Le Jardin Zoologique de la Citadelle de Besançon a annoncé une naissance exceptionnelle : celle d’un petit propithèque couronné.
Une gestation suivie de près
Le Jardin zoologique de la Citadelle de Besançon voit sa famille de propithèques couronnés s’agrandir de nouveau. Le 3 décembre 2021, le couple reproducteur du parc a donné naissance à un petit mâle dont le nom n’a pas encore été dévoilé. De jour comme de nuit, les 5 mois et demi de la gestation de Raozy ont été suivie de près par les équipes du parc qui, grâce à des caméras de vidéosurveillance, ont pu suivre le comportement de la femelle en prévision de la mise-bas. Une fois le petit né, l’observation s’est poursuivie pendant plusieurs jours afin de s’assurer de sa bonne santé et des bons soins prodigués par sa mère. L’entrainement médical réalisé tout au long de l’année par les soigneurs a facilité le suivi de la gestion. « Cette technique permet aux animaux de recevoir de manière volontaire les soins vétérinaires, dans une totale coopération et sans stress, indique le Muséum dans un communiqué. Cela permet ainsi de réaliser des échographies et d’observer de plus près les individus sans manipulation. Cette méthode se révèle être d’un confort inégalable à la fois pour l’animal mais aussi pour le soigneur et le vétérinaire. » Le petit mâle, aujourd’hui âgé d’un peu plus de 2 mois, est encore très fragile et fait l’objet d’une surveillance accrue des équipes du parc. Il pourrait être visible en extérieur dans les prochains jours ou les prochaines semaines, mais seulement si les conditions météorologiques le permettent.
Troisième naissance en 3 ans
Après les naissances de Soa fin 2018 et de Tahiry en 2019, le Muséum de Besançon enregistre donc une troisième naissance chez les propithèques couronnés en seulement 3 ans. Une bonne nouvelle porteuse d’espoir pour cette espèce de lémuriens endémique de Madagascar, particulièrement menacée dans son milieu naturel. Elle représente également un grand espoir pour la pérennité de la population de propithèques couronnés dans les parcs zoologiques du monde entier et chaque naissance compte. En effet, l’espèce n’est hébergée que dans 7 parcs zoologiques en Europe totalisant 16 individus (10 mâles et 6 femelles). En France, l’espèce est hébergée dans trois établissements dont le Parc Zoologique et Botanique de Mulhouse et le Jardin Zoologique du Muséum de Besançon qui accueillent actuellement les deux seuls couples reproducteurs en Europe. Aujourd’hui, la Citadelle présente une famille composée d’Eridan (25 ans) et Raozy (8 ans), le couple reproducteur, ainsi que Tahiry et son petit frère âgé de 2 mois. Pour Soa, née en 2018, la vie s’établit aujourd’hui ailleurs. Dans le cadre du Programme d’Élevage Européen de l’espèce (EEP), géré par le Parc Zoologique de Paris, la jeune femelle a quitté Besançon en juin 2021 pour rejoindre le Cotswold Wildlife Park & Gardens en Angleterre où elle a rejoint Yossi, un mâle de 4 ans. L’objectif étant bien évidemment de former un troisième couple reproducteur en Europe.
Une espèce en grand danger
Le propithèque couronné (Propithecus coronatus), également appelé sifaka couronné, est actuellement classée « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la conservation de la Nature). La population dans la nature est estimée à seulement quelques milliers d’individus et de nombreuses menaces continuent de peser sur elle notamment la destruction de son habitat au profit de l’agriculture, de l’urbanisation et de l’élevage de bétail.
Reconnu à l’échelle internationale pour son implication et son savoir-faire en matière de préservation et de reproduction des espèces menacées, le Muséum de Besançon s’est engagé depuis de nombreuses années dans la conservation ex-situ des lémuriens. Le parc présente aujourd’hui quatre espèces de ces primates endémiques de Madagascar, toutes menacées d’extinction. Depuis 2011, la Citadelle de Besançon soutient financièrement l’association malgache « Sifaka conservation » qui œuvre à la préservation du Propithèque couronné dans son milieu naturel avec une contribution de 1500 € au cours de l’année 2021. L’association œuvre en faveur du développement durable permettant la protection des forêts, assurant un soutien à l’économie locale, et sensibilisant les populations sur les menaces qui pèsent sur cette espèce attachante.