Pour 2023, le Parc animalier d’Auvergne a choisi d’apporter de nombreuses nouveautés à son parcours de visite. Plusieurs nouvelles espèces sont arrivées au cours des dernières semaines et arriveront prochainement avant que le parc ne se dote d’une nouvelle clinique vétérinaire.
L’arrivée de deux femelles hippopotames pygmées
Arrivées au tout début du mois d’avril, deux femelles hippopotames pygmées commencent à prendre possession de leur nouvel environnement au Parc animalier d’Auvergne. La disparition de Jules, unique hippopotame amphibie du parc, survenue en janvier dernier, a laissé vide l’espace qui lui était consacré et qui avait été réaménagé l’an dernier. « Le bâtiment avait été construit pour Jules au départ, pour améliorer son bien-être, indique Marie DEMOULIN, directrice adjointe du Parc animalier d’Auvergne. Il avait été imaginé pour recevoir à l’avenir des hippopotames pygmées, mais nous ne pensions pas que cela allait être aussi rapide. » L’espace qui accueille les nouvelles pensionnaires a été préparé en amont de leur arrivée et comprend un vaste enclos, un bassin extérieur et un autre dans un bâtiment où la température est contrôlée. « Nous avons fait quelques aménagements en séparant l’intérieur du bâtiment en deux pour avoir deux loges. Il sera d’ailleurs en accès libre si jamais elles préfèrent être au chaud. » Les deux femelles sont arrivées en même temps au parc, l’une provenant du Zoo d’Aalborg au Danemark et l’autre du Zoo de Duisburg en Allemagne. Pour le moment, il n’est pas prévu d’accueillir de mâle mais les deux nouvelles pensionnaires feront rapidement la connaissance du groupe de quatre dik-diks de Kirk déjà présent au parc et avec qui elles cohabiteront. Depuis le week-end de Pâques, les visiteurs peuvent découvrir les hippopotames pygmées, à l’intérieur comme à l’extérieur. « Elles sont dès à présent visible parce que leur bâtiment dispose de deux grandes vitres donnant sur l’intérieur. »
L’accueil de cette nouvelle espèce se fait dans le cadre d’un programme européen d’élevage (EEP). L’hippopotame pygmée vit en Afrique de l’Ouest, dans 4 pays : la Guinée, le Liberia, la Côte d’Ivoire et la Sierra Leone. Nettement plus petit que son cousin l’hippopotame amphibien, qui vit en Afrique centrale et en Afrique de l’Est, il se rencontre dans des zones basses et boisées, jamais loin d’une source d’eau. L’hippopotame pygmée est actuellement considéré comme « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). À l’état sauvage, sa population est estimée entre 2000 et 3000 individus, en majorité au Liberia. L’espèce subit malheureusement de nombreuses menaces sur son territoire telles que la déforestation, la chasse, le développement des terres agricoles et les conflits civils. « Nous étudions actuellement quel programme nous allons soutenir cette année avec Play for Nature. À chaque fois, il y a une phase d’études, nous prenons contact avec des programmes puis nous étudions leurs projets pour pouvoir sélectionner ceux qui protègent les animaux mais qui intègrent aussi une dimension sociale. »
Un nouvel espace pour trois guépards du Soudan
Le Parc animalier d’Auvergne a prévu de nombreuses nouveautés cette année et l’une des plus importantes est sans aucun doute l’accueil d’une autre nouvelle espèce. Depuis quelques jours, trois femelles guépards du Soudan sont présentées au public dans une toute nouvelle installation. « C’est une grosse nouveauté pour nous, se réjouit Marie DEMOULIN. Nous avons construit un nouveau bâtiment en face du sanatorium, où il y avait la mini-ferme. Nous l’avons complètement déplacée et maintenant, il y a ce nouveau bâtiment avec deux grands enclos et divers points de visions pour les visiteurs. » L’espace était initialement conçu pour accueillir deux mâles et une femelle, cependant un événement imprévu est venu modifier les prévisions. Le Parc animalier d’Auvergne a en effet accueilli Arlo et Roy à la toute fin du mois de février, deux jeunes frères nés en 2021 et arrivés en provenance du Fota Wildlife Park en Irlande. Ils ont ensuite été rejoint début avril par Vicky, une femelle venant du Zoo de La Palmyre elle aussi née en 2021. Mais lors d’un contrôle de santé effectué il y a quelques jours, le vétérinaire du parc a constaté que les deux mâles étaient en réalité des femelles. Une erreur d’identification intervenue en Irlande, dans l’établissement où sont nés les deux félins, alors qu’ils n’étaient âgés que de 4 semaines. Le coordinateur de l’EEP dédié aux guépards en a été informé afin de trouver deux véritables mâles, compatibles avec Vicky, la femelle désignée comme future reproductrice du groupe de guépards du Parc animalier d’Auvergne.
