Pour bien l’identifier…
- Corps massif et trapu ; épaules plus hautes que l’arrière-train.
- Long pelage laineux de couleur jaune blanchâtre, jaune doré ou brun doré à rougeâtre selon les sous-espèces, avec une raie dorsale plus sombre.
- Parties inférieures plus foncées que les supérieures.
- Grande tête allongée, au museau nu, large et convexe.
- Sorte de crinière sous la gorge.
- Paire de cornes présente chez les deux sexes, striées à la base et s’incurvant vers l’arrière puis vers le haut.
- Queue courte, souvent cachée sous l’épaisse fourrure.
- Pattes courtes dotées de larges sabots à deux doigts et munis d’ergots très développés.
Fiche d’identité
Généralités
Malgré son allure de bovin, le takin est en réalité plus proche des chèvres ! En effet, il appartient à la sous-famille des caprinés, qui comprend les chèvres, les moutons, les mouflons ou encore les bouquetins. Il ressemble également au bœuf musqué, un ruminant des régions arctiques qui partage certains traits comportementaux avec lui, mais sans y être directement apparenté, ce qui est un exemple du phénomène d’évolution convergente.
Chez cet ongulé lourd et massif, mâles et femelles possèdent des cornes mesurant entre 25 et 30 centimètres de longueur. C’est un animal qui se déplace assez lentement mais qui peut courir sur de courtes distances. En revanche, c’est un excellent grimpeur qui a la capacité de sauter aisément de rocher en rocher sur les pentes rocheuses.
On distingue aujourd’hui 4 sous-espèces de takin :
- Le takin de Mishmi ou takin de l’Himalaya (Budorcas taxicolor taxicolor) ;
- Le takin du Bhoutan (Budorcas taxicolor whitei) ;
- Le takin du Tibet ou takin du Sichuan (Budorcas taxicolor tibetana) ;
- Le takin doré (Budorcas taxicolor bedfordi).
Répartition et habitat
Le takin est considéré comme un animal archaïque, survivant d’une faune disparue. L’espèce a été refoulée dans des régions isolées où elle a pu survivre jusqu’à nos jours mais elle reste encore assez mal connue. Son aire de répartition comprend le sud et l’ouest de la Chine, le nord-est de l’Inde, le nord de la Birmanie ainsi que le Bhoutan, où il est l’animal national.
Ce bovidé évolue entre 2 000 et 4 500 mètres d’altitude au sein des zones alpines rocheuses et couvertes d’herbe. L’hiver, il descend dans les vallées pour éviter les tempêtes de neige et trouver plus facilement de la nourriture.
Régime alimentaire
Le takin est un mammifère herbivore dont le régime alimentaire se compose de feuilles, d’herbes, de graminées, de bourgeons et de jeunes pousses, de bambou notamment. Il s’alimente de préférence en début de matinée et en fin d’après-midi et mange principalement des feuilles caduques qu’il trouve sur des arbres et arbustes. L’hiver, sa nourriture se compose essentiellement de brindilles ou de feuilles persistantes.
D’après des observations faites dans la nature, quelques 138 espèces de végétaux forment le régime alimentaire du takin. Cette espèce a également besoin d’un grand apport en minéraux et peut parfois parcourir de grandes distances pour atteindre les dépôts de sel, où elle peut rester pendant plusieurs jours.
Mode de vie et reproduction
Le takin est une espèce grégaire. En hiver, il vit en petits troupeaux d’une vingtaine d’individus qui peuvent grossir jusqu’à 300 têtes en été lors des rassemblements. Les takins pratiquent la transhumance, descendant vers les vallées et les bois à la mauvaise saison et remontant vers la haute montagne en été. C’est là qu’ont lieu les rassemblements importants, près des lieux attractifs comme de bons pâturages, des sources chaudes ou des affleurements de sel.
Les vieux mâles, eux, sont davantage solitaires en dehors de la période de reproduction. Cette dernière a lieu durant les mois de juillet et août et donne lieu à de violents combats entre les mâles, pouvant parfois entraîner la mort de l’un d’eux. Les mâles comme les femelles déposent leur urine au sol pour indiquer les rapports de dominance.
Après 7 à 8 mois de gestation, la femelle met au monde un unique petit pesant alors entre 5 et 7 kilos. Le jeune takin est capable de se tenir debout seulement 30 minutes après sa naissance, commence à suivre sa mère dès 3 jours et peut escalader les rochers dès l’âge de 2 semaines. Le jeune commence à manger de la nourriture solide à 1 ou 2 mois mais il n’est que complètement sevré à l’âge de 9 mois. Il pourra ensuite commencer à se reproduire vers ses 3 ans.
Menaces et conservation
En raison de l’inaccessibilité de son habitat, on ne connaît encore que très peu de choses sur la répartition et la taille exacte des populations du takin. Historiquement, cet animal était largement chassé mais aujourd’hui sa chasse est presque toujours interdite. Il subsiste cependant un braconnage occasionnel, un petit nombre étant chassé chaque année pour les trophées. D’autres facteurs, comme la destruction de l’habitat, la concurrence avec le bétail et les maladies peuvent représenter de sérieuses menaces pour les populations actuelles de takins. L’espèce est classée « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Toutes les sous-espèces sont protégées par la législation en Chine, en Inde et au Bhoutan. En Birmanie, son statut juridique reste incertain et c’est dans ce pays que l’état de ses populations est le moins connu. La protection de l’espèce reste cependant une priorité, de même que la coopération entre les autorités chinoises et birmanes pour contrôler le braconnage frontalier. L’espèce est présente dans plusieurs aires protégées en Chine, en Inde et en Birmanie.
Le saviez-vous ?
- Le takin sécrète une substance huileuse et odorante qui le protège de l’humidité et de la pluie.
- Lorsqu’il se sent menacé, le takin émet un cri d’alarme semblable à une sorte de toussement pour avertir ses congénères, qui se cachent alors dans le sous-bois dense.
- Pour atteindre des feuilles hautes, le takin peut se tenir debout sur ses pattes arrière, ce qui lui permet d’arriver à une hauteur de près de 3 mètres !
- En Chine, le takin a le statut de « Trésor National », tout comme le panda géant avec qui il partage, en partie, son habitat !
- Son nom est dérivé de la langue mishmi, parlée au Tibet et à l’extrême nord de l’Inde. Le nom scientifique « Budorcas taxicolor » signifie littéralement « le boeuf-gazelle » (« bous » + « dorcas » désignant ces animaux en grec) à la couleur de blaireau (« taxus » en latin) » ! En raison de son aspect étrange, les Anglais le nomment parfois « cattle chamois » (« boeuf-chamois ») ou bien « gnu goat » (« chèvre-gnou »).
En parc zoologique
Le takin n’est présent que dans une poignée de parcs zoologiques à travers la France. Seule la sous-espèce du Bhoutan (Budorcas taxicolor whitei) n’est pas représentée. Pour chacune des sous-espèces, consultez la liste des zoos qui l’hébergent en France :
- Takin de Mishmi (Budorcas taxicolor taxicolor) ;
- Takin du Sichuan (Budorcas taxicolor tibetana) ;
- Takin doré (Budorcas taxicolor bedfordi).
Le takin (toutes sous-espèces confondues) fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Parc Animalier d’Auvergne, en France. D’ailleurs, ce dernier héberge les 3 sous-espèces en mixité (uniquement des mâles), une cohabitation unique en Europe !