Cela faisait 10 ans que ce n’était pas arrivé : deux petites otaries de Californie sont nées au Zoo d’Amiens en l’espace de quelques jours !
Deux naissances en deux semaines
Le mercredi 7 juin 2023, une première petite otarie de Californie du Zoo d’Amiens a vu le jour pour le plus grand bonheur des équipes du parc. Cela faisait 10 ans qu’une telle naissance n’avait pas eu lieu au sein du zoo. Après 11 mois d’une gestation différée, une petite otarie de 50 cm pour à peine 5 kilos a vu le jour dans les coulisses du zoo. La gestation a été particulièrement suivie par les soigneurs à l’aide notamment de plusieurs échographies réalisées lors des entrainements médicaux de la femelle. Il s’agit du premier petit de Mona, une femelle née le 17 juin 2012 au Zoo de Munich en Allemagne, et de Cisco, un jeune mâle de 4 ans né à Dublin en Irlande. Si le père ne participe pas à l’éducation des petits, Mona s’est révélée être très maternelle et particulièrement attentive aux faits et gestes de son petit. Après quelques heures d’observation, les soigneurs ont pu constater que le nouveau-né tétait naturellement sa mère qui l’aidait à accéder à ses quatre mamelles en s’allongeant sur le flanc. L’allaitement va durer près d’un an, mais la petite otarie ne commencera à s’intéresser aux poissons que dans quelques semaines. Cette première bonne nouvelle a été rapidement suivie d’une autre naissance, le 21 juin dernier, d’un second petit dans le même groupe d’otaries. Après Mona, il s’agit du premier petit de Joy, une autre femelle âgée de 6 ans. Après avoir appris à nager dans les coulisses du Zoo d’Amiens, les deux petits et leurs mères respectives ont rejoint l’un après l’autre le bassin principal, sous la surveillance de l’équipe animalière et sous les yeux des visiteurs.
Une gestation différée
Chez l’otarie, la gestation dure environ 11 mois et présente une implantation différée. La croissance embryonnaire ne débute réellement qu’au bout du deuxième mois et dure environ 9 mois. Ce procédé permet aux femelles gestantes de donner naissance à leur petit chaque année durant une période bien précise située entre début juin et début juillet, au moment où les mâles et les femelles otaries se regroupent par centaines sur les côtes pacifique nord-américaines. Appelés « chiots » à leur naissance, les petites otaries voient le jour sur la terre ferme et sont dans un premier temps incapables de nager. C’est pour cette raison qu’au Zoo d’Amiens, les deux nouveau-nés n’ont eu accès au bassin d’eau salé, situé dans les coulisses de l’installation des otaries, qu’à partir de 5 jours, avant de découvrir le bassin principal. Pour le premier petit, la première baignade n’a duré que quelques secondes avant que celui-ci ne remonte sur la plage. Les deux bébés otaries resteront au sein du groupe amiénois pendant près d’une année. Comme dans le milieu naturel, ils seront écartés par le mâle dominant du groupe lors de la prochaine saison de reproduction et devront alors être transféré dans un autre parc zoologique. Depuis les années 2000, le Zoo d’Amiens a vu naître près d’une dizaine de petites otaries parmi lesquelles il y a Flora, la doyenne du parc aujourd’hui qui fête cette année ses 23 ans. L’espérance de vie des otaries mâles est estimée à environ 19 ans contre 25 ans pour les femelles.
Un groupe d’otaries hébergées dans l’une des plus récentes zones du parc
Avec ses deux naissances, le Zoo d’Amiens abrite un groupe de 7 otaries de Californie composé d’un mâle dominant, de quatre femelles adultes et des deux nouveau-nés. Ce groupe est présenté au sein de Rivages, une zone de 2800 m² rénovée en 2020 pour y faire découvrir la faune marine de la côte ouest des Amériques, représentée par deux espèces que sont l’otarie de Californie et le manchot de Humboldt. Rivages permet de sensibiliser le public à des problématiques environnementales telles que la pollution des océans et les dangers du plastique sur les animaux marins. La place des otaries au sommet de la chaîne alimentaire leur fait accumuler de grandes quantités de PCB et de DDT (des composés chimiques synthétiques) dans l’organisme, affaiblissant leur système immunitaire et leur taux de reproduction. Bien que l’espèce soit aujourd’hui classée en « Préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), il est important de surveiller ses effectifs et de travailler à endiguer les menaces qui pèsent sur elle et son environnement naturel. Les otaries de Californie en parc zoologique font ainsi l’objet d’un Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP), coordonné par l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums) et auquel le Zoo d’Amiens et d’autres parcs zoologiques français participent.