Le Parc Zoologique de Paris a annoncé la naissance de deux lézards-caïmans, une grande nouvelle pour cette espèce dont la reproduction est rare en captivité.
La seconde naissance dans un parc zoologique français
Après une incubation de plusieurs mois, deux jeunes lézards-caïmans sont nés au Parc Zoologique de Paris en début d’année 2023. Un accouplement a été observé entre une femelle, arrivée au parc en 2013 et un jeune mâle arrivé en 2021. Après un suivi attentif des soigneurs et une vérification de la gestation par imagerie radio, la femelle a été isolée et a pondu six œufs le 14 août 2022. Seuls deux de ces œufs ont poursuivi leur développement et sont ensuite restés en incubation dans les coulisses du vivarium avant d’éclore les 15 et 18 janvier 2023. Aujourd’hui âgés 5 mois, les deux jeunes reptiles se portent bien et restent sous la surveillance de leurs soigneurs dans une pièce d’élevage non visible des visiteurs. Ils font également l’objet d’un suivi vétérinaire assidu dont l’objectif est de contrôler leur poids, leur taille mais aussi leur état de santé général et leur alimentation, une étape cruciale dans leur développement. Même si pour l’heure il est impossible de déterminer le sexe des jeunes lézards, l’important dimorphisme sexuel présent entre les mâles et les femelles lézards-caïmans adultes permettra aux équipes du parc de le connaître dans les prochaines semaines.
Les populations de lézards-caïmans ne sont pas en danger dans la nature, mais la reproduction de l’espèce en parc zoologique est un véritable défi. Aujourd’hui, le Parc Zoologique de Paris n’est que le deuxième zoo français à avoir obtenu une reproduction chez cette espèce après le ZooParc de Beauval en 2018 qui avait pour sa part élevé six petits. Cette espèce, comme beaucoup d’autres espèces de lézards de la même famille (Teiidae), a la particularité d’utiliser les termitières comme incubateur naturel. La femelle creuse en effet un trou dans la termitière pour y pondre ses œufs avant que les termites ne rebouchent le trou et régulent la température et l’humidité à l’intérieur. Une combinaison de facteurs difficile à imiter en captivité qui a été maîtrisée cette année dans le zoo de la capitale.
L’un des plus grands lézards du continent américain
Originaire d’Amérique du Sud, le lézard-caïman (Dracaena guianensis) est l’un des plus grands lézards du continent américain, mesurant de 60 à 120 cm pour un poids allant jusqu’à plus de 2,5 kg. Il se rencontre notamment en Guyane, au Brésil, au Pérou, au Venezuela ou encore en Colombie et possède un mode de vie amphibie. Il passe en effet la majeure partie de son temps à proximité des cours d’eau dans lesquels il se nourrit et se cache dans les arbres le reste du temps. C’est donc tout naturellement qu’on le considère comme un excellent nageur utilisant sa puissante queue pour se propulser et se diriger dans l’eau, à l’image des crocodiles. Dans la nature, le lézard-caïman se nourrit de mollusques mais surtout d’escargots d’eau douce. L’espèce est actuellement classée en « Préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), elle était autrefois chassée pour sa peau mais grâce à la mise ne place de mesures de protection, le trafic a chuté dans les années 1970. Aujourd’hui, l’espèce n’est visible que dans quatre parcs zoologiques à travers la France métropolitaine ainsi qu’au Zoo de Guyane. Au Parc Zoologique de Paris, les lézards-caïmans occupent un vaste vivarium, comprenant une large partie terrestre et un profond bassin, dans la Grande Serre Tropicale, face aux lamantins des Caraïbes.