Une fois par mois, nous vous emmenons à la découverte des petites informations qui ont fait l’actualité des zoos en France durant les trente derniers jours. Découvrons dès maintenant les actualités en bref du mois d’avril 2024.
Naissances
Deux nouveaux loris lents pygmées naissent au Zoo de Lille
Espèce menacée d’extinction, le loris lent pygmée fait partie des espèces qui se reproduisent parfaitement bien au Zoo de Lille. Pour la troisième année consécutive, le parc nordiste annonce une nouvelle naissance avec cette année deux nouveaux petits qui ne sont pour le moment pas visibles du public. Ces derniers sont nés il y a quelques semaines, presque un an jour pour jour après la précédente portée, devenant les cinquième et sixième petits du couple formé en 2021. Le loris lent pygmée est actuellement considéré comme « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Ce petit primate originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est voit sa population sauvage décliner notamment à cause de la déforestation et d’un important trafic pour alimenter le commerce des animaux de compagnie exotiques. Cette espèce fait l’objet d’un EEP dans les zoos européens, elle n’est visible que dans deux parcs zoologiques en France mais le Zoo de Lille est actuellement le seul à obtenir de la reproduction dans le pays.
Le Zoo de La Palmyre annonce la naissance de deux tamarins-lions dorés
Formé l’an dernier, le couple de tamarins-lions dorés du Zoo de La Palmyre vient de donner naissance à ses tous premiers petits. Âgés de 3 et 4 ans, ils ont donné naissance à deux bébés qui n’ont pas encore été identifiés et qui restent fermement accrochés au dos de leur père. Chez les tamarins et les ouistitis, toute la famille prend part à l’élevage des nouveau-nés mais c’est le mâle qui prend le plus souvent en charge les bébés, la femelle ne les récupérant que pour les tétées. Le Zoo de La Palmyre présente des tamarins-lions dorés depuis 37 ans et a obtenu une quarantaine de petits depuis l’arrivée du premier couple. Cette espèce est aussi considérée comme « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN et vit uniquement dans l’Etat de Rio de Janeiro au Brésil. Confrontée à la destruction de son habitat, la forêt tropicale, elle a bien failli disparaître à l’état sauvage dans les années 1960 mais grâce à d’importants efforts de conservation, l’espèce a été sauvée. Des translocations et des réintroductions d’individus nés en parcs zoologiques ont été menées entre 1980 et 2000 parmi lesquels se trouvent 3 tamarins-lions dorés du Zoo de La Palmyre. Cette nouvelle naissance est une excellente nouvelle pour la sauvegarde de cette espèce qui fait par ailleurs l’objet d’un EEP à travers les zoos européens.
Des oursons noirs sont nés à Planète Sauvage, à Thoiry et à Peaugres
En début d’année trois parcs zoologiques français ont vu naître un total de 6 petits oursons noirs d’Amérique. Le 12 janvier dernier, Kaska, une femelle de 8 ans vivant à Planète Sauvage a donné naissance à des jumeaux en très bonne santé. Ces deux petits mâles nommés Djee et Bee sont les premiers petits de cette femelle arrivée au parc en 2020 en provenance du Parc animalier de Sainte-Croix. La seconde bonne nouvelle vient du ZooSafari de Thoiry qui a enregistré la naissance d’un autre petit ourson noir. Celui-ci a vécu un début de vie un peu mouvementé puisque la tanière dans laquelle sa mère l’élevait s’est retrouvée inondée à la suite des intempéries. Les équipes animalières du parc ont pris la décision d’anesthésier la femelle pour la déplacer avec son petit dans un espace sécurisé et en ont profité pour identifier et contrôler l’état de santé du nouveau-né. Ce petit est aujourd’hui en parfaite santé, il grandit bien et se trouve visible dans la Réserve américaine du parc. Enfin, carnet rose également au Safari de Peaugres qui a enregistré la naissance de trois oursons noirs cet hiver. Pour cette portée, il s’agit d’une femelle et de deux mâles, transférés avec leur mère vers la nurserie, à la sortie de la plaine américaine.
