Le ZooParc de Beauval ne cesse de s’agrandir, d’enrichir sa collection et de s’embellir. Avec la nouvelle Grande Volière Sud-Américaine comme nouveauté principale en 2023, le parc accueille également un éventail de nouvelles espèces et poursuit les travaux d’embellissements engagés ces dernières années pour rénover les parties les plus anciennes.
En cette fin juin, Nature et Zoo vous invite, au travers d’une série de cinq articles, à découvrir les grandes actualités du ZooParc de Beauval en 2023. Départ du premier panda né en France, nouvelle Grande Volière Sud-Américaine, nouvel hôtel, construction d’un centre de soins pour la faune sauvage… Cette année est encore riche en nouveautés pour le plus grand zoo de France !
Rénovation complète de l’entrée principale
Après de longs mois de travaux durant l’hiver dernier, l’entrée sud du ZooParc de Beauval a rouvert ses portes au printemps et est de nouveau accessible aux visiteurs. Il s’agit encore d’un gros chantier pour Beauval qui a pour objectif de transformer entièrement son entrée principale pour répondre à l’affluence grandissante. « Je voulais une entrée à l’image de Beauval aujourd’hui, explique Rodolphe Delord, Directeur général du ZooParc de Beauval. Je voulais créer une entrée vraiment thématisée, pour immerger nos visiteurs dès leur arrivée. » Cette nouvelle entrée se veut dans un premier temps plus sécurisée puisque les visiteurs n’auront plus à traverser la route pour aller du parking jusqu’aux guichets d’entrée. Désormais, il faudra emprunter un tunnel souterrain large de 7 mètres pour arriver sur le parvis d’entrée. La route départementale qui longe l’entrée du parc a été déplacée de plusieurs mètres cet hiver pour permettre la création de ce nouveau passage. « Pour la gestion du public, pour la gestion des flux, cela n’a plus rien à voir, pour traverser la route c’est beaucoup plus sécurisant. » Les abords du tunnel plongent immédiatement les visiteurs dans une nouvelle atmosphère avec une végétation variée, de nouveaux décors et une toute nouvelle billetterie. Mais ce grand chantier n’est que la première phase d’un projet de réhabilitation de l’entrée principale encore plus important.
« Si nous avons déplacé la route c’est que nous manquions de place. La complexité cet hiver, c’était de déplacer tous les réseaux, d’eau, d’électricité, de gaz, etc… C’était déjà très très compliqué et nous sommes vraiment satisfaits de la nouvelle entrée. Mais nous n’en sommes qu’à la moitié de ce que nous voulons réaliser et la plus grosse partie aura lieu l’hiver prochain. » Dès la rentrée prochaine, l’entrée sud va donc refermer ses portes pour une nouvelle phase de travaux encore plus impressionnante. « Nous allons raser un des bâtiments, agrandir une boutique pour doubler sa taille, et puis nous allons créer un nouveau bâtiment d’accueil qui sera très spectaculaire, qui sera au niveau de Beauval aujourd’hui, poursuit le directeur du parc. Nous allons prolonger le tunnel et faire une entrée en spirale qui débouchera dans une serre. Il n’y aura que des plantes, l’idée étant de thématiser l’entrée mais de ne pas du tout y mettre d’animaux. » Un second bâtiment sur quatre niveaux va également voir le jour à proximité pour y abriter les bureaux administratifs du zoo, sur 2500 m², permettant de les centraliser au même endroit. Durant les travaux, comme ce fut le cas lors de la première phase cet hiver, les visiteurs de Beauval pourront se rendre à l’entrée nord, située au Dôme équatorial.
