Pour la première fois en France, un couple de diables de Tasmanie est visible du public à la Ménagerie du Jardin des Plantes à Paris.
Le zoo historique du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) a accueilli le 15 avril dernier Bonnie, une femelle diable de Tasmanie de 5 ans, en provenance du Zoo de Planckendael en Belgique. Elle a rejoint un mâle, Mordo, 3 ans, déjà présent au parc depuis juillet 2023 afin de former le seul couple reproducteur de cette espèce en France.
Le diable de Tasmanie, marsupial emblématique et fascinant, est une espèce endémique de l’île australienne du même nom et se trouve aujourd’hui classée « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Il est notamment victime d’une maladie transmissible par morsure, une tumeur faciale, qui a décimé jusqu’à 80 % de sa population sauvage.
Face à cette menace pour laquelle aucun traitement n’existe aujourd’hui, des programmes de reproduction ont été mis en place dès 2004 dans plusieurs sanctuaires australiens mais aussi dans des parcs zoologiques du monde entier, notamment en Europe où le Zoo de Copenhague au Danemark coordonne le Programme Européen d’Élevage (EEP) de l’espèce.

En juillet 2023, la Ménagerie du Jardin des Plantes avait accueilli Rori et Mordo, deux jeunes mâles nés dans deux centres de conservation de l’espèce situés en Tasmanie et arrivés quelques semaines plus tôt au Zoo de Copenhague pour y effectuer une quarantaine indispensable. Pour accueillir Bonnie dans les meilleures conditions et former un couple avec Mordo, Rori, l’autre mâle, a fait le chemin inverse et a été transféré au Zoo de Planckendael en avril dernier.
La population européenne compte aujourd’hui 16 mâles et 17 femelles, et avec seulement sept zoos européens hébergeant des diables de Tasmanie, dont deux en France, la présence de ce couple à la Ménagerie du Jardin des Plantes revêt une importance capitale.
L’objectif est non seulement de sensibiliser les visiteurs à la fragilité de cette espèce et à l’urgence de sa préservation, mais aussi de contribuer, à terme, à sa reproduction. La naissance de petits diables de Tasmanie dans la capitale française serait une première historique pour un parc zoologique de notre pays.