Naissance d’un propithèque couronné à la Citadelle de Besançon
Au mois de janvier, la Citadelle de Besançon a vu naître un lémurien d’une espèce particulièrement menacée dans la nature : un petit propithèque couronné ! Ce jeune primate de quelques semaines est déjà ambassadeur de son espèce, classée « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN. Encore très fragile, il fait l’objet d’une surveillance accrue de la part de l’équipe animalière du Muséum et ne sera visible à l’extérieur qu’en fonction des conditions météorologiques. La population sauvage de propithèques couronnés, dont près de 80% de l’effectif total a disparu au cours des 30 dernières années, n’est estimée qu’à quelques milliers d’individus. En parc zoologique, l’espèce est inscrite dans un EEP qui compte seulement 18 individus répartis dans cinq zoos européens. En France, trois établissements hébergent cette espèce : la Citadelle de Besançon, le Parc Zoologique de Paris qui est aussi le coordinateur du programme, et le Parc zoologique et botanique de Mulhouse. La Citadelle de Besançon présente des propithèques couronnées depuis 2002 et en abrite aujourd’hui cinq : le couple reproducteur accompagné de trois jeunes nés au parc au cours des dernières années. Le dernier-né de la famille est le cinquième petit de la femelle mais aussi la onzième naissance depuis 2005 pour cette espèce à Besançon. Depuis 2011, la Citadelle de Besançon soutient financièrement l’association malgache « Sifaka conservation » qui œuvre à la préservation du propithèque couronné et qui s’implique dans la protection des forêts, assurant le soutien à l’économie locale, et sensibilisant les populations sur les menaces qui pèsent sur cette espèce.
Un nouveau petit langur douc a vu le jour au ZooParc de Beauval
Le 4 mars dernier, un petit langur douc est né au ZooParc de Beauval ! Le sexe de ce nouveau-né n’est pas encore connu mais il est en parfaite santé et se trouve déjà visible, bien accroché à sa mère, aux côtés des autres membres de sa famille. Le groupe de langurs douc du Zoo de Beauval est aujourd’hui composé d’un mâle reproducteur, de deux femelles et de deux jeunes, Swy, un petit mâle né en 2021, ainsi que le petit né en mars. Cette naissance est une excellente nouvelle pour cette espèce de primate asiatique qui est elle aussi considérée « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN. Aussi appelé douc à pattes rousses, le langur douc n’est visible que dans une poignée de parcs dans le monde et ne se rencontre qu’au Zoo de Beauval en France. Le parc a accueilli ses premiers individus en 2020 qui étaient arrivés depuis un zoo en Thaïlande pour être présentés dans le Dôme équatorial.
Le carnet rose des dernières semaines
4 pythons verts au Zoo d’Amnéville / 1 tamarin de Goeldi et 1 colobe guéréza au Zoo de La Flèche / 2 chameaux de Bactriane et 1 grue du Japon au Parc animalier d’Écouves / 4 cygnes noirs au Corsica Zoo / 1 sitatunga, 1 cerf sika du Vietnam, 1 vautour fauve et 2 nilgauts à la Réserve Zoologique de la Haute-Touche / 1 tamarin-lion à tête dorée à la Vallée des Singes / 5 makis cattas au Spaycific’Zoo / 1 petit koudou, 1 potamochère roux et 1 âne de Somalie au ZooParc de Beauval / 3 suricates et 2 moutons de Somalie au Domaine de Pescheray / 1 addax au Safari de Peaugres / 8 boas arc-en-ciel à Reptiland / 3 hippotragues noirs à Planète Sauvage / 2 ombrettes africaines à la Réserve Zoologique de Calviac / 5 chiens de prairie à queue noire au Zoo d’Asson / 1 chameau de Bactriane au Parc de Branféré / 2 tamarins-lions dorés au Zoo de La Boissière du Doré / 1 wallaby de Bennet au Parc animalier des Pyrénées / 1 renne à Zoodyssée / 2 gazelles de Mhorr au Bioparc de Doué-la-Fontaine / 1 loriquet arc-en-ciel au Parc de l’Auxois / 2 grands koudous à la Réserve Africaine de Sigean
Transferts
Deux dholes de la Réserve de la Haute-Touche rejoignent un zoo au Canada
Le 19 mars dernier, deux dholes mâles, âgés de deux ans, ont quitté la Réserve Zoologique de la Haute-Touche pour rejoindre le Zoo de Granby au Canada. Après un contrôle complet de leur état de santé, les deux jeunes canidés ont voyagé en avion et sont arrivés en très bonne santé sur le sol canadien. Une semaine après leur arrivée, ils ont été rejoints par cinq femelles venues du Zoo de San Diego en Californie avec lesquelles ils devront former une toute nouvelle meute. Pour le moment, les mâles et les femelles sont encore séparés, ils ont été placés en quarantaine pour quelques semaines dès leur arrivée et devraient être très prochainement transférés dans leur nouvel habitat. Ils seront par la suite progressivement réunis et découvriront leur nouvel environnement extérieur petit à petit. Le transfert des deux mâles de la Réserve de la Haute-Touche a été organisé sur les recommandations du coordinateur européen de l’espèce.
