Parmi les nouveautés en 2024 au Parc de Branféré, il y a une nouvelle volière aménagée près des okapis ayant pour objectif des projets scientifiques autour d’oiseaux originaires des zones humides.
Toute cette semaine, Nature et Zoo vous propose une série d’articles consacrés aux actualités du Parc de Branféré. La naissance d’un petit hippopotame pygmée, l’arrivée de nouveaux pensionnaires et de nouvelles espèces, la construction d’une nouvelle volière scientifique… Retrouvez un article par jour du 8 au 11 octobre 2024 et découvrez les actualités du Parc de Branféré en 2024 !
Un volière dédiée aux oiseaux des zones humides européennes
Aménagée entre la récente Forêt des Okapis et la plaine africaine où évoluent notamment les girafes, une nouvelle volière a été créée au Parc de Branféré pour cette année 2024. « Elle est installée sur une zone qui fait partie de notre circuit d’épuration par étang, indique Alexandre Petry, Directeur Zoologique et Scientifique du Parc de Branféré. Nous avons pensé que c’était le meilleur endroit pour créer cette volière. » Consacrée à des espèces d’oiseaux des zones humides européennes, cette nouvelle structure a été construite sur un environnement qui se trouve justement être une zone humide. « Nous avons juste un peu remodeler les abords de la volière, replanté encore plus de plantes épuratrices et nous espérons que le potentiel épurateur de ce bassin sera encore plus important. » Ce projet, financé en partie par la Fondation de France, actuelle propriétaire du site, est en réflexion depuis déjà plusieurs années. « Mes deux prédécesseurs travaillaient sur le projet et je suis très fier que nous ayons pu arriver au bout cette année. La Fondation de France a vraiment envie de s’investir dans la mission de recherche scientifique au Parc de Branféré, ils nous ont soutenu pour la création de cette volière et le temps de réunir les fonds, de valider une nouvelle extension, les projets scientifiques, l’esthétique de la volière, son aménagement, les espèces qui allaient y vivre, tout cela a pris presque 5 ans. » Les travaux ont fini par débuter en novembre 2023 et se sont achevés à la fin du mois d’avril 2024, quelques semaines avant d’accueillir les premiers oiseaux. « La volière s’étend sur 2000 m² pour une hauteur de 7 mètres au centre. Nous la voulions avec un grand espace de vol donc il y a quatre grands poteaux centraux qui portent le filet et de nombreux poteaux en périphérie pour soutenir les parois latérales de la volière. Nous voulions également qu’elle s’intègre dans l’espace où elle est installée, elle épouse vraiment le relief qu’il y a sur place. »
Des espèces européennes originaires des zones humides
Pour peupler cette nouvelle volière, le Parc de Branféré a accueilli de nouvelles espèces d’oiseaux au cours des derniers mois. « Tous les oiseaux que nous avons accueilli proviennent d’autres parcs zoologiques européens, indique Alexandre Petry. Ceux que nous avions prévu cette année sont tous dans la volière, on y trouve des avocettes élégantes, des échasses blanches, des spatules blanches, des huîtriers-pies, des sarcelles marbrées, des aigrettes garzettes et des crabiers chevelus. » Avec cette nouvelle présentation, les équipes du Parc de Branféré ont souhaité mettre en avant des espèces originaires du continent européen qui, pour certaines, migrent vers l’Afrique pour hiverner. « Les projets scientifiques que nous sommes en train de lancer se concentrent principalement sur les oiseaux limicoles et sur la sarcelle marbrée, ils s’étendront plus tard sur d’autres espèces que nous espérons accueillir, mais je garde encore un peu de suspense pour le moment ! » Les différents projets scientifiques auront pour but de suivre le comportement des espèces limicoles de l’éclosion jusqu’à l’âge adulte mais aussi sur l’ensemble de leurs processus de reproduction. Les visiteurs du parc peuvent découvrir les oiseaux de la volière sans les déranger grâce à la mise en place de deux affûts d’observation qui leur permettront aussi de voir le travail des scientifiques. « Ce sont des affûts en bois qui évoquent un peu ceux que l’on peut trouver dans les réserves naturelles, donc ce n’est pas vraiment une volière immersive, les visiteurs sont toujours séparés des oiseaux par des ganivelles en bois. Les oiseaux ne sont pas censés venir au contact, à la fois pour ne pas trop perturber leurs comportements mais aussi pour miser plutôt sur l’observation, les voir sans être vu. »
Des projets scientifiques au cœur de la volière
Pour les scientifiques, un autre affût qu’il leur est entièrement dédié se trouve sur une longue partie de la volière et ils pourraient prochainement avoir la possibilité d’utiliser un système de vidéosurveillance pour capter l’ensemble des comportements des oiseaux de la volière, notamment à proximité des points de nourrissage. « Nous souhaitons vraiment mettre la recherche scientifique en priorité et les différents travaux qui vont être menés seront un mélange de recherche fondamentale et de recherche appliquée à la protection de la biodiversité, poursuit le Directeur Zoologique de Branféré. Le projet qui concerne les limicoles a pour vocation de comprendre comment chaque individu va pouvoir s’adapter aux modifications de son environnement, les modifications naturelles ou les modifications d’origine anthropiques, savoir comment ils peuvent survivre au changement lié à l’homme. Le projet sur la sarcelle marbrée va lui permettre de voir comment chaque individu a son rôle à jouer dans sa propre survie, et nous travaillerons éventuellement sur des projets de réintroduction de l’espèce en milieu naturel. » Le Parc de Branféré souhaite miser sur la conservation d’oiseaux souvent méconnus mais pourtant originaires de nos régions et faire de la volière un lieu de sensibilisation pour les visiteurs. « C’est l’une de nos priorités à Branféré, en plus d’avoir des espèces exotiques, nous voulons mettre l’accent sur des espèces locales et donner envie aux visiteurs, après leur visite chez nous, de peut-être aller rendre visite à la Réserve Naturelle des Marais de Séné qui est située à une vingtaine de kilomètres du parc, ou bien d’aller observer les oiseaux dans le Golfe du Morbihan. Cela peut créer des vocations ou en tout cas créer de l’intérêt sur les oiseaux locaux et aussi d’ouvrir une porte et expliquer comment les parcs zoologiques contribuent aujourd’hui à la recherche scientifique. » Plusieurs panneaux pédagogiques ont été par ailleurs mis en place aux abords de la volière afin d’expliquer aux visiteurs quelles espèces ils peuvent y observer, savoir où elles vivent dans le milieu naturel et comprendre comment contribuer à leur protection.