Pour bien l’identifier…
- Plumage entièrement blanc chez les deux sexes, à l’exception des rémiges primaires et secondaires (plumes des ailes) qui sont noires.
- Queue blanche masquée par les ailes repliées, ce qui donne l’impression d’une queue noire.
- Plumes blanches allongées à la base du cou en période nuptiale.
- Long bec rouge, droit, affûté en forme de poignard.
- Longues pattes rouges non palmées.
- Yeux sombres cerclés de peau nue et noire.
Fiche d’identité

Généralités
Symbole de l’Alsace, la cigogne blanche est un grand échassier connu de tous. Cependant, en vol notamment, elle peut être confondue avec son proche cousin le marabout ou encore d’autres échassiers, comme les hérons. Il existe pourtant un moyen très simple de différencier ces oiseaux en vol : les marabouts et les hérons volent avec le cou replié en « S » alors que les cigognes volent avec le cou tendu et légèrement incliné vers le bas, comme s’il était alourdi par le bec de l’oiseau.

Répartition et habitat
La cigogne blanche est une grande voyageuse. Elle quitte ses quartiers d’été au mois d’août pour s’envoler vers ses quartiers d’hiver en Afrique subsaharienne ou bien dans l’ouest de l’Asie. Après avoir hiverné dans ces régions, elle refait le trajet en sens inverse pour regagner au mois de février son site de nidification. Cependant, avec le réchauffement climatique, certaines populations tendent à se sédentariser en France, où on peut l’apercevoir bien évidemment en Alsace dont elle est le très célèbre symbole mais également dans d’autres régions comme le long de la côte Atlantique ou encore en Camargue.
Le mode d’alimentation de la cigogne blanche nécessite des étendues ouvertes avec une végétation rase pour ne pas entraver sa vue et son déplacement. C’est un échassier qui affectionne les espaces ruraux et aquatiques, comme les prairies humides, les marécages et les plaines bordant les cours d’eau.
Régime alimentaire
La cigogne blanche est un oiseau entièrement carnivore. Elle chasse et se nourrit d’une multitude de petits animaux, vertébrés comme invertébrés. Ainsi, elle raffole des sauterelles, libellules, limaces et escargots, reptiles, grenouilles, oisillons mais peut également se régaler de petits rongeurs tels que les campagnols et autres micromammifères. Les matières non digérées comme les poils et les os sont régurgitées sous forme de pelotes de quelques centimètres de diamètre.
La cigogne blanche chasse guère à l’affût mais plutôt en marchant à découvert dans les champs, les marais, le long des fossés et dans les eaux peu profondes. Elle peut être nécrophage à l’occasion, c’est-à-dire se nourrir d’animaux morts.

Mode de vie et reproduction
La cigogne blanche est un oiseau grégaire formant des groupes de milliers d’individus sur les chemins migratoires et dans les aires d’hivernage en Afrique. À l’intérieur de ces groupes se forment des couples monogames. La saison de reproduction débute dès le retour de migration des partenaires, soit à partir de février-mars. Chaque couple se retrouve à son point de ralliement, à savoir son nid. Ils manifestent leur attachement par des salutations ponctuées de claquements de bec et une gestuelle particulière qui ont pour but de renforcer les liens du couple. Puis, très vite, les accouplements suivront.
Chez les cigognes blanches, c’est le mâle qui fabrique le nid en entrelaçant des branchettes, sur un promontoire dégagé et facile d’accès comme par exemple une tour, un clocher, un pylône ou sur la cime d’un grand arbre. La femelle, quant à elle, ne participe qu’aux finitions. Le nid est réutilisé et réparé chaque année avec de nouveaux matériaux, si bien qu’au bout de quelques années il peut atteindre deux mètres de diamètre pour un poids de 500 kilos !
La femelle pond généralement 4 œufs blancs et brillants, à raison d’un tous les deux jours. La couvaison commence au premier ou au second œuf pondu et est partagée entre les deux parents pendant un peu plus d’un mois. Après l’éclosion, le mâle et la femelle nourrissent leurs jeunes par régurgitation dans le nid et ces derniers prennent leur envol vers l’âge de 2 mois.

Menaces et conservation
La cigogne blanche a connu un important déclin dans les années 1970, si bien qu’elle a failli complètement disparaître de notre territoire. Cette diminution flagrante des populations a principalement été causée par la disparition des sites d’alimentation et de nidification, les collisions avec des véhicules ou encore l’électrocution avec les lignes électriques. Des conditions catastrophiques dans les quartiers d’hiver en Afrique ont également accentué le déclin de cet échassier emblématique.
Fort heureusement, des mesures de protection ont porté leur fruit et la cigogne blanche est aujourd’hui de retour en France et est même en forte expansion en Alsace et sur la côte Atlantique. Son retour en France a également été favorisé par l’explosion démographique de l’écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii), une espèce invasive, qu’elle chasse surtout dans les canaux et les fossés. Elle n’est désormais plus considérée comme une espèce menacée malgré que les dangers qui ont bien failli la faire disparaître soient encore d’actualité. De nos jours, elle souffre également de l’utilisation de pesticides et autres poisons qui se retrouvent dans son alimentation.
Le saviez-vous ?
- Il n’existe pas de vrai dimorphisme sexuel chez la cigogne blanche. Seuls les cigogneaux revêtent une livrée différente de celles des adultes, dont ils adopteront les couleurs typiques vers l’âge d’un an.
- La cigogne blanche n’émet ni de chants ni de véritables cris. Elle chuinte et claque du bec : on dit qu’elle « craquette » !
- Contrairement à certains autres oiseaux, la cigogne blanche a une image sympathique et est très souvent considérée comme porte-bonheur, signe de fécondité, de richesse… La légende la plus courante à son sujet est qu’elle apporterait des bébés. Il s’agit de la légende de Kindelesbrunnen née en Alsace selon laquelle : « sous la cathédrale de Strasbourg, il y avait autrefois un lac, c’est là que barbotaient et s’amusaient les âmes des enfants qui attendaient de venir au monde. Sur ce lac vivait également un gnome qui passait son temps à naviguer dans une barque argentée. A l’aide d’un filet d’or, il attrapait délicatement les âmes des bébés ; il les donnait ensuite à la cigogne et celle-ci n’avait plus qu’à les déposer dans les berceaux… »
En parc zoologique
La cigogne blanche est un oiseau largement répandu à travers les parcs zoologiques en France. Consultez la liste des zoos français qui hébergent cette espèce.
La cigogne blanche ne fait ni l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), ni d’un ESB (Stud-Book Européen).