Un jeune éléphant du PAL vers le Zoo de Maubeuge
Né le 19 mars 2014 au PAL, le jeune éléphant Tom a quitté il y a quelques semaines le parc où il a vu le jour. Ce dernier a rejoint le nord de la France et s’est installé au Zoo de Maubeuge dans le cadre du Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) consacré aux éléphants asiatiques. Âgé de 10 ans, Tom pèse aujourd’hui près de 3 tonnes et son transfert a nécessité une longue préparation. Pour lui permettre de découvrir et de s’adapter à son conteneur de transport, les équipes du PAL ont pu préparer le jeune éléphant durant plusieurs semaines et l’habituer peu à peu à y rentrer sans stress. Et pour lui assurer une transition tout en douceur, il a pu rencontrer en amont ses futurs soigneurs qui ont passé quelques jours au PAL avant son transfert et a ensuite été accompagné de l’un de ses soigneurs vers son nouveau lieu de vie. À Maubeuge, Tom (alias Jivan) a rejoint un autre mâle plus âgé avec qui il formera un duo sans femelle. Celui-ci se nomme Yoe Ma, il est âgé de 16 ans et il vit seul depuis le départ en décembre dernier d’Ananda, son précédent compagnon, vers le Zoo d’Osnabrück en Allemagne. En fonction des besoins du Programme de reproduction, Tom pourrait être amené à rejoindre un groupe de femelles dans les prochaines années dans le but de se reproduire à son tour.
Un mâle panthère des neiges rejoint le Zoo de Jurques
Un nouveau pensionnaire a fait son arrivée au Zoo de Jurques à la mi-mars. En provenance du Zoo de Bâle en Suisse, un mâle panthère des neiges de bientôt 2 ans a été accueilli par les équipes du parc. Son transfert a eu lieu dans le cadre du Programme d’Élevage (EEP) de l’espèce au sein des parcs zoologiques européens et fait suite au décès de Him, le dernier mâle du Zoo de Jurques intervenu en octobre 2023. La femelle avec qui Him partageait sa vie, Anusha, a quitté le parc ce mois-ci en direction du Zoo de Karlsruhe en Allemagne où elle va rencontrer un nouveau mâle de son âge. Quant au nouveau pensionnaire du Zoo de Jurques, nommé Tarim, il s’acclimate doucement à son nouvel environnement, il sera rapidement visible des visiteurs et sera également rejoint par une nouvelle femelle qui arrivera d’un zoo écossais dans le but de former un nouveau couple reproducteur de cette espèce menacée.
Le Zoo du Bassin d’Arcachon a accueilli un nouveau tapir malais
Toujours du côté des nouveaux arrivants, le Zoo du Bassin d’Arcachon a accueilli un nouveau pensionnaire de taille. Le 14 mars dernier, un mâle tapir malais est arrivé en provenance du Port Lympne Safari Park au Royaume-Uni. L’espèce n’était plus présente au parc depuis déjà plusieurs mois et y fait donc son retour dans l’espace qui lui était déjà consacré, en cohabitation avec des cerfs cochons notamment. Le mâle de 10 ans devrait être rejoint dans les prochains mois par une femelle afin de former un couple de cette espèce considérée comme « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge de l’UICN et dont les naissances sont assez rares en Europe.
