Le Parc Zoologique de Paris vient d’accueillir plusieurs nouveaux pensionnaires d’espèces variées de carnivores ainsi qu’une nouvelle espèce.
Un glouton, un suricate et deux jeunes lionnes
Le grand ballet des nouveaux pensionnaires du Parc Zoologique de Paris a débuté en novembre dernier avec l’arrivée de deux nouvelles lionnes d’Afrique. Ces jeunes félins proviennent du Safari Park Dvůr Králové en République Tchèque qu’ils ont quitté pour le zoo de la capitale française le 20 novembre. Nommées Anisa et Asma, les deux lionnes sont âgées de seulement un an, ce qui correspond à l’âge auquel les jeunes lions peuvent commencer à quitter leur clan, notamment lorsque celui-ci compte un grand nombre d’individus. Anisa et Asma possèdent un patrimoine génétique très proche de la sous-espèce du lion de l’Atlas, considérée comme éteinte dans la nature depuis les années 1950. Au sein des parcs zoologiques européens, on estime à environ 90 le nombre d’individus génétiquement proches du lion de l’Atlas, descendants pour la plupart des lions de la Ménagerie Royale de Rabat au Maroc. Les deux nouvelles pensionnaires du Parc Zoologique de Paris ont déjà été mises en contact avec Kibo, un mâle non reproducteur né sur place en 2015. Elles devraient prochainement rencontrer Volcan, le mâle de 13 ans présent au parc depuis 2020, et sont déjà visibles des visiteurs depuis plusieurs semaines.


Il y a quelques semaines, après une période de quarantaine, un nouveau mâle suricate a fait son apparition au Parc Zoologique de Paris. Celui-ci s’appelle Faché, il intègre le territoire qui est dédié à son espèce en cohabitation avec Django, un autre mâle qui vivait seul depuis plusieurs mois, ainsi que le groupe d’otocyons. Enfin, en décembre dernier, un autre carnivore a été accueilli par les équipes du Parc Zoologique de Paris. Le 11 décembre dernier est arrivé Ivy, une femelle glouton qui vient du Szeged Zoo en Hongrie. Elle rejoint Thunder, un mâle de son espèce qui vit au zoo depuis 2023, dans le cadre du Programme Européen d’Élevage (EEP) consacré aux gloutons dans les parcs zoologiques européens. Ce programme de reproduction, coordonné par Nordens Ark en Suède, recense environ 130 individus répartis dans une quarantaine de zoos européens. Le glouton vit dans la toundra et les forêts boréales d’Eurasie (en Scandinavie et en Russie) et d’Amérique du Nord. Il est considéré en « Préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) au niveau international, mais la population européenne et asiatique est quant à elle considérée comme « Vulnérable » (VU).
Une nouvelle espèce de tortue aquatique
Parmi les autres nouveaux pensionnaires, il y en a trois qui appartiennent à une nouvelle espèce. En novembre dernier, trois émydes lépreuses, une petite tortue d’eau douce européenne, ont été recueillies par le Parc Zoologique de Paris. L’une d’elles est arrivée en provenance de Zoodyssée alors que les deux autres ont été retrouvées errantes par l’École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort dans le Val-de-Marne et par l’Association SOS P’tites Bêtes dans l’Essonne. La première a été installée dans l’un des terrariums du vivarium européen, situé au cœur du Grand Rocher. Les deux autres sont encore en observation dans la quarantaine du zoo pour que l’équipe animalière s’assure de leur bon état de santé. La durée de la quarantaine pourra s’étaler sur plusieurs mois en fonction des résultats et les deux tortues seront soit placées elles aussi dans le vivarium européen, soit transférées vers un autre parc zoologique.
L’émyde lépreuse fait partie des deux seules tortues d’eau douce visibles à l’état sauvage en France métropolitaine, avec la cistude d’Europe, et qui se trouve malheureusement menacée de disparition. L’UICN classe l’espèce comme « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge des espèces menacées, subissant principalement la pollution des cours d’eau, la destruction de son habitat et l’introduction d’espèces exogènes comme les tortues dites de Floride, qui entrent en compétition avec l’émyde lépreuse. En France, où elle n’est présente que dans les départements de l’Aude, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales, il existe également un Plan National d’Action (PNA) en faveur de cette espèce et de sa conservation.