© ZooParc de Beauval
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Le ZooParc de Beauval annonce les naissances d’un fourmilier géant et d’un paresseux

Ce printemps, deux naissances marquantes ont eu lieu au ZooParc de Beauval chez des xénarthres sud-américains, avec les venues au monde d’un fourmilier géant et d’un paresseux à deux doigts.

Un bébé fourmilier géant de la Grande Volière sud-américaine

Le 1er avril 2025, les équipes animalières du ZooParc de Beauval ont découvert la naissance d’un petit fourmilier géant au sein de la Grande Volière sud-américaine. Après quelques semaines à l’abri sur le dos de sa mère, les vétérinaires du parc ont pu effectuer le premier examen médical du nouveau-né, profitant de l’occasion pour le peser, le pucer et le sexer, ce qui a révélé qu’il s’agit d’une petite femelle de 2,4 kg. Ce n’est pas la première fois que le couple de fourmiliers géants du ZooParc de Beauval, Aurora et Gabe, donne naissance à un petit. Plusieurs autres bébés sont nés au cours des années précédentes, dont Neiva, une autre femelle qui a vu le jour en décembre 2022. La mère et sa petite sont visibles au sein de la Grande Volière sud-américaine, uniquement lorsqu’elles sont dans leur enclos extérieur, dès que les températures dépassent les 15 °C. La petite femelle, âgée de bientôt 2 mois, grandit bien et a été baptisée Inca par ses soigneurs, en hommage aux origines sud-américaines de l’espèce.

Le fourmilier géant (Myrmecophaga tridactyla), impressionnant par sa taille et son apparence singulière, fait face à de multiples menaces qui compromettent sérieusement sa survie à long terme. Dans plusieurs pays d’Amérique latine, il est encore chassé, notamment pour sa viande, une pratique qui persiste malgré les efforts de conservation. Mais cette pression humaine directe n’est pas la seule menace pesant sur l’espèce. La dégradation de son habitat naturel, principalement causée par l’expansion agricole, la déforestation et l’urbanisation croissante, entraîne une fragmentation de plus en plus marquée des territoires où il évolue. Cela le contraint à parcourir de plus longues distances pour se nourrir ou se reproduire, augmentant son exposition à divers dangers, comme les collisions avec des véhicules, qui constituent aujourd’hui l’une des causes de mortalité les plus fréquentes pour cette espèce. Bien que le nombre d’individus dans la nature soit en déclin constant, il n’existe actuellement aucune estimation précise permettant de connaître la taille réelle de la population mondiale de fourmiliers géants. Face à cette situation préoccupante, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a classé l’espèce dans la catégorie « Vulnérable » (VU) sur sa liste rouge des espèces menacées. En captivité, l’espèce fait partie d’un Programme Européen d’Élevage (EEP), coordonné par le Zoo de Dortmund en Allemagne, et compte environ 150 individus au sein des parcs zoologiques européens.

La première naissance de paresseux à deux doigts à Beauval

Une autre pensionnaire du ZooParc de Beauval, également membre du super-ordre des xénarthres, a donné naissance à un bébé. Il s’agit de Manni, la femelle paresseux à deux doigts, qui a mis au monde son tout premier petit. Celui-ci est né un mois jour pour jour après la petite Inca, le 1er mai 2025, au sein de la Serre Tropicale des Oiseaux située à l’entrée du parc. Chez le paresseux à deux doigts, la gestation dure environ 11 mois, au terme desquels un seul petit de 300 à 400 grammes voit le jour. Celui-ci passe les premières semaines de sa vie fermement accroché au ventre de sa mère avant d’être généralement sevré vers l’âge de cinq mois. Le couple de paresseux à deux doigts, Whoopi le mâle et Manni la femelle, est arrivé au ZooParc de Beauval en 2023, en provenance d’un zoo allemand et d’un zoo suisse. Après une dizaine d’années de présence à Beauval, c’est la première fois que l’espèce se reproduit au sein du parc. Cette naissance est elle aussi intégrée dans un EEP, coordonné cette fois par le Zoo Halle en Allemagne, et concerne plus de 300 individus au sein des zoos européens.

Bien que le paresseux à deux doigts (Choloepus didactylus) soit actuellement classé en « Préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge de l’UICN, ce statut ne signifie pas que l’espèce est à l’abri des dangers, car elle reste confrontée à plusieurs menaces, majoritairement liées aux activités humaines. À l’image du fourmilier géant, la destruction de son habitat, provoquée par la déforestation et l’extension des zones agricoles ou urbaines, fragmente ses populations et réduit ses ressources. Le tourisme peu encadré constitue également une source de stress : des jeunes paresseux sont parfois capturés pour être exhibés lors de séances photos avec les visiteurs. En plus de ces pressions, et toujours comme les fourmiliers, les paresseux sont régulièrement victimes de collisions routières lorsqu’ils se déplacent au sol, ou encore d’électrocutions en se suspendant à des câbles électriques. La chasse, bien que marginale, ainsi que certaines maladies parasitaires, représentent d’autres menaces non négligeables.

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