© Carlie Debenest
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Le Zoo du Bassin d’Arcachon accueille ses premiers gorilles

Le Zoo du Bassin d’Arcachon a récemment inauguré l’une de ses plus grandes nouveautés ! Depuis quelques semaines, le parc présente des gorilles des plaines de l’Ouest dans une toute nouvelle zone appelée le Gorilla Camp. Cette nouvelle extension abrite également une riche diversité d’espèces originaires du continent africain dont certaines côtoient les gorilles.

Quatre premiers gorilles des plaines de l’Ouest

Il s’agit de l’une des nouveautés les plus attendues de l’année dans le paysage zoologique français. Après de longs mois de chantier, le Zoo du Bassin d’Arcachon a ouvert le Gorilla Camp, un complexe flambant neuf consacré en grande partie au plus grand primate de la planète. Depuis quelques semaines, le parc héberge Awali, Tonda, Kajari et Dishi, quatre gorilles des plaines de l’Ouest mâles qui découvrent, à leur rythme, leur nouvel environnement. Les quatre individus sont séparés en deux groupes et seront prochainement rejoint par d’autres congénères. « Nous avons d’un côté un dos argenté avec deux jeunes, explique Matthias Guénolé, animateur pédagogique au Zoo du Bassin d’Arcachon. Et de l’autre côté, nous avons un autre dos argenté tout seul mais il sera rejoint par deux autres gorilles plus jeunes qui doivent arriver en septembre. » Comme de nombreux parcs zoologiques en France et en Europe, le Zoo du Bassin d’Arcachon a fait le choix de ne présenter que des mâles. Dans la nature, les gorilles vivent en harems pouvant réunir jusqu’à 20 membres, composés chacun d’un mâle dominant, de plusieurs femelles et de leurs jeunes d’âges différents. À leur maturité sexuelle, les jeunes mâles quittent le groupe pour éviter les conflits avec leur père et entament une vie solitaire ou s’allient à d’autres mâles. Ce mode de vie a été reproduit en parc zoologique et c’est pour cette raison que certains parcs accueillent des groupes de mâles uniquement, les autres établissements pouvant se consacrer à la reproduction.

Awali, 30 ans, est le premier des quatre gorilles à avoir rejoint la Gironde. Il est arrivé le 15 mai 2023 en provenance du Zoo d’Amnéville accompagné de l’une de ses soigneuses. Il a rapidement été rejoint à la fin du mois de mai par Tonda et Kajari, deux jeunes mâles âgés de 8 ans et arrivés du Zoo de Stuttgart en Allemagne, où ils sont tous les deux nés. Les trois gorilles ont été mis en contact progressivement avant de partager ensemble leur nouvel espace. Quant à Dishi, 23 ans, il est le second dos argenté du Gorilla Camp. Il est arrivé au tout début du mois de juin en provenance du Zoo de La Boissière du Doré où il vivait avec son demi-frère depuis 2010 et s’installe au Zoo du Bassin d’Arcachon pour devenir le mâle dominant du deuxième groupe de gorilles. Sensibles au stress, les quatre primates sont restés plusieurs jours sous observation dans leurs espaces intérieurs avant de rencontrer les visiteurs du parc autour de la mi-juin. « Les gorilles sortent peu pour l’instant, certains n’allaient pas à l’extérieur dans leur ancien parc, mais la porte est ouverte en tout cas et les visiteurs peuvent toujours les voir à l’intérieur. »

Un complexe dédié à une espèce menacée de disparition

Le Gorilla Camp a été conçu en partenariat avec quelques entreprises locales mais c’est l’équipe technique du parc qui a réalisé le plus gros du travail. Il se situe dans la partie nord du parc, à proximité de l’espace des tigres de Sumatra et de celui des jaguars noirs et prolonge le circuit de visite pour le public. Ce grand complexe, dont le chantier a duré près d’un an et demi, est composé d’une grande serre accueillant deux espaces intérieurs, chacun étant relié à une grande île extérieure. « Les visiteurs empruntent un premier chemin qui fait le tour de la première île avant de revenir vers le bâtiment intérieur. Les deux espaces sont séparés par le chemin avec d’un côté le premier groupe et de l’autre, le deuxième. Et à l’intérieur c’est la même chose, il y a une séparation pour que les deux groupes ne se voient pas et les deux espaces intérieurs sont séparés par le chemin de visite. » À l’extérieur, où diverses plantations ont été réalisées, les primates profitent de structures en bois pour grimper ou se reposer et ne sont séparés des visiteurs que par une étendue d’eau entourant les deux espaces.