Un jeune jaguar transféré de Parrot World vers le Zoo d’Amnéville
Quelques mois après le départ de son frère, Balaam, un jeune jaguar né à Parrot World en avril 2022 a récemment quitté son parc natal. Après quelques semaines en quarantaine durant lesquelles il a été entraîné à entrer dans sa caisse de transport, il a été transféré vers le Zoo d’Amnéville au début du mois d’avril. Sur place, Balaam a rencontré Ria, une femelle de son espèce âgée de 8 ans et vivant seule depuis 2 ans à la suite du décès de son précédent compagnon. Le transfert de Balaam de Parrot World vers le Zoo d’Amnéville a bien sûr été organisé dans le cadre du Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) consacré au jaguar et sa rencontre avec une femelle devrait permettre la formation d’un nouveau couple reproducteur.
Décès
Un pygargue réintroduit par les Aigles du Léman abattu en Isère
Une jeune femelle pygargue à queue blanche, récemment relâchée dans le cadre du programme de réintroduction de l’espèce en Haute-Savoie, a été retrouvée en Isère tuée par balle. La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) et le parc animalier Les Aigles du Léman, à l’initiative du programme, ont porté plainte et attendent des sanctions à la hauteur des enjeux de conservation de ce rapace. La jeune femelle s’appelait Morzine, le signal de sa balise GPS est resté immobile durant 3 jours et une équipe a été dépêchée sur place pour en comprendre la raison. Le 27 février dernier, ils ont découvert son cadavre au sommet d’une crête enneigée avec un trou béant dans sa poitrine, ne laissant aucun doute sur la cause de la mortalité. Sur les 14 pygargues mis en liberté par le programme de réintroduction depuis 2022, 3 sont déjà morts abattus : un mâle tué en Allemagne en avril 2023, un autre abattu dans le Gers en octobre 2023 et cette jeune femelle en février dernier. La plainte déposée par la LPO et Les Aigles du Léman le 6 mars dernier a mené à une enquête de l’OFB (Office Français de la Biodiversité) de l’Isère. Celle-ci s’est révélée particulièrement efficace puisque le 13 mars, un homme a été placé en garde à vue et a avoué être l’auteur du tir mortel. La destruction illicite d’espèces protégées est passible de 3 ans de prison et 150 000€ d’amende ainsi que de la confiscation des armes et du retrait du permis de chasser. Le pygargue à queue blanche est l’aigle le plus rare de France avec seulement 5 couples nicheurs recensés sur le territoire.
Le Zoo de Labenne perd l’un de ses loups
Dernièrement, le Zoo de Labenne a informé ses abonnés sur les réseaux sociaux de la disparition de Taïga, une louve du Canada. Celle-ci avait vu le jour le 10 mai 2012 à l’Espace Zoologique de Saint-Martin-la-Plaine et depuis son arrivée dans les Landes en 2015, elle avait donné naissance à trois portées totalisant 24 louveteaux. Deux d’entre eux, Chanouk et Joker, sont toujours présents au parc. « Malheureusement, malgré les soins de nos vétérinaires, le suivi et l’attention de notre équipe de soigneurs passionnés, notre chère louve alpha a succombé à une insuffisance rénale liée à son âge, détaillait le parc. Pour toute l’équipe du Zoo, pour ses anciens soigneurs, pour nos fidèles visiteurs, Taïga laissera un souvenir plein de tendresse mais surtout un immense vide. Nous partageons avec vous notre peine. »
Décès d’un guépard au Parc Zoo du Reynou
Triste nouvelle aussi au Parc Zoo du Reynou qui a annoncé le décès de Sheppard, son mâle guépard. Né le 8 avril 2009 au Ree Park Safari au Danemark, ce dernier avait rejoint le Reynou en 2015 et allait fêter son quinzième anniversaire. « Ces dernières semaines, son état s’est malheureusement brusquement dégradé, a expliqué le parc sur ses réseaux sociaux. Un check-up vétérinaire nous a permis de constater une très forte insuffisance rénale, qui engageait son pronostic vital. Il s’agit d’une maladie courante chez les vieux félins. Dans la nature ces animaux décèdent généralement plus jeunes de causes environnementales, mais en captivité où leur durée de vie est souvent doublée, ce sont leurs organes vieillissants qui finissent par défaillir. » L’équipe animalière du Parc Zoo du Reynou a pris la lourde décision d’euthanasier le guépard afin de lui éviter un état de souffrance prolongé.