Deux nouvelles espèces de primates investissent les îles libérées
La création de la nouvelle Grande Volière Sud-Américaine a permis aux équipes de Beauval d’organiser plusieurs déménagements et d’accueillir de nombreuses nouvelles espèces. Les flamants de Cuba que les visiteurs avaient l’habitude d’observer dès leur arrivée au parc, ont élu domicile au sein de leur nouveau territoire, dans la nouvelle volière. Leur ancien espace vient d’être complètement réaménagé pour y présenter une nouvelle espèce qui animera certainement de ses chants l’entrée sud du parc. « À la place des flamants nous avons accueilli un couple de gibbons à favoris roux, annonce Rodolphe Delord. Nous avons revégétalisé l’île pour les accueillir. » Des agrès en bois ont été ajoutés sur celle-ci pour enrichir l’espace et une petite maison en bois a été spécialement construite sur les bords du lac pour les héberger dans les meilleures conditions. Le couple de gibbons à favoris roux, une espèce considérée comme « En danger d’extinction » (EN) par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), s’est installé à Beauval le 7 avril 2023. La femelle est arrivée en provenance du Bioparc de Doué-la-Fontaine et le mâle depuis le Zoo de Bojnice en Slovaquie. « La femelle sort mais le mâle est un peu timide, il ne veut pas toujours sortir et va juste à la trappe. Mais il va se décider à un moment donné ! »
Autre nouvelle espèce et autre primate ! Un groupe familial de varis à ceinture blanche a rejoint Beauval le 4 avril dernier. Le groupe, composé de trois mâles et de deux femelles, est visible du public depuis quelques semaines sur l’une des îles des petits primates. Cet espace abritait jusqu’à il y a peu le groupe d’atèles noirs de Colombie, lui aussi fraichement transféré dans la Grande Volière Sud-Américaine. Le vari à ceinture blanche est une sous-espèce du vari noir et blanc considérée comme « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN.
Les fourmiliers géants et la lionne blanche changent de lieux de vie
Parmi les nombreuses espèces récemment déménagées vers la nouvelle Grande Volière, il y a le couple de fourmiliers géants, Gabe et Aurora, accompagnés de Neiva, leur petite femelle née à la fin de l’année 2022. Il s’agit de leur troisième déménagement depuis 2016, chaque fois pour bénéficier d’un espace plus grand et de meilleures conditions de vie. Jusque là hébergés dans le Bois des Fauves où se rencontrent notamment les tigres de Sumatra, les panthères de Perse, les jaguars et les tigres blancs, les trois fourmiliers avaient pour voisine la lionne blanche Anouchka. Cette dernière, seule depuis de nombreuses années, a été déménagée en début d’année également. « Anouchka vit toute seule et elle est un peu âgée, explique le directeur de Beauval. Elle ne sortait jamais, elle restait toujours à l’intérieur donc nous avons décidé de la déplacer vers la Terre des Lions où elle dispose d’un petit enclos derrière qui n’est pas visible du public. » La lionne blanche est visible par moment, lorsqu’elle se trouve dans sa loge intérieure, et pourrait prochainement passer une retraite en toute tranquillité, à l’abri des regards. « Peut-être que nous la mettrons hors public, nous avons créé de grands enclos qui sont vraiment biens, spécialement pour les fauves. Nous avons déjà beaucoup d’installations hors public pour les oiseaux, les singes et les perroquets aussi. »
Les pumas déménagent et de nouveaux félins arrivent
Les départs d’Anouchka et des trois fourmiliers laissent vacants deux enclos dans le Bois des Fauves. L’occasion parfaite de redistribuer les cartes pour les nombreux félins qui vivent dans cette zone, l’une des plus anciennes du parc. « Nous avons totalement rénové les deux enclos, où vivaient la lionne blanche et les fourmiliers, pour y installer nos pumas. » Une excellente nouvelle pour les félins américains qui voient là leur environnement considérablement s’agrandir. Ces derniers ont emménagé dans leurs nouveaux espaces le 14 juin, bénéficiant désormais d’agrès et de points hauts pour leur bien-être mais également d’un espace arboré, à la fois ensoleillé et ombragé. Les deux anciens enclos des pumas ont depuis été réinvestit par de nouveaux pensionnaires. « À la place de nos pumas, nous avons installé des servals non reproducteurs et des caracals, un caracal pour le moment, poursuit Rodolphe Delord. Ce sont des animaux qui ont été récupéré par l’association Tonga Terre d’Accueil. » Cette association recueille depuis 2008 des animaux sauvages confiés par les cirques ou par les autorités. Le refuge, situé à proximité de l’Espace Zoologique de Saint-Martin-la-Plaine dans la Loire, n’est pas ouvert au public mais est en grande partie financé par le parc zoologique.
