© Philippe Rivier

Tortue sillonnée

Pour bien l’identifier…

  • Carapace formée de grandes écailles quadrangulaires, variant du marron clair au jaune crème, ce qui la rend difficile à repérer dans les zones sablonneuses.
  • Mâle : deux écailles proéminentes fourchues à l’avant du plastron.

Fiche d’identité

Généralités

La tortue sillonnée est la plus grosse tortue d’Afrique et la troisième tortue terrestre la plus imposante au monde, après les tortues géantes des Seychelles et des Galápagos. On l’appelle aussi tortue à éperons car elle est dotée de grands ergots au niveau des pattes postérieures. Cette espèce présente un dimorphisme sexuel prononcé puisque les mâles sont beaucoup plus imposants que les femelles, avec un poids pouvant atteindre les 100 kilos contre 60 kilos seulement chez la femelle. De plus, les mâles possèdent deux grandes écailles fourchues à l’avant du plastron (le dessous de la carapace).

Répartition et habitat

La tortue sillonnée est originaire de la région du Sahel en Afrique, une bande allant de la Mauritanie jusqu’en Éthiopie, qui sépare le Sahara du reste du continent. Cette tortue vit dans des zones arides et semi-désertiques au climat rude, avec des journées caniculaires et des nuits glaciales. C’est pourquoi elle creuse de profonds terriers où elle s’enfouit pour échapper aux fortes chaleurs et aux coups de froid. Cela lui permet également de se protéger des prédateurs.

Régime alimentaire

La tortue sillonnée est principalement végétarienne, se nourrissant de divers végétaux comme des plantes, des fleurs, des herbes ou des racines. Cependant, il lui arrive parfois de consommer des charognes ou des animaux venant mourir dans son terrier.

Mode de vie et reproduction

La tortue sillonnée est d’un naturel solitaire. Lors du rut, les mâles se combattent en utilisant leurs grandes écailles fourchues afin de tenter de retourner leur adversaire sur le dos. Les mâles se montrent aussi très violents lors des accouplements et il n’est pas rare qu’ils perdent quelques griffes sur les pattes avant en montant sur les femelles.

La femelle pond ses œufs dans le sable à une trentaine de centimètres de profondeur. Elle effectue deux à trois pontes comprenant entre 15 et 30 œufs chacune, qui vont incuber durant environ 3 mois. Le sexe des jeunes dépend de la température à laquelle les œufs sont exposés en début d’incubation : en dessous de 28°C écloront principalement des mâles et, au-delà de 30°C, des femelles. À l’éclosion, les petites tortues ne mesurent pas plus de 4,5 centimètres pour 30 grammes.

Menaces et conservation

Si elle était commune en Afrique sahélienne jusqu’à la moitié du XXème siècle, la tortue sillonnée est aujourd’hui de plus en plus menacée par la conjugaison de différents facteurs. L’une des principales menaces à laquelle cette espèce doit faire face est la dégradation de son habitat naturel liée au déboisement, à l’urbanisation, à la pollution, au surpâturage des herbivores domestiques et à la désertification de son milieu de vie. Toutes ces activités anthropiques conduisent inexorablement au recul de l’aire de répartition de la tortue sillonnée.

La survie de cette grande tortue africaine est aussi compromise par la collecte de ses œufs, destinés à la consommation humaine. Elle est de plus chassée par certaines tribus nomades pour sa viande. Les effectifs de la tortue sillonnée sont en constante diminution depuis 50 ans et l’espèce est classée « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Afin de tenter de la sauver, des lâchers en milieu naturel sont effectués par une association de protection et de sauvegarde des tortues, dans la région de Dakar au Sénégal. 

Le saviez-vous ?

C’est la seule tortue qui creuse de profonds terriers pouvant atteindre 4 à 6 mètres de long et 1,5 mètre de profondeur.

En parc zoologique

La tortue sillonnée est visible dans de nombreux zoos en France. Découvrez la liste des parcs zoologiques français qui hébergent cette espèce.

La tortue sillonnée ne fait l’objet ni d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), ni d’un ESB (Stud-Book Européen).

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