différente à chaque nouvelle portée viable selon l’ordre alphabétique.
Une collaboration dans toute l’Europe pour la préservation de l’espèce
Le Zoo de Montpellier fait partie de la dizaine d’institutions en Europe à participer à la reproduction des guépards d’Afrique australe (Acinonyx jubatus jubatus), l’une des deux sous-espèces de guépards visibles en parc zoologique. Cette sous-espèce fait l’objet d’un Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) coordonné par le Safaripark Beekse Bergen, auquel participe le Zoo de Montpellier depuis la création du programme en 1992. Actuellement, le parc abrite trois femelles, cinq mâles, et les trois nouveau-nés. Parmi ces individus, il y a Baci, le père des trois petits, qui est né au Safari de Peaugres en 2018. Il est arrivé au Zoo de Montpellier en juillet 2024 dans le but de se reproduire avec Bastet et de favoriser le brassage génétique de la population. Le Zoo de Montpellier est associé au Zoo African Safari en Haute-Garonne et au Safari de Peaugres en Ardèche dans une étroite collaboration qui facilite les mouvements des individus entre les établissements. Cela permet aux femelles de choisir le mâle qui leur convient le mieux et ainsi d’augmenter les chances de reproduction, difficile en captivité, et donc de conservation. En 2024, sur les 41 naissances recensées au sein de l’EEP, seuls 23 guépards étaient viables, d’où la nécessité d’amplifier les efforts pour que la population perdure. Les trois nouveau-nés du Zoo de Montpellier ne sont pour le moment pas visibles du public, à l’abri des regards dans leur loge intérieure aux côtés de leur mère. Ils devraient prochainement explorer leur habitat extérieur, lorsqu’ils seront suffisamment grands et que les conditions météorologiques le permettront.

Le guépard, un emblématique félin menacé
Autrefois présent de l’Afrique au Moyen-Orient et en Inde, le guépard est aujourd’hui classé « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). On estime à moins de 7000 le nombre d’individus sexuellement matures à l’état sauvage. Les grands prédateurs africains (lions, hyènes ou encore léopards) représentent une véritable menace pour les guépards, qui n’hésitent pas à leur voler leurs proies ou à tuer leurs jeunes. La mortalité des petits guépards est élevée puisque près de 90% d’entre eux meurent avant l’âge de trois mois dans les zones de présence de grands prédateurs. Le guépard subit également des menaces liées aux activités humaines telles que la fragmentation de son habitat au profit de zones dédiées à l’agriculture, aux pâturages ou aux infrastructures routières. Les conflits avec les éleveurs qui protègent leur bétail, le braconnage, mais aussi la capture pour le commerce illégal d’animaux sauvages afin d’en faire un animal de compagnie, font également partie des nombreuses menaces qui pèsent sur cette espèce. La Ville de Montpellier, à l’initiative du zoo, soutient financièrement le Cheetah Conservation Fund (CCF) sous forme de dons annuels. Fondé en 1990, cet organisme mène un ensemble de programmes visant à lutter contre les principales menaces pesant sur le guépard. Située en Namibie, cette organisation est la principale structure dans le monde dédiée à la sauvegarde du guépard dans la nature.