Le guépard du Soudan est une sous-espèce de guépard qui vit dans les savanes, les prairies, les déserts et les zones arides d’Afrique Centrale et du Nord-Est. Ce félin est lui aussi classé « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN. « C’est une espèce qui, comme pour beaucoup, est braconnée et le nombre d’individus dans la nature diminue. » Le trafic de guépards ne faiblit pas, que ce soit pour sa peau ou même pour devenir un animal domestique. La lutte contre le braconnage est indispensable pour la survie de l’espèce et de nombreuses associations tentent de préserver l’espèce et son habitat naturel. « Nous allons soutenir financièrement l’association Cheetah Conservation Found, qui protège les guépards et qui est vraiment implantée depuis très longtemps. Nous essayons, chaque fois que nous avons une nouvelle espèce menacée sur le parc, de soutenir une association qui agit dans son milieu naturel. »
Une nouvelle clinique vétérinaire à la pointe
L’équipe vétérinaire du parc pourra se réjouir, dans les prochaines semaines, de disposer d’une clinique flambant neuve équipée de tout le matériel nécessaire aux soins des différentes espèces hébergées au parc. « La clinique vétérinaire sera bientôt finalisée, ajoute la directrice adjointe du parc. Le bâtiment est partagé en deux avec d’un côté la clinique, le centre de soins et du bien-être animal, et de l’autre, le bâtiment des guépards. » De nombreuses nouveautés pédagogiques seront mises en place et imaginées par l’équipe pédagogique du parc afin d’expliquer le travail des soigneurs et des vétérinaires. « Elle sera en partie vitrée pour que les visiteurs puissent aussi découvrir le métier de vétérinaire. Cela permettra par exemple d’observer des puçages ou des petites interventions. » Cette nouvelle infrastructure devrait logiquement ouvrir ses portes à la fin du mois de juin prochain et accueillera les deux vétérinaires, des éthologues ainsi qu’une nutritionniste animale. « Nous avions déjà une clinique vétérinaire, mais celle-ci sera plus grande et mieux équipée. Le déplacement de la clinique va permettre ensuite, en septembre, d’agrandir notre cuisine animalière pour qu’il y est plus de place et pour avoir aussi un espace de pédagogie qui nous permettra de parler de la nutrition animale à nos visiteurs. »
Les cerfs sika du Vietnam et les autres nouveaux animaux
L’enclos des cerfs sikas est l’un des trois enclos d’immersion du Parc Animalier d’Auvergne, dans lequel les visiteurs peuvent entrer pour se retrouver au plus près des animaux. Dans cet espace sont hébergés depuis quelques années des cerfs sikas du Japon, une sous-espèce du cerf sika non menacée dans la nature. En 2023, le parc a choisi d’y présenter des cerfs sika du Vietnam, une autre sous-espèce qui correspond davantage à sa philosophie. « Nous avons deux mâles qui sont arrivés récemment en provenance du Zoo d’Hambourg en Allemagne et nous sommes en discussion pour savoir quelles femelles nous allons pouvoir accueillir. » Le cerf sika du Vietnam est une sous-espèce éteinte dans son milieu naturel qui fait l’objet d’un programme de reproduction européen. Pour celle-ci, il existe un projet de réintroduction dans la nature, en Chine, et la population est donc assez suivie en parc animalier. Depuis quelques semaines, le parc héberge également les trois sous-espèces du takin représentées dans les zoos européens, dans une cohabitation unique en Europe. En tant que coordinateur du programme européen de reproduction de l’espèce, le parc a accueilli Jiao, un takin du Sichuan et Dagu, un takin doré, qui ont rejoint le mâle takin de Mishmi en provenance de deux parcs zoologiques allemands différents.
De nombreux animaux sont arrivés ces dernières semaines au Parc animalier d’Auvergne et d’autres transferts doivent être organisés dans les prochains mois. « Nous avons récemment accueilli trois jeunes markhors et une femelle panda roux qui est arrivée du ZooParc de Trégomeur, ajoute Marie DEMOULIN. Nous avions déjà des pandas roux mais l’idée désormais c’est d’avoir un premier enclos avec un couple reproducteur et un second avec deux femelles. » Une seconde femelle, aujourd’hui au Zoo de Lille, doit donc rejoindre le parc prochainement. L’année 2023 pourrait aussi être marquée par le départ de plusieurs girafes et l’arrivée de nouveaux individus. « Nous avons eu l’accord du coordinateur pour devenir reproducteur des girafes de Rothschild. Nous sommes actuellement en train d’organiser les départs et les arrivées mais rien n’est encore défini sur les périodes. C’est chouette pour nous, nous avons beaucoup aimé pouvoir présenter plusieurs sous-espèces de girafes parce que d’un point de vue pédagogique, c’était très intéressant. Mais de passer en groupe reproducteur, c’est aussi chouette pour la conservation, c’est tout aussi important et ce sera une nouvelle étape pour le parc. » Une année riche en nouveautés pour le Parc animalier d’Auvergne qui poursuit son engagement dans la protection et la présentation d’espèces menacées.