En 2024, le CERZA a préparé plusieurs nouveautés dans la même lignée que les dernières années, avec le déplacement des tigres blancs en vue d’un futur projet et l’agrandissement du territoire consacré aux loups arctiques. Dix nouvelles tentes safaris ont également été installées avec une vue directe sur une partie de celui-ci.
Un nouvel enclos pour les loups arctiques
En début d’année, la meute de loups arctiques du CERZA a été scindée en deux et bénéficie désormais de deux espaces différents. « Nous avons créé un nouvel enclos pour une deuxième meute de loups à l’emplacement de l’ancien enclos des ours à lunettes, explique Frédéric Houssaye, Responsable de la Conservation au CERZA. Ce nouvel espace se compose de deux enclos que nous laissons ouvert tout au long de l’année. Nous avons créé un sas entre ces deux enclos pour les différentes manipulations (soins, départs, etc…). » Depuis le départ des ours à lunettes vers un tout nouvel espace en 2023, l’ancien enclos qui était consacré à cette espèce est resté vide jusqu’en février dernier avec l’installation d’une meute de 8 loups mâles. « Nous avons installé dans cet enclos 8 jeunes mâles qui sont issus de notre meute déjà présente. Il y a 6 jeunes loups nés chez nous en 2021 et en 2022 qui vivent aux côtés de nos deux mâles fondateurs, deux frères qui sont nés en 2019. » La végétation qui avait été détruite par les ours commence à reprendre des forces et les équipes du parc ont également ajouté quelques nouvelles plantations. L’enclos d’origine des loups est toujours visible des visiteurs et abrite aujourd’hui trois loups qui forment une nouvelle meute reproductrice. « Notre femelle, elle aussi née en 2019, vit désormais avec deux nouveaux mâles que nous avons fait venir cette année. Ils sont nés en 2023 et viennent du Zoo de Salzbourg en Autriche. Comme ils sont jeunes, ils n’auront pas de petits cette année mais ils devraient avoir leurs premiers bébés en 2025. »
Le complexe consacré aux loups arctiques est désormais composé de trois enclos. Le premier fait environ 4000 m², il se trouve sur le circuit de visite et abrite la meute reproductrice de 3 individus. Les deux autres enclos s’étendent sur un hectare, ils sont visibles uniquement par les résidents des hébergements du CERZA Safari Lodge et sont le lieu de vie de la meute de 8 mâles. « Maintenant que nous avons des loups dans le nouvel enclos, les deux meutes sont souvent en contact visuel. Même s’il y a un couloir de 15 mètres de large avec deux grillages entre les deux, ils peuvent s’apercevoir. » Les premières semaines passées dans leur nouvel environnement ont été assez tumultueuses du côté des mâles qui n’hésitaient pas à vocaliser régulièrement de jour comme de nuit. « Aujourd’hui c’est un peu plus calme car la femelle n’est plus en chaleurs, mais quel bonheur d’entendre les loups ! » En février, au moment du transfert des jeunes mâles vers le nouvel enclos, le parc a également fait partir deux jeunes femelles de 2 et 3 ans, nées au parc, vers le Edmonton Valley Zoo au Canada. « Chez le loup, quand la meute grandit et que les jeunes grandissent, ce sont les femelles qui vont devenir plus rapidement dominées que les mâles qui eux se font rejeter plus tard. »
Dix nouvelles tentes safaris pour dormir au plus près des loups
Après les zoobservatoires, les lodges et les lodges premium, c’est au tour des tentes safaris de compléter l’offre hôtelière du CERZA Safari Lodge. Jusqu’ici, les résidents avaient la possibilité d’observer, depuis leur hébergement, les rhinocéros indiens, les siamangs, les pélicans, les chameaux ou encore les cervidés asiatiques. Mais depuis cet hiver, le parc a aménagé dix nouvelles tentes safaris qui ont été installées en lisière du nouvel enclos des loups arctiques. « Nous avions déjà des tentes safaris mais les nouvelles sont isolées et peuvent accueillir les visiteurs dès le 1er février », détaille Frédéric Houssaye. Les résidents peuvent ainsi profiter d’un séjour totalement immersif, de février à novembre, dans une zone du parc qui leur est réservée, au son des hurlements des loups arctiques. « Les tentes peuvent accueillir jusqu’à 5 personnes, il y a trois lits simples, un lit double, une salle de bain, c’est tout neuf et très confortable. C’est du glamping avec chauffage, une climatisation, une grande baie vitrée et une terrasse qui offrent une vue imprenable sur le territoire des loups. » Depuis sa création en 2006, le CERZA Safari Lodge ne cesse de se développer et compte aujourd’hui plus de 60 hébergements.
