Pour bien l’identifier…
- Pelage brun rougeâtre à brun clair, blanchâtre sur la partie ventrale, sur la face intérieure des pattes et sous la gorge.
- Longues pattes fines, terminées par des sabots longs, larges et pointus.
- Museau allongé et grandes oreilles.
- Mâle : longues cornes annelées en forme de lyre.
- Femelle : absence de cornes.
Fiche d’identité

Généralités
Le cobe de Lechwe fait partie des 5 espèces appartenant au genre Kobus, qui regroupe des antilopes africaines de taille moyenne à grande. Chez cette espèce, il est facile de différencier le mâle de la femelle grâce à un dimorphisme sexuel bien visible : les mâles arborent une paire de cornes en forme de lyre qui peuvent atteindre 90 centimètres de long et former une double courbe. Les femelles, quant à elles, sont complètement dépourvues de cornes. Et, comme très souvent, les mâles sont plus imposants que les femelles. Celles-ci ne dépassent pas les 80-90 kilos, tandis que les mâles atteignent voire dépassent aisément la centaine de kilos.


Répartition et habitat
Le cobe de Lechwe est présent de manière éparse au sein de quatre pays de l’Afrique subsaharienne. Il est divisé en 5 sous-espèces, dont une qui est désormais éteinte :
- Kobus leche leche, le cobe de Lechwe rouge, qui se rencontre au nord-ouest de la Zambie, dans le delta de l’Okavango au nord du Botswana ainsi qu’au sud-est de l’Angola ;
- Kobus leche kafuensis, le cobe de Lechwe de Kafue, présent uniquement dans le centre de la Zambie ;
- Kobus leche smithemani, le cobe de Lechwe noir, présent, lui, au nord de la Zambie ;
- Kobus leche anselli, le cobe de Lechwe de l’Upemba, limité au sud-est de la République démocratique du Congo ;
- Kobus leche robertsi, le cobe de Lechwe de Robert, sous-espèce éteinte qui vivait au nord-est de la Zambie.
Le cobe de Lechwe est une antilope fréquentant les milieux humides auxquels elle est parfaitement adaptée. Ses sabots longs et larges lui permettent de se déplacer aisément dans les marécages, les plaines inondables ou encore les berges de rivières et de lacs. Elle a une préférence pour les eaux peu profondes, de moins d’un mètre de profondeur, bien qu’il lui arrive occasionnellement de traverser des zones d’eau profonde. Ces milieux où vit le cobe de Lechwe se caractérisent par une végétation assez basse avec des peuplements occasionnels d’herbes hautes et de roseaux.
Régime alimentaire
Sans surprise, le cobe de Lechwe est un animal exclusivement herbivore. Son alimentation est associée à son milieu de vie puisqu’il se nourrit principalement de végétaux aquatiques ainsi que de graminées. Il peut aussi brouter des herbes émergentes et des jeunes pousses en bordures des marécages.
Cette antilope a pour particularité de se nourrir souvent dans des zones inondées où les autres herbivores ne s’aventurent pas, réduisant ainsi la concurrence alimentaire. Son museau allongé est adapté pour brouter les plantes à faible profondeur dans l’eau. Grâce à l’environnement humide dans lequel il évolue, le cobe de Lechwe dispose d’une source d’eau constante, ce qui réduit la nécessité de se déplacer sur de longues distances pour trouver de l’eau, comme le font de nombreux autres herbivores. En saison sèche, lorsque les zones humides se rétrécissent, les cobes se concentrent dans les derniers marais où la nourriture reste encore disponible.

