Grande nouveauté en 2022 pour le Zoo de La Palmyre où deux loutres géantes sont arrivées en début d’année pour prendre place dans l’ancien espace des ours polaires.
L’enclos des ours polaires totalement réaménagé
Après le départ des ours polaires en 2019, la direction du Zoo de La Palmyre a choisi de mettre fin à la présentation de cette espèce, l’une des figures du parc depuis l’arrivée des premiers individus en 1996. Cet espace bien connu des habitués et situé tout prêt du vivarium a été totalement réaménagé durant plusieurs mois pour y présenter une nouvelle espèce. Pour autant, tout n’a pas été détruit puisque le grand bassin et sa vision sous-marine ont été conservés et permettront aux visiteurs d’y observer les nouveaux pensionnaires du parc dans un volume d’eau d’environ 700 m3. L’installation se compose également d’un bâtiment chauffé où sont notamment installés les terriers destinés à la reproduction des loutres géantes, ainsi que d’un enclos extérieur complètement végétalisé, marquant une rupture totale avec l’ancienne présentation.
L’arrivée d’un couple de loutres géantes
Pour prendre place dans ce nouvel environnement et après de longs mois d’attente, le Zoo de La Palmyre a choisit d’accueillir une nouvelle espèce emblématique des zones humides d’Amérique du Sud et plus grande représentante des membres de sa famille : la loutre géante. Le parc en a accueilli un couple, deux individus qui sont arrivés en Charente-Maritime à la mi-janvier 2022 dans le cadre d’un Programme d’Élevage Européen (EEP). Ce programme regroupe actuellement 69 individus dans une vingtaine d’établissements zoologiques européens. Arni, le mâle, est âgé de 2 ans et arrive du Zoo de Leipzig en Allemagne. La femelle quant à elle, nommée Brazilia, est âgée de 3 ans et vient tout droit du Givskud Zoo au Danemark. Les deux individus ont bien pris possession de leur nouvel enclos et sont donc visibles depuis quelques jours.
Une espèce menacée dans son milieu naturel
Redoutable prédateur dans son milieu naturel et plus grande représentante de la famille des mustélidés, la loutre géante fait pourtant partie des espèces les plus menacées d’Amérique du Sud. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) classé la loutre géante « En danger d’extinction » (EN) sur sa liste rouge des espèces menacées. Chassée intensément pour sa peau, l’espèce a bien failli disparaître au début des années 1970. L’arrêt du commerce des peaux et l’instauration de lois pour la protéger ont permis à certaines populations de se reconstituer. Elle reste cependant menacée par la destruction de son habitat, par la surpêche, qui entraîne la raréfaction de ses proies, mais aussi par la pollution de l’eau, les maladies transmises par les animaux domestiques ou encore l’accroissement du tourisme dans certaines régions. Les conflits avec les pêcheurs locaux, qui la voient comme une concurrente, constituent également une menace importante.
Avec une taille avoisinant les 2 mètres, la loutre géante est la plus grande des 13 espèces de loutres existantes actuellement. Son corps fuselé, ses pattes palmées et sa puissante queue lui permettent de se propulser sous l’eau à grande vitesse. La loutre géante est majoritairement piscivore, elle se nourrit notamment de poissons, autour de 3 à 4 kg par jour. Elle vit en petits groupes familiaux composés d’un couple reproducteur et de leurs petits. La femelle donne naissance à une portée de 1 à 4 loutrons élevés dans un terrier appelé « catiche » où ils resteront jusqu’à 6 semaines environ avant de s’aventurer à l’extérieur. La loutre géante est un animal très social et joueur, passant beaucoup de temps à se toiletter, à s’ébattre et à se reposer en dehors des moments consacrés à la recherche de proies pour se nourrir.
Le Zoo de La Palmyre engagé dans la protection des loutres
Avec la loutre naine d’Asie, présentée au parc depuis la fin des années 1990, le Zoo de La Palmyre héberge désormais 2 des 13 espèces de loutres recensées sur la planète et participe à leur conservation ex situ*. Le parc finance plus d’une vingtaine de programmes de sauvegarde dans le milieu naturel pour différentes espèces dont un dédié à la préservation de la loutre géante au Brésil. Tous ces programmes visent à protéger une ou plusieurs espèces animales menacées dans la nature mais aussi à améliorer les conditions de vie des populations locales tout en les aidant à préserver durablement leur environnement. « En accueillant près de 600 000 visiteurs chaque année, le Zoo de Palmyre constitue un lieu privilégié pour sensibiliser le public, en particulier les plus jeunes, à l’urgence de stopper le déclin de la biodiversité et la destruction des milieux », précise le parc dans un communiqué. Sa participation à plus d’une cinquantaine d’EEP, sa collaboration avec des instituts de recherche sur de nombreux travaux et son action pédagogique auprès des scolaires notamment, démontrent l’engagement du parc en faveur de la préservation de la biodiversité.
*La conservation ex situ signifie en dehors du milieu naturel tandis que la conservation in situ est mise en place directement dans le milieu naturel de l’espèce en question.