Des animations pédagogiques sont également exclusivement proposées aux résidents des lodges. « Depuis la création des lodges, nous avons des activités en supplément que nous appelons les rencontres privilèges, faites uniquement pour les gens qui dorment ici avec différents thèmes. Nous avons commencé avec les rhinocéros mais aujourd’hui cela représente 14 thèmes différents dont les loups arctiques. L’objectif pour une famille c’est de partir avec un animateur à la rencontre d’une espèce en particulier pendant une heure. Nous avons aussi les safaris privilège où là les gens partent deux heures en voiturette faire un tour du parc pour voir les différents animaux. » Les résidents du CERZA Safari Lodge auront aussi la chance de pouvoir observer des espèces qui ne sont visibles qu’au milieu des différents hébergements. « Ici nous avons une trentaine de wallabies de Bennett, une douzaine de wallabies de Parma et 18 muntjacs de Reeves. Les soigneurs ont un point de nourrissage près du lodge d’accueil mais ce sont des animaux qui mangent essentiellement de l’herbe et ils peuvent aller absolument partout au milieu des hébergements. Le service pédagogique organise pendant les vacances scolaires, spécifiquement pour les gens qui dorment ici, des animations de 20 à 30 minutes avec le goûter des pélicans, le repas des loups, et une désensibilisation aux serpents. Ils viennent alors avec un petit serpent-roi de Californie et un serpent des blés. » Chaque année, le service pédagogique du CERZA organise près de 1500 rencontres privilèges et compte jusqu’à 13 personnes en pleine saison. Les nouvelles tentes-safaris situées près des loups sont ouvertes à la réservation depuis le début de la saison.
Plus d’informations et réservations à retrouver au lien suivant : https://www.cerzasafarilodge.com/les-tentes-safari-loups-arctiques/
Les tigres blancs déplacés à la fin du circuit jaune
Dans le reste du parc, et à l’image des années précédentes, le CERZA continue de déplacer peu à peu ses pensionnaires vers d’autres espaces dans le but de réaménager le parcours existant ou offrir de meilleures environnements aux animaux. Après les ours à lunettes, les ours bruns et les géladas en 2023, ce sont les tigres blancs qui ont plié bagages et qui ont été transférés dans un autre enclos du parc. « Le nouvel enclos des tigres blancs correspond à l’ancien enclos des géladas, déplacés l’an dernier, détaille le Responsable de la Conservation du parc. Nous avons trois points de vision autour dont un que nous avons couvert et qui ne l’était pas avant. Dans l’enclos, nous avons créé une plateforme pour les tigres, recreusé un peu le bassin et nous avons revégétalisé l’ensemble parce que les géladas avaient tout consommé. Nous avons installé de nouveaux arbres que nous avons quand même protégé car les tigres ne mangent pas de bois mais s’amusent beaucoup à tirer dessus ! » Le CERZA fait partie des zoos français qui abritent des tigres blancs depuis déjà de nombreuses années et a même enregistré quelques naissances. Le tigre blanc n’est pas considéré comme une espèce ou une sous-espèce de tigre, il s’agit d’une mutation génétique appelée leucisme (et non albinisme) qui lui donne cette couleur si particulière. Il n’est par ailleurs pas menacé puisque sa présence dans la nature est inexistante. « Les tigres blancs n’ont pas d’intérêt conservatoire, mais ils ont un gros intérêt pour les visiteurs car les gens les adorent. Nous avons décidé d’arrêter de les reproduire en 2015 sous les recommandations de l’EAZA. Il y a quand même un intérêt pédagogique car ici nous expliquons ce qu’est un tigre blanc, sa génétique, et puis il y a aussi un sous-intérêt conservatoire, par les parrainages notamment, et cela ne nous empêche pas de présenter des tigres de Sumatra ailleurs dans le parc et qui eux sont très très importants. »
Le parrainage des animaux permet aux visiteurs de parrainer certaines espèces du parc et d’aider l’association CERZA Conservation, créée par le parc en 2000, à soutenir des projets de conservation dans le monde. « Quand on parraine les tigres, on ne parraine pas seulement les tigres blancs, on parraine aussi les tigres de Sumatra qui sont eux gravement menacés. Les gens qui viennent au CERZA pour voir les tigres blancs payent leur entrée, la restauration ou la boutique, et cet argent nous sert à élever d’autres animaux comme la sarcelle de Bernier par exemple, qui elle ne fait pas forcément déplacer les gens et qui est pourtant très menacée. Et c’est là que le tigre blanc à un intérêt indirectement conservatoire. » Le parc abrite aujourd’hui un groupe de 5 tigres blancs, uniquement des femelles, parmi lesquelles vivent les dernières-nées du zoo qui ont vu le jour en 2015.
Un futur grand projet étalé sur les trois prochaines années
Le déplacement des tigres blancs a été réalisé notamment dans le but d’apporter un peu plus de cohérence dans les présentations des différentes espèces du parc. « Les tigres sont asiatiques et comme nous essayons de faire des thèmes géographiques quand c’est possible, nous les avons rapproché de la fin du circuit jaune, près du village indonésien où vivent déjà les babiroussas, les macaques noirs à crête et les gibbons à favoris roux. » Mais ce transfert vers un autre enclos avait un double objectif et annonce également des projets plus importants pour le CERZA. Des grands projets qui devraient voir successivement le jour au cours des trois prochaines années. « Dans l’ancien enclos des tigres blancs, nous devrions débuter très bientôt les travaux pour la future nouveauté, évoque furtivement Frédéric Houssaye. C’est un développement qui commence à partir de cette année et qui est prévu sur les trois ans qui arrivent. Et l’idée principale c’est de regrouper des espèces sud-américaines que nous avons déjà dans le parc et d’en faire venir des nouvelles. » Pour le moment, le parc préfère garder le secret sur ce futur projet qui mettra à l’honneur l’Amérique du Sud, mais les visiteurs peuvent en avoir un premier petit aperçu grâce aux bâches installées tout autour de l’enclos et qui annoncent déjà beaucoup d’éléments…