Le 31 mai 2023, quatre servals se sont donc installés à Beauval, dans l’un des deux anciens enclos des pumas. Le second enclos est maintenant occupé par un caracal mâle qui devrait être prochainement rejoint par une femelle. « L’idée, c’est de pouvoir communiquer sur le trafic des servals et des caracals mais aussi sur le fléau du Savannah, cet hybride de chat et de serval. Je pense que c’est important de communiquer sur ces problèmes là, surtout avec l’accroissement du trafic, qui n’a jamais été aussi important qu’actuellement. » Les déménagements et les arrivées de félins au parc en appellent d’autres et plusieurs espèces pourraient bénéficier de nouveaux espaces dans le futur. « Nous avions déjà des servals mais ils sont âgés, nous n’avons pas voulu les embêter. Et puis dans les prochaines années, nous reverrons la globalité de ces enclos, réfléchir à y installer des espèces plus intéressantes en terme de conservation puis par la suite, nous déménagerons nos tigres pour bouger les jaguars, etc… C’est ce que nous voulons continuer à faire dans les années futures. » Le jeu des chaises musicales chez les félins de Beauval n’a donc pas dit son dernier mot !
Un nouveau couple de paresseux intègre la Serre tropicale des Oiseaux
La Serre tropicale des Oiseaux, lieu emblématique du ZooParc de Beauval, a vu l’une de ses zones faire peau neuve. Après la disparition du couple de paresseux à deux doigts, les équipes du parc ont travaillé cet hiver pour réaménager l’espace. « Nous avons eu un problème mais nous avons refait intégralement l’enclos, précise Rodolphe Delord. Nous y avons installé un nouveau couple de paresseux et là ils vont très bien. Ils seront bientôt rejoints par des oiseaux sud-américains. » Le couple de paresseux est arrivé il y a quelques semaines, juste avant le début de la saison. Il est composé de Whoopi, le mâle, et de Manni, la femelle, tous les deux nés en 2022 et arrivés en provenance d’un zoo allemand et d’un zoo suisse. Les deux paresseux s’entendent pour le moment très bien et ont des interactions majoritairement la nuit. La Serre tropicale accueille déjà un grand nombre d’oiseaux mais de nouvelles espèces y ont été intégrées ces dernières semaines avant que d’autres ne les rejoignent prochainement.
Des gazelles de Mhorr intègrent la plaine africaine
Depuis quelques semaines, les visiteurs du ZooParc de Beauval ont la chance de voir évoluer un groupe de gazelles de Mhorr, fraichement arrivé en provenance de plusieurs zoos européens. Au cœur de la Savane Africaine, aux côtés des rhinocéros blancs, gnous bleus, hippotragues noirs, girafes réticulées et zèbres de Grévy, les nouvelles venues découvrent peu à peu leur nouvel espace. Le groupe est composé de quatre individus ; un mâle et trois femelles. Yaro, le mâle reproducteur est né en 2016 au Zoo de Rotterdam aux Pays-Bas. Il est arrivé à Beauval en provenance du Zoo de Montpellier où il vivait depuis 2018. Désormais, il vit avec trois jeunes femelles, Tova, Tingeling et Kiva, nées toutes les trois en 2022. Les deux premières sont arrivées en provenance du Zoo de Kolmarden en Suède tandis que la troisième a fait un voyage plus court, depuis le Bioparc de Doué la Fontaine. La gazelle de Mhorr (Nanger dama mhorr) est une sous-espèce de la gazelle dama qui se trouve être la plus grande espèce de gazelle au monde. Avec son pelage roux-brun sur le dos et blanc sur le ventre et les pattes, elle est facilement reconnaissable. Malheureusement, elle est également la gazelle la plus menacée et se trouve actuellement classée « En danger critique d’extinction » (CR) selon l’UICN. À Beauval, comme dans les autres zoos français qui en présentent, les gazelles de Mhorr font l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), mené par l’Estacion Experimental de Zonas Aridas d’Almeira en Espagne.
