Au fil du temps, les manchots se sont adaptés à une vie semi-aquatique ; ils se nourrissent dans l’océan et se reproduisent sur terre. Découvrons ces oiseaux étonnants dans ce zoom sur les manchots !
Qui sont-ils ?
Nous avons tendance à imaginer les manchots comme des oiseaux à la démarche amusante, vivant sur un sol gelé. Mais ils sont loin de se limiter à un tel cliché. Au total, on dénombre 18 espèces de manchots à travers le monde. Ils se rencontrent exclusivement dans l’hémisphère Sud et aussi surprenant que cela puisse paraître, ils se sont adaptés à tout type d’habitat et de climat. On les retrouve en Antarctique évidemment mais également en Nouvelle-Zélande, dans le Sud de l’Australie, sur les côtes du continent africain ou encore en Amérique du Sud. Certains vivent donc sous des climats plus chauds.
Ils sont grégaires et vivent en colonie pouvant atteindre des milliers d’individus. Généralement, les manchots sont monogames mais ils peuvent changer de partenaire d’une année sur l’autre. De l’union d’un couple naîtra un ou deux petits que les parents auront couvé dans des nids, des terriers ou sous une couche de graisse, selon les espèces.
Les manchots sont incapables de voler mais sont d’excellents nageurs grâce à des ailes transformées en nageoires taillées pour les propulser dans l’eau à très grande vitesse. Cette incroyable faculté est très utile pour la principale occupation des manchots : l’alimentation. En effet, ils se nourrissent principalement de krills, de poissons et de calamars qu’ils trouvent bien évidemment en mer.
On rencontre des manchots de toutes les tailles. Le plus petit, le manchot pygmée, mesure à peine 30 cm pour un poids inférieur à 1 kg. Le plus grand, et sans doute le plus connu, c’est le manchot empereur, qui pèse de 20 à 40 kg et qui mesure jusqu’à plus d’un mètre de hauteur.
Répartition et statuts de conservation
Il est possible de répartir les manchots en deux « catégories » avec d’un côté les manchots vivant sous des latitudes froides, le plus souvent autour de l’Antarctique, et de l’autre, les manchots vivant sous des climats plus chauds ou plus cléments.
Manchots des climats froids
- Le manchot à jugulaire (Pygoscelis antarcticus) : Antarctique et îles subantarctiques / Préoccupation mineure (LC)
- Le manchot Adélie (Pygoscelis adeliae) : Antarctique / Quasi menacé (NT)
- Le manchot papou (Pygoscelis papua) : Péninsule Antarctique et îles environnantes / Préoccupation mineure (LC)
- Le manchot empereur (Aptenodytes forsteri) : Antarctique / Quasi menacé (NT)
- Le manchot royal (Aptenodytes patagonicus) : Îles subantarctiques / Préoccupation mineure (LC)
- Le gorfou sauteur (Eudyptes chrysocome) : Îles de l’Atlantique sud et dans les océans Pacifique et Indien / Vulnérable (VU)
- Le gorfou de Moseley (Eudyptes moseleyi) : Îles de l’Atlantique sud et de l’Océan Indien / En danger (EN)
- Le gorfou doré (Eudyptes chrysolophus) : Îles subantarctiques / Vulnérable (VU)
- Le gorfou de Schlegel (Eudyptes schlegeli) : Île Macquarie entre la Nouvelle-Zélande et l’Antarctique / Quasi menacé (NT)
Manchots des climats chauds
- Le manchot antipode (Megadyptes antipodes) : Nouvelle-Zélande / En danger (EN)
- Le manchot de Magellan (Spheniscus magellanicus) : Côtes Atlantique et Pacifique de l’Amérique du Sud / Quasi menacé (NT)
- Le manchot de Humboldt (Spheniscus humboldti) : Côtes Pacifique du Pérou et du Chili / Vulnérable (VU)
- Le manchot du Cap (Spheniscus demersus) : Côtes du sud de l’Afrique / En danger (EN)
- Le manchot des Galapagos (Spheniscus mendiculus) : Îles Galapagos / En danger (EN)
- Le manchot pygmée (Eudyptula minor) : Sud de l’Australie et Nouvelle-Zélande / Préoccupation mineure (LC)
- Le gorfou du Fiordland (Eudyptes pachyrhynchus): Nouvelle Zélande / Vulnérable (VU)
- Le gorfou huppé (Eudyptes sclateri) : Îles au sud de la Nouvelle-Zélande / En danger (EN)
- Le gorfou des Snares (Eudyptes robustus) : Îles des Snares / Vulnérable (VU)
Menaces
A travers le monde, le nombre de manchots est en déclin. Plus de la moitié des 18 espèces sont menacées d’extinction et les autres ne sont pas nécessairement en meilleure position. En plus de leurs prédateurs naturels, ils font face à de nombreuses menaces qui pourraient malheureusement les conduire vers une extinction.
Les prédateurs naturels des manchots se trouvent généralement en mer comme les léopards de mer, les orques et parfois les lions de mer ou quelques rares otaries. Sur terre, ce sont surtout les jeunes et les œufs qui représentent des proies pour les petits mammifères carnivores ou d’autres espèces d’oiseaux. Les adultes trouvent alors refuge en filant vers l’eau.
Le réchauffement climatique représente la plus grande menace à long terme sur les manchots notamment en Antarctique où la banquise rétrécie d’année en année. La surpêche de leurs proies mais aussi la pollution des océans, en particulier à cause du plastique, endommagent les écosystèmes dont dépendent les manchots.
L’Homme représente également une menace pour les manchots notamment en Amérique du Sud et en Afrique où l’on exploite le guano* dans lequel ils nichent et pondent leurs œufs, les obligeant à s’installer parfois à même le sol, ce qui les exposent à plus de prédateurs.
Galerie Photos
*Le guano désigne un amas de déjections d’oiseaux marins ou de chauves-souris. Il est concentré en nitrates et en azote ce qui en fait un engrais naturel extrêmement riche exploité par les humains.