© Rozenn Izel
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Deux petits tigres de Sibérie sont nés au Lumigny Safari Reserve

En septembre 2023, l’une des tigresses de Sibérie du Lumigny Safari Reserve a donné naissance à une portée de deux petits qui ont effectué leurs premières sorties très récemment.

La quatrième génération de tigres de Sibérie à Lumigny

C’est une excellente nouvelle partagée en début d’année par le Lumigny Safari Reserve. Neva, une tigresse de Sibérie de 9 ans a donné naissance à ses tous premiers petits le 24 septembre 2023. Il s’agit d’un mâle et d’une femelle qui sont en parfaite santé et qui ont été baptisés Baïkal et Noya par les abonnés du parc sur les réseaux sociaux. « Il y a beaucoup de parents qui aimeraient avoir un garçon et une fille, se réjouit Sébastien Verdin, Assistant de Direction au Lumigny Safari Reserve. Que ce soit ce cas de figure ou un autre, nous sommes de toute façon très content de voir qu’un peu plus d’an après l’arrivée de Zov, de nouveaux petits sont nés. » Zov est un jeune tigre mâle né en juin 2020 au Parco Natura Viva en Italie et qui a rejoint le Lumigny Safari Reserve en avril 2022 dans le but justement de se reproduire avec Neva. « Neva est née ici, si on fait un peu de généalogie, cette nouvelle portée représente la quatrième génération de la même lignée de femelles à naître chez nous. À l’époque où nous sommes arrivés ici, nous hébergions un couple dont la femelle s’appelait Natasha, c’est la petite fille de l’une des dernières tigresses de Sibérie prélevées in situ, donc cette femelle là était vraiment d’une lignée importante. Natasha a donné naissance à une première portée comprenant Naya et Nickie, Naya est restée chez nous et a donné naissance à une portée de trois petits en 2015 dans laquelle figurait Neva, qui est donc la maman des petits derniers. »

Cette naissance était très attendue du côté des équipes du Lumigny Safari Reserve qui n’avaient pas enregistré de nouveau-nés chez les tigres de Sibérie depuis la portée de 2015. « Quand notre vétérinaire nous a annoncé que nous allions pouvoir accueillir un mâle et que nous avions une consigne de reproduction, nous étions très contents. Il fallait évidemment que la nature fasse son travail, parfois nous avons des individus qui peuvent se reproduire et qui n’y parviennent jamais. » Pour faire en sorte d’en faire profiter au maximum les visiteurs du parc, l’équipe technique est actuellement en train d’aménager de nouveaux observatoires qui permettront une meilleure visibilité sur les 8 000 m² de territoire de la petite famille de tigres de Sibérie. « Ces nouveaux observatoires sont couverts et vitrés, nous en avons installés des similaires aux chats des marais récemment. Les visiteurs vont pouvoir prendre de belles photos autour du point d’eau, sans la clôture. »

Une sortie en extérieur très attendue

Avant de découvrir leur environnement extérieur en ce printemps, les deux petits tigres de Sibérie ont passé plusieurs mois à l’abri des regards mais aussi des intempéries, dans leurs loges intérieures. Le territoire des tigres de Sibérie a été partiellement inondé au cours de l’hiver, empêchant une sortie sereine des jeunes félins. « Nous avons eu un hiver vraiment pluvieux, le service technique est intervenu dans l’enclos pour faire en sorte, au mieux possible, d’assécher les zones inondées. » L’enclos a pu profiter d’une semaine un peu plus sèche en mars, ce qui a permis au parc d’effectuer quelques aménagements notamment à l’entrée de la maison pour éviter aux tigres de patauger dans la boue dès leur première sortie. « Cela nous a tout autant déçu que nos visiteurs de ne pas avoir pu les sortir plus tôt, poursuit Sébastien Verdin. Nous étions aussi impatients qu’eux de les voir dehors. Les adultes sont grands, ils sont hauts sur pattes, mais pour les petits, notre vétérinaire a jugé que ce n’était pas sécurisant, notamment au niveau de leur santé. On sait aussi qu’il faut du temps aux bébés pour comprendre le système de passage des trappes d’entrées et de sorties, et si nous nous retrouvions sur une semaine de pluie et que les bébés n’avaient pas envie de rentrer, nous avons préféré ne pas prendre de risques. » Noya et Baïkal ont pu effectuer leur première sortie en extérieur le 23 mars dernier, aux côtés de leur mère et sous les yeux de quelques visiteurs et abonnés du parc, qui en ont profité pour les photographier pour la toute première fois.

La plus grande des sous-espèces de tigre

Le tigre de Sibérie (Panthera tigris altaica) est la plus grande des sous-espèces de tigres encore existantes de nos jours mais aussi le plus grand des félins, les mâles pouvant peser jusqu’à 350 kg. Cette sous-espèce, à l’instar des autres, est menacée de disparition, se classant « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Les principales menaces sont le braconnage, la chasse par l’homme ou les maladies. Elle est également vulnérable face à la destruction et la fragmentation de son habitat car pour survivre, elle a besoin d’un vaste espace vital dans la nature. Le tigre de Sibérie, aussi appelé tigre de l’Amour en référence au fleuve qui s’écoule dans l’Est de la Russie et de la Chine, fut l’un des premiers félins à faire l’objet d’un Programme d’Élevage (EEP) dans les zoos européens, dès 1985. Aujourd’hui, le programme est coordonné par le Tierpark Berlin en Allemagne et le tigre de Sibérie est visible dans de très nombreux parcs zoologiques à travers l’Europe dont 13 établissements en France. Les naissances restent cependant assez rares et chaque nouveau-né est important pour la conservation de l’ensemble de la population.

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