Après les chimpanzés et les orang-outans, le Zoo du Bassin d’Arcachon choisi de présenter également des gorilles, un animal emblématique dont la présence en parc zoologique permet de sensibiliser le grand public sur son sort dans la nature. Le gorille des plaines de l’Ouest (Gorilla gorilla gorilla) est en effet aujourd’hui considéré comme une espèce « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Ce grand singe subit de nombreuses pressions anthropiques tels que le braconnage, les conflits armés, la déforestation au profit de l’agriculture et de l’urbanisation, ou encore l’exploitation des mines de coltan. De nombreux panneaux pédagogiques ont été installés tout autour du parcours des visiteurs, dans le Gorilla Camp, pour leur permettre d’en apprendre davantage sur l’aire de répartition, le mode de vie et sur les menaces qui pèsent sur cette espèce. En accueillant des gorilles des plaines de l’Ouest, le Zoo du Bassin d’Arcachon est devenu le 8ème établissement en France à en présenter à ses visiteurs. Il s’inscrit désormais dans le Programme d’Élevage Européen (EEP) consacré à la reproduction de ce grand singe dans les zoos européens, un programme coordonné par Apenheul, un parc animalier aux Pays-Bas.

Une cohabitation avec plusieurs autres espèces de primates

Dans son extension, le Zoo du Bassin d’Arcachon a fait le choix de présenter une grande mixité d’espèces originaires du continent africain. Le Gorilla Camp n’est donc pas dédié qu’aux gorilles, il abrite de nombreuses autres espèces de primates dont certaines cohabitent avec les deux groupes de gorilles. Parmi eux, les colobes guérézas, une espèce que le parc hébergeait déjà sur une île située dans l’espace des girafes de Rothschild. « Leur île n’existe plus et l’enclos à girafes a été un petit peu agrandi. » Le petit groupe a été déplacé il y a quelques semaines et vit désormais aux côtés du premier groupe de gorilles. Deux moustacs mâles, Gaïa et L’asticot de leurs noms, ont également rejoint le parc en provenance du ZooParc de Beauval et d’un parc zoologique allemand. Ce petit cercopithèque est l’un des primates les plus rares à observer en parc zoologique puisqu’il n’est aujourd’hui visible que dans un total de trois établissements en Europe. Originaire des forêts d’Afrique centrale, il arbore un visage coloré et doit son nom à la bande blanche qu’il possède juste au dessus de sa bouche, ressemblant à une moustache.

Enfin, le parc a également accueilli une autre espèce de primate peu commune en parc zoologique et menacée dans son milieu naturel. Depuis quelques semaines désormais, deux femelles mangabeys noirs sont arrivées au Zoo du Bassin d’Arcachon. Mandarine, une femelle de 11 ans, et sa fille Litchee, née en juillet 2021, ont rejoint la Gironde en provenance de Pairi Daiza en Belgique, où elles ont déjà cohabité avec des gorilles. Le mangabey noir est aujourd’hui considéré comme « Vulnérable » (VU) par l’UICN. Il est originaire des forêts tropicales du Congo et de l’Angola mais est malheureusement victime d’une chasse intense et souvent non contrôlée pour alimenter le commerce illégal de la viande de brousse et subit également de plein fouet la disparition de son habitat. Les deux femelles du parc sont pour l’instant encore à l’abri des regards mais devraient prochainement s’installer dans l’espace du deuxième groupe de gorilles, celui de Dishi.

Deux nouvelles volières pour compléter l’extension

Cette grande extension est rapidement devenue le lieu de vie de nombreuses espèces africaines. Les visiteurs du Zoo du Bassin d’Arcachon auront cette année la chance de découvrir les lieux de vie de nombreuses autres nouvelles espèces qui ne cohabitent pas toutes avec les gorilles. Avant d’entrer dans le Gorilla Camp, un nouvel espace abrite une dernière espèce de primate que le Zoo du Bassin d’Arcachon hébergeait déjà mais ne présentait pas au public. Akua et Okabi, deux cercopithèques Roloway originaires de deux parcs zoologiques européens différents, viennent en effet d’emménager aux abords du Gorilla Camp dans une volière qui leur est spécialement dédiée. Cette espèce, originaire des forêts humides du Ghana et de la Côte d’Ivoire, fait partie des primates les plus menacés d’Afrique et se trouve aujourd’hui classée « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN. Il a subit pendant de très nombreuses années un important braconnage, alimentant le commerce de la viande de brousse, et a vu son habitat disparaître progressivement. En Europe, le cercopithèque Roloway fait lui aussi l’objet d’un EEP, cette fois-ci mené par le Parc Zoologique et Botanique de Mulhouse, regroupant seulement quelques dizaines d’individus répartis dans une quinzaine de parcs zoologiques européens.

