Pour la deuxième année consécutive, le Bioparc de Doué-la-Fontaine voit naître un petit lémurien d’une espèce gravement menacée de disparition.
Naïro, un petit mâle vari à ceinture blanche
La famille des varis à ceinture blanche du Bioparc de Doué-la-Fontaine s’est une nouvelle fois agrandie le 3 avril dernier avec la naissance d’un nouveau petit. Pour ne pas perturber la petite famille, les premières semaines de vie du nouveau-né ont été suivies grâce à un système de vidéosurveillance installé dans la loge des lémuriens. Il a fallu attendre le début du mois de mai pour que l’équipe animalière prenne le temps de procéder au premier examen médical et à l’identification du dernier-né de la famille. Il s’agit donc d’un petit mâle pesant 426 grammes à son premier mois et baptisé Naïro par ses soigneurs. Ce jeune mâle est le second à voir le jour au Bioparc en l’espace d’un an seulement. Le vari à ceinture blanche se reproduit très rarement en parc zoologique et cette seconde naissance est une excellente nouvelle pour le Programme d’Élevage Européen (EEP) dont fait l’objet l’espèce dans sa globalité. Son élevage est délicat et Kintana, la femelle vari à ceinture blanche du Bioparc, a donné naissance à une portée de plusieurs petits dont un seul a survécu. Les parcs zoologiques du monde entier n’ont dénombré qu’une dizaine de nouveau-nés de varis à ceinture blanche au cours des douze derniers mois, et seuls deux ont pu être élevés, en comptant le petit Naïro. Aujourd’hui, il est en très bonne santé et a même effectué sa première sortie en extérieur à la fin du mois de mai, aux côtés de ses parents et de sa sœur, au cours de laquelle il a pu découvrir l’ensemble de son île.
L’an dernier, presque jour pour jour, la femelle avait donné naissance à ses tous premiers petits, dont un seul a survécu là aussi. Vivant toujours au Bioparc actuellement, il s’agit d’une femelle qui se prénomme Naniry. « Outre l’excellente nouvelle de cette naissance, il est vraiment remarquable et encourageant que la femelle ait réussi à élever un petit pour la deuxième année consécutive, se réjouit Florine Wedlarski, vétérinaire du Bioparc de Doué-la-Fontaine. En principe, l’élevage demande tellement d’énergie à la femelle qu’elle ne reproduit que tous les deux ans. Cela signifie aussi que la mère a bien compris comment s’y prendre, qu’elle adopte les bons gestes et que potentiellement, si ses petits doivent être parents un jour, ils sauront reproduire les mêmes et perpétuer l’espèce naturellement. » Chez les varis, la gestation dure environ quatre mois et au Bioparc, la femelle a mis bas ses deux portées dans sa loge, dans un nid douillet préparé au préalable par les soigneurs.
Une espèce gravement menacée de disparition
Dans la nature, la population sauvage de varis à ceinture blanche est estimée à seulement quelques centaines d’individus. Cette sous-espèce du vari noir et blanc se rencontre dans les forêts de Madagascar où elle est considérée comme « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Les derniers rapports établissent que ce lémurien a perdu 80% de sa population au cours des 20 dernières années. La destruction de son habitat, les cultures sur brûlis au profit de l’agriculture, l’exploitation forestière et minière ainsi que le braconnage pour la consommation humaine font partie des nombreuses causes de ce déclin. Le vari à ceinture blanche se retrouve sur deux sites principaux de Madagascar : la réserve de Betampona, au Nord-ouest, et l’île de Nosy Mangabe, située au large de la côte Est de Madagascar. Les menaces n’ayant pas été stoppées à l’heure actuelle, le déclin de l’espèce se poursuit dans son milieu naturel. L’île de Madagascar compte 112 espèces et sous-espèces de lémuriens parmi lesquelles la quasi-totalité est considérée comme menacée de disparition, se trouvant dans les statuts « En danger critique d’extinction » (CR), « En danger d’extinction » (EN) ou « Vulnérable » (VU) selon l’UICN.