En terme de taille, les rhinocéros sont les plus gros mammifères terrestres, juste derrière les éléphants. Voici un zoom sur les rhinocéros.
Le nom « rhinocéros » provient du latin lui même emprunté du grec ancien formé de « rhis » signifiant nez et de « kéras » signifiant corne. Ce mot désigne tous les mammifères de la famille des Rhinocérotidés composée actuellement de 5 espèces.
Qui sont-ils ?
On rencontre 5 espèces de rhinocéros : deux en Afrique, le rhinocéros blanc et le rhinocéros noir et trois en Asie, le rhinocéros indien, le rhinocéros de Java et le rhinocéros de Sumatra. La principale caractéristique est bien évidemment la présence d’une ou deux cornes sur leur nez. Celle-ci est supposée servir pour creuser ou déterrer les plantes pour se nourrir. Les deux espèces africaines possèdent deux cornes, tout comme le rhinocéros de Sumatra, mais le rhinocéros indien et celui de Java n’en possède qu’une seule.
Ils ont un corps massif et des jambes courtes, chaque pied se terminant par trois doigts munis d’un ongle et ressemblant à trois sabots. Et malgré une apparence très lourde, leur musculature est impressionnante ce qui les rends plutôt rapides puisqu’en cas de danger, ils sont capables de courir entre 40 et 50 km/h. Leur vue est très peu développée mais ils ont un très bon odorat et une bonne ouïe pour compenser ce manque.
Le plus petit d’entre eux, c’est le rhinocéros de Sumatra pesant entre 600 et 950 kilos. C’est aussi le seul a être poilu puisque tous les autres possèdent une peau nue et très épaisse (environ 6 cm). Le plus gros est le rhinocéros blanc pouvant peser jusqu’à 3,5 tonnes.
Ils sont exclusivement herbivores et adaptent leur alimentation en fonction de leur milieu. Par exemple, le rhinocéros blanc qui possède une bouche large et des lèvres carrées se nourrit d’herbe. Le rhinocéros noir, dont la lèvre supérieure est préhensile et pointue, se nourrit de feuilles et de broussailles. Quant aux rhinocéros asiatiques, ils se nourrissent de tout ce qu’ils trouvent comme des branchages ou des graminées.
Généralement, ils sont solitaires mais il arrive quelques fois qu’ils se rejoignent en groupe, surtout au moment de la reproduction. Les mâles et femelles ont plusieurs partenaires et la durée de la gestation varie de 15 à 18 mois au bout desquels naît un seul petit. Ils vivent entre 35 et 50 ans selon les espèces.
Statuts et répartition
- Rhinocéros blanc (Ceratotherium simum) : « Quasi menacé » (NT), un peu plus de 20 000 individus. Il vit notamment dans le sud de l’Afrique (Namibie, Afrique du sud, Botswana, Zimbabwe, Mozambique) et a été introduit au Kenya, en Zambie et en Ouganda.
- Rhinocéros noir (Diceros bicornis) : « En danger critique d’extinction » (CR), un peu plus de 5500 individus. Lui aussi présent dans le sud de l’Afrique, il se retrouve également à l’est du continent.
- Rhinocéros Indien (Rhinoceros unicornis) : « Vulnérable » (VU), environ 3500 individus. Il est regroupé en plusieurs petites populations entre l’Inde et le Népal.
- Rhinocéros de Java (Rhinoceros sondaicus) : « En danger critique d’extinction » (CR), environ 70 individus. Auparavant au Vietnam, on ne le retrouve plus que sur l’île de Java désormais.
- Rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus sumatrensis) : « En danger critique d’extinction » (CR), une centaine d’individus. On le rencontre un peu dans le sud de l’Asie, en Malaisie, à Bornéo et à Sumatra.
Menaces
Dans la nature, les rhinocéros ont peu de prédateurs. Leur principale menace, c’est l’Homme. Les braconniers le traquent pour sa corne notamment. Bien que son commerce international soit interdit par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) depuis 1977, de nombreux rhinocéros sont encore tués de nos jours pour alimenter ce trafic qui touche les individus d’Afrique comme ceux d’Asie. Une fois « récoltée », très souvent au prix de la vie de l’animal, la corne est réduite en poudre. On lui prête des vertus thérapeutiques dans la médecine traditionnelle asiatique, car elle est supposée soigner de nombreux problèmes de santé comme la fièvre ou les maux de tête, voire même le cancer. Elle est également achetée et consommée comme signe de richesse au Vietnam ou en Chine.
Bien évidemment, tout cela est faux. La corne de rhinocéros est entièrement composée de kératine à l’image de nos ongles et nos cheveux. Mais ce fléau continu et le braconnage conduit les rhinocéros à la disparition si rien n’est fait pour l’endiguer. La corne pourrait même se vendre à des dizaines de milliers d’euros le kilo. Le WWF estime qu’en 2014, 1215 rhinocéros ont été tué seulement en Afrique du Sud, 594 en 2019.
Autre menace pesant sur les rhinocéros, la diminution et la fragmentation de leur habitat notamment en Asie du sud-est et en Inde où la population humaine gagne du terrain sur le territoire des rhinocéros avec l’expansion de l’agriculture et des villes. Les populations de rhinocéros se retrouvent isolées et sont plus exposées au risque de consanguinité ou de transmission de maladies.
La couleur des rhinocéros
Le rhinocéros blanc et le rhinocéros noir, comme chacune des espèces de rhinocéros, sont en réalité gris. Il existe plusieurs théories pour expliquer cette différence de nom, l’une d’elles évoque une erreur de traduction des colons britanniques au XIXe siècle à leur arrivée sur le continent africain. Les lèvres du rhinocéros blanc sont larges et aplaties (pour brouter l’herbe), contrairement à celles du rhinocéros noir qui sont plutôt pointues (pour arracher les feuilles des plantes). En néerlandais-afrikaans pour dire « large » on dit « widje », ce qui a été traduit par « white » dont la prononciation est proche en anglais, mais qui signifie « blanc ».
Où voir des rhinocéros en France ?
Plusieurs parcs zoologiques et animaliers français présentent des rhinocéros. Actuellement, seules trois des cinq espèces de rhinocéros sont représentées dans les zoos français : le rhinocéros blanc, le rhinocéros noir et le rhinocéros indien. Ces trois espèces sont inscrites dans des EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonnés par l’EAZA (Association Européenne des Zoos et Aquariums) et permettant la reproduction de chacune de ces espèces tout en maintenant une diversité génétique indispensable.
Le rhinocéros blanc est le plus représenté en France. La totalité des individus en parc zoologique appartiennent à la sous-espèce du rhinocéros blanc du Sud (Ceratotherium simum simum) et il est possible de le découvrir dans une quinzaine d’établissements à travers le pays. Pour connaître la liste complète, rendez-vous juste ici.
Le rhinocéros indien est quant à lui visible dans moins de 10 parcs zoologiques à travers la France. La liste complète est accessible ici.
Enfin, le rhinocéros noir est le moins représenté puisque aujourd’hui, seuls deux parcs zoologiques élèvent une poignée d’individus. Retrouvez-les juste ici.
Les parcs zoologiques français participent également à la sauvegarde des rhinocéros dans leur milieu naturel et travaillent avec l’ONG « Save the Rhino » qui œuvre à leur protection tout en impliquant les populations locales dans ses projets. Plus d’informations sur « Save the Rhino » directement sur le site internet de l’ONG, accessible juste ici.