Au cours de l’été, le Parc zoologique et botanique de Mulhouse a accueilli deux naissances d’otaries à crinière mais aussi deux naissances de bœufs musqués.
Double naissance d’otaries à crinière en juillet
Le Parc zoologique et botanique de Mulhouse a eu le plaisir d’accueillir les naissances de deux bébés otaries à crinière nées les 12 et 15 juillet dernier. Une bonne nouvelle pour la conservation de cette espèce et pour les visiteurs qui peuvent désormais admirer les deux bébés otaries dans leur grand bassin. Bowie, le mâle reproducteur, est né le 31 juillet 2016, il est le père des deux petits qu’il a eu avec Lola, une femelle née le 3 juillet 2009 et Ava, une autre femelle née le 16 juillet 2011. Elles ont respectivement donné naissance à une petite femelle nommée Eden et à un petit mâle nommé Machu. Ce dernier a pour grande sœur Niña née à Mulhouse le 27 juillet 2022. Après avoir passé plusieurs semaines seuls avec leur mère respective en loge intérieure, Eden et Machu ont vécu leurs premiers moments à l’extérieur sous la plus grande surveillance des soigneurs et de l’équipe vétérinaire. Ils ont par ailleurs effectué leur premier examen médical à la mi-août permettant de confirmer leurs sexes, de les identifier et de constater qu’ils se portent parfaitement bien.
En 2024, seules six naissances d’otaries à crinière ont été enregistrées dans les parcs zoologiques européens, dont quatre en France, une rareté qui souligne l’importance de ces naissances pour la préservation de l’espèce. Dans la nature, l’otarie à crinière occupe les côtes du Chili, du Pérou, d’Uruguay et d’Argentine jusqu’en Terre de Feu et aux Malouines. L’espèce est inscrite en « Préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) depuis 2015 mais demeurent sous vigilance, puisque les activités humaines la menacent toujours. L’otarie à crinière fait partie des espèces emblématiques du Parc zoologique et botanique de Mulhouse, les « Rendez vous animaliers » proposés quotidiennement par l’équipe pédagogique et les soigneurs sont un moment particulièrement plébiscité par les visiteurs du Parc qui peuvent ainsi découvrir cet animal plus en détails. Les otaries à crinière sont d’excellentes nageuses qui peuvent plonger à 250 mètres de profondeur. Elles sont plus grandes et plus lourdes que les otaries à fourrure australes, et leurs oreilles sont plus petites et moins pointues. Les petits sont appelés « chiots », ils naissent après une gestation d’environ 11 mois et demi et pèsent en moyenne 12 kg. Cette espèce fait l’objet d’un Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) qui regroupe près d’une centaine d’individus répartis dans une vingtaine de parcs zoologiques dont trois en France.
Deux naissances hors du commun chez les bœufs musqués
La troupe de boeufs musqués du Parc zoologique et botanique de Mulhouse s’est elle aussi agrandie cette année avec les naissances de deux petits en juin dernier. Les petits veaux de bœufs musqués naissent dans la nature par -30°C lors du printemps polaire et les deux nouveau-nés du parc ont néanmoins pointé le bout de leur museau les 7 et 26 juin 2024. Ces deux naissances témoignent de l’attention particulière donnée par les vétérinaires et les soigneurs du Parc zoologique et botanique de Mulhouse pour cette espèce particulièrement sensible en matière d’alimentation et de conditions météorologiques. Les femelles Hella et Merle, toutes deux âgées de 6 ans, ont donné naissance à Einar et Malka, un petit mâle et une petite femelle, à quelques jours d’intervalle. Le père des deux petits se nomme Samson, il est né au Zoo de Cologne en Allemagne en 2017 et a rejoint Mulhouse en 2019, en même temps que les deux femelles. Ce n’est pas la première fois que le parc accueille des petits chez cette espèce puisque deux autres veaux y avaient vu le jour en 2022, mais l’un d’eux est mort quelques semaines après sa naissance. À l’image des bébés otaries à crinière, les deux bébés bœufs musqués ont passé les premiers mois de leur vie au frais dans les loges intérieures du bâtiment. Au regard de leur élevage réputé délicat, les vétérinaires et les soigneurs gardent en effet les jeunes sur substrat nu comme ils le seraient sur le sol gelé de la toundra arctique. Cette condition permet d’éviter aux jeunes d’ingérer de l’herbe ou de la terre, ce qui pourrait les rendre malades. L’équipe a donc assuré un nettoyage très régulier pour ôter plusieurs fois par jour les restes de fourrage laissés tomber par les mères.
Les petits ont été rapidement très actifs, ce qui n’a pas facilité le passage des vétérinaires pour la première visite médicale, révélant cependant qu’ils étaient en pleine frome et permettant leur identification. Encore nourris par le lait très nutritif des femelles, les deux petits bœufs musqués gagnent environ 500g par jour et atteindront les 300 kg à l’âge adulte. Le nom de bœuf musqué vient de la forte odeur musquée produite quand vient la saison de reproduction à la fin de l’été, les mâles se livrant alors à des duels impressionnants dont le vainqueur peut conquérir la harde de femelles. Malgré ce nom, le bœuf musqué est en fait plus proche des caprinés, comme les chèvres ou les takins, avec lesquels ils partagent la même alimentation. Les bœufs musqués sont eux aussi classés en « Préoccupation mineure » (LC) par l’UICN en raison de leur nombre encore important dans l’Arctique. Néanmoins, l’espèce fait l’objet de programmes de conservation in situ, soutenus par le Parc zoologique et botanique de Mulhouse, mais aussi ex situ avec la mise en place d’un EEP au sein des zoos européens. Ce dernier est coordonné par le Lycksele Zoo en Suède et a enregistré 13 naissances en 2024, dont les deux petits nés au Parc zoologique et botanique de Mulhouse qui est le seul zoo en France a présenter cette espèce.