Mode de vie et reproduction
Le cobe de Lechwe est un animal diurne dont les périodes d’activités sont concentrées au lever et au coucher du soleil. On dit alors qu’il a des mœurs plutôt crépusculaires. Sinon, il passe la majeure partie de ses journées à rechercher sa nourriture et, pendant les heures les plus chaudes, il se repose à l’ombre ou dans l’eau. Cette antilope est plutôt sédentaire et n’effectue que de courts déplacements entre les zones humides et les pâturages alentours.
Les cobes de Lechwe sont des animaux grégaires présentant un éventail de comportements sociaux et adaptatifs propres à leur mode de vie semi-aquatique. Contrairement aux autres espèces de cobes, ils ne se rassemblent pas en immenses troupeaux. Les mâles sont souvent solitaires ou vivent en petits groupes et les femelles s’unissent en hardes de moins de dix individus avec leurs jeunes. Cependant, la taille des groupes peut varier en fonction des saisons et de la disponibilité en nourriture.
Par exemple, lors de la période de reproduction qui a lieu le plus souvent à la fin de la saison des pluies où les ressources sont abondantes, les groupes fusionnent et les mâles tentent de se constituer un harem de plusieurs femelles. Des combats entre les différents prétendants s’observent alors et se traduisent par des démonstrations de force où les cornes sont utilisées pour repousser et immobiliser l’adversaire. À l’inverse, les groupes peuvent aussi se diviser assez régulièrement, notamment lorsqu’une menace apparaît. Les individus se dispersent alors dans toutes les directions au lieu d’adopter un comportement de troupeau.
Chez les cobes de Lechwe, les mâles sont polygames et s’accouplent avec plusieurs femelles. Ils séduisent ces dernières en exhibant leurs belles cornes en forme de lyre et en adoptant des postures de dominance. Chaque femelle donne naissance à un unique petit, généralement pendant la saison sèche lorsque les prédateurs sont moins actifs. Le jeune cobe reste caché dans la végétation durant les premières semaines de sa vie. Il rejoint ensuite le groupe de sa mère et en dépend pendant environ 6 mois avant de devenir plus indépendant. Il tète sa mère jusqu’à l’âge de 4 mois environ et pourra ensuite se reproduire dès l’âge d’un an si c’est une femelle et vers deux ans si c’est un mâle.
Menaces et conservation
Dans sa globalité, le cobe de Lechwe est une espèce classée « Quasi menacé » (NT) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Cependant, certaines sous-espèces disposent d’un degré de menace plus important. Par exemple, le cobe de Lechwe noir (Kobus leche smithemani) est classé « Vulnérable » (VU), le cobe de Lechwe de Kafue (K. l. kafuensis) est quant à lui classé « En danger » (EN) tandis que le cobe de Lechwe de l’Upemba (K. l. anselli) s’avère être classé « En danger critique » (CR), avec moins de 1 000 individus recensés à l’état sauvage.
Plusieurs menaces pèsent sur cette espèce. D’abord, la réduction de son habitat naturel causée notamment par la construction de barrages hydroélectriques. Ceux-ci provoquent des périodes de sécheresses et l’absence de crues, indispensables au maintien de l’équilibre de ces animaux. Ensuite, les véritables sécheresses modifient grandement son milieu de vie et sont plus fréquentes et intenses au fil des années à cause du réchauffement climatique. À cela s’ajoutent le braconnage et une chasse excessive pour la viande de brousse ou pour les trophées. Enfin, la concurrence avec le bétail dans certaines régions peut également représenter une menace pour les cobes de Lechwe.
Ces menaces réelles ont eu pour conséquence une réduction drastique des effectifs de l’espèce. Il y a un siècle, la population de cobes de Lechwe atteignait un demi-million d’individus mais elle a connu un fort déclin de presque 90 % dans les années 1970-1980. Heureusement, les cobes de Lechwe vivent aujourd’hui, en partie, dans ou à proximité de zones protégées où les populations tendent à se stabiliser voire à augmenter. Il est important que cette espèce subsiste car elle joue un rôle écologique essentiel dans les écosystèmes humides qu’elle fréquente.

Le saviez-vous ?
- Le cobe de Lechwe ne court pas très vite sur terrain sec où il ne dépasse pas les 40 km/h. Ceci est du à ses sabots particulièrement développés qui ne lui confèrent pas une bonne aisance sur ce type de sol. Il est bien plus à l’aise sur terrain humide où il peut courir beaucoup plus vite et atteindre ainsi les 70 km/h !
- Cette antilope a une technique toute particulière pour échapper facilement et rapidement aux prédateurs dans les terrains inondés. Elle pratique une démarche bondissante qui lui permet d’extraire simultanément ses quatre pattes hors de l’eau, parvenant ainsi à esquiver les attaques sans encombre. L’animal peut alors faire des bonds de 2 mètres de haut et jusqu’à 6 mètres de long !
- Sans surprise donc, le cobe de Lechwe est un excellent nageur. Il se réfugie très souvent dans l’eau pour échapper aux prédateurs et est capable de s’immerger complètement en ne laissant dépasser que ses narines !
- En dehors de ses longs sabots, une autre adaptation physique permet au cobe de Lechwe d’être grandement à l’aise dans l’eau : une abondante sécrétion cutanée huileuse qui enduit ses poils et lui permet de nager avec aisance et endurance. Cette substance limite aussi l’infiltration de l’eau dans le pelage de l’animal.
En parc zoologique
Le cobe de Lechwe est présent dans un peu plus d’une douzaine de parcs zoologiques en France. Seules deux sous-espèces sont observables : le cobe de Lechwe rouge (Kobus leche leche) et le cobe de Lechwe de Kafue (Kobus leche kafuensis). Consultez la liste des zoos français qui hébergent cette espèce.
Le cobe de Lechwe fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Fota Wildlife Park, en Irlande.

