Nous vous en avions parlé il y a quelques semaines, le Parc Zoologique de Paris a accueilli un nouveau lion de l’Atlas nommé Volcan arrivé en provenance du Jardin Zoologique de Rabat au Maroc. Nature et Zoo a eu l’immense chance d’assister à l’une de ses premières sorties en groupe et de pouvoir poser quelques questions à Alexis Lécu, directeur scientifique et vétérinaire du Parc Zoologique de Paris.
Une sous-espèce éteinte à l’état sauvage
Le lion de l’Atlas (Panthera leo leo) réputé pour sa grande taille et sa puissance, est une sous-espèce de lion d’Afrique. Sa crinière est souvent plus sombre et plus fournie que celle des autres sous-espèces africaines. On le rencontrait autrefois dans le Nord du continent africain mais aujourd’hui, le lion de l’Atlas est éteint à l’état sauvage. Il est difficile de dater précisément sa disparition, mais la dernière trace d’individu chassé et tué remonte à 1922 au Maroc. Cependant, à la suite de témoignages, d’observations et d’études statistiques, on estime plus probable que cette sous-espèce se soit éteinte au milieu du XXe siècle.
Aujourd’hui, on dénombre une centaine de lions, très proches génétiquement de cette sous-espèce disparue, en captivité à travers l’Europe. Ces lions, toujours appelés « lions de l’Atlas », sont majoritairement des descendants des lions de la Ménagerie royale de Rabat au Maroc, mais on suppose qu’ils ont été hybridés avec d’autres sous-espèces. Le Jardin Zoologique de Rabat d’où provient Volcan en héberge plus de 35 individus. Une étude scientifique de 2005 confirme que cette population est extrêmement proche génétiquement du lion de l’Atlas, mais pas de génome pur.
Un nouveau mâle reproducteur pour le zoo
À Paris, Volcan rejoint les trois lionnes déjà présentes au sein du parc, Savanah, Buni et Aswad (âgées respectivement de 14, 12 et 12 ans), ainsi que Kibo, un mâle né au Parc Zoologique de Paris en avril 2015, mais qui n’est pas un mâle reproducteur. En effet, les équipes du zoo ont pris la décision de le castrer en raison d’une pathologie neurologique irréversible. Cela a permis de le garder dans le groupe et de lui assurer une belle qualité de vie au sein du clan, facilitant ainsi son acceptation avec le nouveau mâle,
tout en évitant une éventuelle transmission de cette anomalie si elle avait une composante héréditaire. L’arrivée de Volcan a permis de compléter et de reformer un clan de lions homogène à Paris et de relancer la reproduction. On peut donc s’attendre à des lionceaux potentiellement dans les prochains mois.
Présentation de Volcan et questions à Alexis Lécu, directeur scientifique et vétérinaire du Parc Zoologique de Paris
Nous avons eu l’immense chance d’assister à l’une de ses premières mises en contact avec les autres membres du groupe de lions du Parc Zoologique de Paris. Alexis Lécu, le directeur scientifique et vétérinaire du Parc a répondu à quelques-unes de nos questions.