Mise à jour : Malheureusement, le petit tapir est décédé quelques semaines après sa naissance. Malgré les efforts et la constante surveillance des soigneurs et vétérinaires du parc, d’importants problèmes respiratoires sont apparus à l’âge de 4 semaines. Suite aux vagues de chaleur successives enregistrées au cours de l’été, l’état de santé du petit tapir s’est dégradé au fil des semaines car il ne répondait pas aux traitements.
Au Zoo de La Boissière du Doré, la fin du mois de mai 2022 a été marquée par la naissance exceptionnelle d’un bébé tapir malais.
Une première pour cette espèce à La Boissière
Le 27 mai 2022, aux alentours de 13h20, le premier bébé tapir malais du Zoo de La Boissière du Doré a vu le jour. La direction du parc estime qu’il s’agit de la plus importante naissance en terme de conservation enregistrée au sein de l’établissement depuis sa création en 1984. Le petit tapir malais est un mâle qui pesait déjà 8 kg le lendemain de sa naissance. Et même s’il ne s’agissait pas d’une surprise, la naissance de cet adorable petit herbivore est un très joli cadeau pour les équipes animalières qui s’occupent de cette espèce au quotidien. « Je ne m’y attendais pas, je pensais que notre femelle allait mettre bas dans la nuit et pas à 13h en pleine journée, se réjouit Angélina, soigneuse référente des tapirs malais au Zoo de La Boissière du Doré. Même si je ne travaillais pas ce jour-là, je suis quand même venue au parc le voir. »
Le Zoo de La Boissière du Doré présente cette espèce depuis 2014. À cette époque, le parc n’héberge que Kejutan, un jeune mâle né en 2011 au Zoo d’Anvers en Belgique. Il est rejoint en 2018 par Raja, une jeune femelle de 2 ans qui est arrivée du Port Lympne Safari Park au Royaume-Uni. L’objectif était clair : Raja et Kejutan devait former un couple reproducteur. Les deux tapirs malais ont donc coché toutes les cases et donné naissance à leur premier petit cette année.
Une naissance sous haute-surveillance
La naissance du petit tapir malais était un événement très attendu par les équipes du parc. Plusieurs accouplements avaient été observés par les soigneurs mais la gestation n’a été confirmée que par une échographie réalisée quelques mois plus tard. Chez le tapir malais, la gestation dure environ 14 mois au bout desquels naît un seul petit. Le suivi de la gestation est effectué par le vétérinaire du Zoo de La Boissière du Doré au moyen d’échographies et de prises de sang régulières, permettant de suivre le développement de l’embryon et d’estimer avec précision la date de la naissance. Les soigneurs en charge des tapirs malais se sont donc relayés pour surveiller quotidiennement Raya et lui apporter une alimentation adaptée. « Raja est maman pour la première fois et elle s’occupe très bien de son petit, ajoute Angélina. En amont, j’ai réalisé un gros travail de désensibilisation afin de la préparer au mieux à l’arrivée de son bébé. » Quelques jours avant la mise bas, des caméras de surveillance ont été installées afin de permettre le suivi à distance du comportement de la femelle. « Cela nous a aussi permis de déterminer l’heure exacte de la naissance et de suivre le comportement de Raja avec son bébé. »
Une espèce en voie de disparition
La naissance de ce tapir malais est une excellente nouvelle pour l’espèce mais aussi pour son élevage en parc zoologique. L’espèce fait l’objet d’un Programme d’Élevage Européen (EEP) géré par l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums) et auquel le Zoo de La Boissière du Doré participe. Le tapir malais reste une espèce peu commune en captivité puisque les parcs zoologiques européens ne compte que 44 individus dont seulement 14 vivent en France. L’espèce n’est visible que dans huit parcs zoologiques français et seuls la moitié d’entre eux accueillent un couple reproducteur. Et en 2022, le Zoo de La Boissière du Doré est pour l’instant le seul établissement zoologique européen à avoir enregistré une naissance de tapir malais. En France, la dernière naissance remonte à 2020, c’était au CERZA en Normandie.
Dans la nature, la situation des tapirs malais sauvages tend à s’aggraver. On estime la population sauvage à moins de 2 500 individus vivant dans les forêts d’Asie et avec moins de 200 tapirs malais dans les parcs zoologiques du monde entier, l’espèce est aujourd’hui considérée comme menacée de disparition. L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe le tapir malais comme « En danger d’extinction » (EN) sur sa liste rouge des espèces menacées. Il est principalement menacé par la déforestation au profit de l’agriculture intensive, notamment pour les palmiers à huile, mais aussi par la chasse et le braconnage.