Le Parc Animalier d’Auvergne franchit une nouvelle étape dans sa stratégie d’accueil d’espèces menacées avec l’arrivée de deux jeunes ours bruns européens.
Les deux nouveaux individus, une femelle et un mâle nommés Kåra et Hugo, sont âgés de deux ans. Leur arrivée s’inscrit dans le cadre du projet Horizon 2028 du Parc animalier d’Auvergne, une feuille de route ambitieuse qui prévoit de n’héberger, d’ici trois ans, que des espèces classées « Vulnérables » (VU), « En danger d’extinction » (EN), « En danger critique d’extinction » (CR) ou « Éteints dans la nature » (EW) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
L’ours brun européen (Ursus arctos arctos) est une sous-espèce de l’ours brun, qui reste assez commune dans plusieurs régions d’Europe. Mais en France, sa situation est critique : dans les Pyrénées, on estime qu’il ne subsiste qu’une soixantaine d’individus maintenus grâce à des programmes de réintroduction initiés à la fin des années 1990. L’ours brun européen est actuellement considéré comme « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN sur le territoire français.
Jusqu’à présent, le Parc Animalier d’Auvergne hébergeait des ours noirs du Tibet (Ursus thibetanus), une espèce elle aussi menacée à l’échelle mondiale. Mais les individus détenus dans les parcs zoologiques européens proviennent de lignées hybrides, issues de croisements entre sous-espèces sans traçabilité génétique fiable. Face à ce constat, l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums) a suspendu la reproduction des ours noirs du Tibet, le temps de reconstruire un programme d’élevage à partir de populations génétiquement fiables. Des individus sont présents dans des zoos principalement situés en Russie et sont aujourd’hui inaccessibles en raison du contexte géopolitique. Dans ce cadre, le Parc animalier d’Auvergne a fait le choix d’arrêter l’accueil de cette espèce et de réorienter ses efforts vers des actions plus directement porteuses pour la conservation. Le groupe d’ours noirs du Tibet, composé de quatre femelles, a donc été transféré en juin dernier vers le Manor House Wildlife Park au Pays de Galles.
La femelle, Kåra, est la première a avoir rejoint le Parc animalier d’Auvergne à la fin du mois de juin en provenance du Borås Djurpark en Suède. Hugo, le mâle, est arrivé à la mi-juillet depuis le Zoo Košice en Slovaquie et a déjà rencontré sa nouvelle partenaire dans l’ancien enclos des ours noirs du Tibet. Le parc a récemment accueilli d’autres espèces menacées dans la nature avec l’arrivée de tortues rayonnées (Astrochelys radiata), classées « En danger critique d’extinction » (CR), ainsi que des turs du Caucase (Capra caucasica), des caprins endémiques des montagnes du Caucase considérés comme « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN.