L’ouverture d’un centre de recyclage des déchets du parc
Depuis sa création, la protection de l’environnement figure parmi les principales préoccupations du ZooParc de Beauval. L’établissement s’empare des problématiques écologiques et met en place de nombreuses actions pour limiter son empreinte écologique. Le bâtiment des éléphants par exemple, est couvert de 3000 m² de panneaux solaires et depuis 2014, le parc transforme les fumiers émit par ses animaux en énergie grâce à une usine de méthanisation, servant notamment à chauffer différents espaces comme la serre des gorilles. En 2023, Beauval poursuit sur cette voie et vient d’investir 3 millions d’euros supplémentaires dans la construction d’un grand centre de recyclage des déchets produits par le parc. « Nous avons ouvert un centre de tri des déchets, face à notre usine de méthanisation, qui nous permet de valoriser 80% des déchets à Beauval, ajoute Rodolphe Delord. C’est un très très bel investissement ! Il comprend toutes les chaînes de tri des déchets qui nous permet de les recycler directement à Beauval. L’objectif c’est d’atteindre rapidement 100 % des déchets recyclés sur place. »
Chaque année, Beauval s’embellit et améliore le confort de ses visiteurs
Pour satisfaire également le confort de ses visiteurs, le ZooParc de Beauval n’hésite pas non plus à engager de nombreuses améliorations dans le circuit de visite. En ce moment, les équipes techniques travaillent sur les différentes passerelles que compte le parcours dans le but de les couvrir. « Toutes les passerelles vont être couvertes, nous terminons la passerelle de la Plaine Asiatique, où sont les rhinocéros indiens, nous avons fait celle des pélicans, celle de la Pampa sud-américaine et celle qui passe au-dessus de la route, au niveau du pont de la conservation. D’ici le printemps 2024, nous aurons plus d’un kilomètre de passerelles couvert. » Cet important ajout a plusieurs avantages comme la protection du bois dont sont composées les passerelles et la diminution de leur entretien. Les visiteurs seront également protégés du soleil et des intempéries et les passerelles seront plus sécurisantes puisque moins glissantes après une averse de pluie par exemple. « L’idée c’est d’aller vers un zoo visitable en tout temps et toute l’année. » L’ensemble du parc, avec la nouvelle volière, ainsi que les espaces extérieurs comme les hôtels et le nouveau centre de soins pour la faune sauvage, ont bénéficié d’un important apport en végétaux cet hiver. « Nous avons planté des milliers et des milliers de végétaux, je crois que nous avons planté 30 000 végétaux et arbres cette année, c’est colossal ! » Le confort des employés fait également partie des objectifs pour Beauval qui a investit cette année 3 millions d’euros pour construire de nouveaux équipements spécialement pour eux. « Nous avons construit cinq bâtiments pour le personnel, des salles de pause, des vestiaires, des sanitaires… Avec 1500 salariés, nous manquions de tout cela. »
Avec la création d’un nouveau complexe hôtelier, l’inauguration d’un grand centre de soins pour la faune sauvage locale, les nombreuses nouvelles espèces et l’ouverture au public de la Grande Volière Sud-Américaine, l’année 2023 du ZooParc de Beauval est probablement l’une des plus riches en nouveautés depuis sa création. Malgré tout, les idées ne manquent pas et Rodolphe Delord regorge encore d’innombrables projets pour les années à venir. « Il faut que nos animaux soient heureux, dans un environnement que l’on recréé et qui est protégé ; un environnement dont ils ont besoin, que nos collaborateurs travaillent dans de bonnes conditions et que nos visiteurs passent un moment de rêve et d’émerveillement. »