Avant de découvrir le bâtiment des gorilles, les visiteurs du parc ont également la possibilité de visiter une toute nouvelle volière qui accueille de nombreuses espèces d’oiseaux originaires des forêts africaines. « Les visiteurs peuvent entrer dans la seconde volière. Pour le moment, il y a une ombrette africaine, un héron goliath, deux touracos à joues blanches, des gris du Gabon, un perroquet à cou brun et un ganga cata. » Depuis quelques jours, un mâle calao trompette originaire du Zoo de Riga en Lettonie, a lui aussi intégré ce nouvel espace. Cette nouvelle structure se trouve à l’entrée du bâtiment des gorilles et les visiteurs n’ont pas obligation d’y entrer pour découvrir la suite de l’extension. « La volière peut être contournée en passant par le tunnel du bâtiment des gorilles. On peut accéder directement aux serres intérieures des gorilles et ensuite se rendre à l’extérieur, sans passer par la volière. » Pour peaufiner l’immersion, de larges baies vitrées situées au fond de la volière offrent un premier visuel sur l’une des îles extérieures des gorilles.

Du nouveau chez les tigres

Les travaux de l’extension dédiée aux gorilles ont permis aux équipes du parc de réaménager le secteur des tigres. Si l’enclos des tigres blancs demeure inchangé pour le moment, celui des tigres de Sumatra s’est agrandi en début d’année. Le petit enclos qui abritait un couple de servals a été libéré après que ces derniers ont été déplacés ailleurs dans le parc, permettant à l’équipe technique du parc d’aménager un second enclos pour y accueillir une tigresse de Sumatra. « L’enclos a été accolé à l’espace des gorilles, dans l’idée il y aura deux enclos et il y a de fortes chances pour que mâle et femelle vivent séparés. » Le Zoo du Bassin d’Arcachon, qui accueille déjà un tigre de Sumatra mâle depuis quelques années, vient également d’accueillir une femelle dernièrement, dans le cadre de l’EEP dédié aux tigres de Sumatra en Europe. « Nous avons reçu une femelle âgée au printemps dernier, elle s’appelle Zoja et elle vient d’un zoo en Hongrie. Elle s’est bien appropriée l’enclos et elle est vraiment très tranquille, mais pour l’instant il n’y a pas de reproduction de prévue. » Le nouvel enclos est en grande partie visible depuis l’intérieur du bâtiment des gorilles, dans le tunnel principal qui débouche ensuite sur l’enclos des jaguars noirs. Le tigre de Sumatra est la plus petite des 6 sous-espèces de tigre encore existantes aujourd’hui, mais c’est aussi la plus menacée d’entre elles. Avec une population estimée à moins de 500 individus sauvages seulement, il est aujourd’hui classé « En danger critique d’extinction » (CR) par l’UICN.

L’ouverture au public de la nouvelle volière Océanienne

Parmi les autres nouveautés à découvrir cette année au Zoo du Bassin d’Arcachon, il y a la volière Océanienne qui devait initialement être inauguré en 2022. Avec un peu de retard, cette dernière a ouvert ses portes au public en début de saison, en février dernier. « Dans cette nouvelle volière, il y a des loriquets arc-en-ciel, deux cacatoès à huppe orange, des faisans de lady Amherst, des vaneaux soldats et nous venons de recevoir des colombines turvert. » À l’image des différentes volières construites dans le parc ces dernières années, la volière Océanienne est aussi un espace immersif dans lequel les visiteurs peuvent entrer et être au plus près des animaux. Avant de pousser les portes d’entrée de la volière, le public a la possibilité de pénétrer dans un enclos où déambulent des wallabies de Parma, une espèce arrivée seulement l’an dernier au parc. Un second enclos, conçu pour un groupe de wallabies des rochers, est visible juste après la volière mais celui-ci attend encore ses futurs résidents. Ailleurs dans le parc, de nouveaux pensionnaires ont aussi fait leur entrée cette année à l’image de Zhiwa, la femelle rhinocéros indien ou de Louie, un jeune mâle orang-outan de Bornéo. La serre tropicale a également vu s’installer un petit groupe de ouistitis à toupets blancs, une nouvelle espèce pour le zoo dont les individus sont issus de saisies.

Ces dernières années, le Zoo du Bassin d’Arcachon n’a cessé de s’étendre, d’offrir de nouveaux espaces à ses pensionnaires et d’accueillir de nouvelles espèces. Il abrite aujourd’hui une grande diversité d’espèces différentes, notamment d’oiseaux et de mammifères, et poursuit son développement d’année en année. Nul doute que le futur apportera de nombreuses et belles nouveautés au zoo girondin.

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