© ZooParc de Beauval
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La Grande Volière Sud-Américaine : l’imposante nouveauté 2023 du Zoo de Beauval

Depuis la mi-avril, les visiteurs du ZooParc de Beauval peuvent découvrir l’une des plus grandes extensions du parc depuis sa création : la nouvelle Grande Volière Sud-Américaine.

En cette fin juin, Nature et Zoo vous invite, au travers d’une série de cinq articles, à découvrir les grandes actualités du ZooParc de Beauval en 2023. Départ du premier panda né en France, nouvelle Grande Volière Sud-Américaine, nouvel hôtel, construction d’un centre de soins pour la faune sauvage… Cette année est encore riche en nouveautés pour le plus grand zoo de France !

Une volière aux dimensions hors normes

Beauval se surpasse sans cesse. Le 15 avril 2023, le parc a inauguré ce qui représente la plus grande volière d’Europe, une extension exceptionnelle pour le parc. Après 18 mois de travaux extraordinaires, la nouvelle Grande Volière Sud-Américaine a ouvert ses portes au public, impatient de découvrir les oiseaux et mammifères endémiques d’Amérique du Sud qui évoluent à l’intérieur. « C’est un chantier qui a duré un an et demi, nous précise Rodolphe Delord, Directeur général du ZooParc de Beauval. Cela représente six mois d’études et environ un an de travaux. » Cette nouvelle volière, dont le montant de l’investissement s’élève à 14 millions d’€, présente des dimensions hors normes : une superficie de plus d’1,6 hectares, un filet en acier inoxydable de 15 tonnes et un point culminant à 36 mètres de hauteur. La volière doit en outre être en capacité de faire face aux intempéries auxquels elle sera exposée, notamment les vents forts et la neige.

Les premiers mois de travaux étaient réservés à la construction des bâtiments et des chemins. Une fois le gros-œuvre achevé au cours de l’hiver dernier, le chantier prend une toute autre perspective avec la pose du filet qui doit recouvrir l’ensemble de l’extension. « La pose des filets a été le moment le plus complexe, cela ne s’est jamais fait de poser des filets de cette dimension là, il y avait près de 70 morceaux de filets à coudre ensemble, à la main. » Pour réaliser les 31 000 m² de filets sur la structure, les équipes de Beauval ont fait appel au Bureau d’Études du Bioparc de Doué-la-Fontaine, spécialisé dans la conception et la réalisation de volières en parc zoologique, en France et à l’étranger. Référence en la matière, il est également à l’origine du filet recouvrant la Réserve des Hippopotames au ZooParc de Beauval et de toutes les volières réalisées au Bioparc de Doué-la-Fontaine.

Une immersion avec les animaux et la végétation

L’immense nouveauté se situe entre le Dôme équatorial et le centre du parc, à l’arrière de l’amphithéâtre des Maîtres des Airs, l’une des deux représentations proposées au Zoo de Beauval. L’unique accès à la volière se faire par un petit détour sur le chemin de visite, en traversant un tunnel de bois perché à quelques mètres de hauteur et habillé de belles fresques pédagogiques. Dans la volière, les visiteurs circulent sur des passerelles et des ponts de singes, à une hauteur allant de 6 à 10 mètres au dessus du sol. Un sol occupé en partie par un vaste plan d’eau de 2 000 m² mais aussi par des ruisseaux, de nombreuses plantes et plusieurs enclos pour les mammifères. « Nous souhaitions que les visiteurs soient en hauteur, pour que les oiseaux puissent passer en dessous et au-dessus d’eux, a ajouté Rodolphe Delord. Nous voulions garder de l’espace pour les animaux au sol aussi, et nous voulions, pour une fois, avoir les singes hurleurs et les atèles à notre niveau. » En déambulant sur la passerelle principale, les visiteurs découvriront une multitude d’oiseaux colorés et survoleront les différents espaces dédiés aux quelques mammifères. De cette passerelle partent également des ponts de singes qui mènent à plusieurs petites huttes dédiées à la pédagogie et à des belvédères, dont le Caatinga, un petit point de restauration offrant boissons, glaces et cafés. « Les gens aiment être en hauteur et nous avons ajouté les ponts de singes, cela apporte un côté ludique pour les visiteurs, et honnêtement, ils sont assez contents. »

Les visiteurs ne peuvent donc pas descendre au sol et sont comme transportés à travers la canopée sud-américaine. Cette nouvelle volière abrite également une diversité végétale exceptionnelle. Un petit bois a été conservé au fond de la volière, offrant un refuge pour les animaux et une immersion encore plus poussée. En plus des nombreuses essences qui ont été plantées ici et là, des enrochements de pierres, qui constituent les différents cours d’eau et cascades, ont été réalisés. « La végétation pousse bien, mais il faut encore du temps. Nous avons couvert un morceau de forêt avec des grands chênes et nous avons choisi des plantes qui s’adaptent au climat, aux animaux et qui ne soient pas toxiques pour eux. » Les jardiniers du parc ont réceptionné une vingtaine de gros arbres et une centaine de végétaux de toutes tailles qu’ils ont replanté avec minutie dans l’ensemble de la volière. Un nouveau restaurant, le Flamingo, a ouvert ses portes pour permettre aux visiteurs de déjeuner dans un cadre magnifique, au cœur de la structure. Doté de larges baies vitrées, ce point de restauration aux notes sud-américaines offre une vue panoramique sur l’ensemble de la volière, notamment sur l’étang des flamants des Caraïbes mais aussi sur les mammifères évoluant en contrebas et sur la magnifique végétation composée de palmiers, de bambous, d’eucalyptus, de muriers ou encore de chêne-liège.

Faire voyager les visiteurs en Amérique du Sud

L’ouverture au public de ce nouveau territoire est l’aboutissement d’un projet de plusieurs mois, d’un chantier complexe, d’une longue réflexion sur la région du monde représentée et d’un choix méticuleux des différentes espèces à faire cohabiter à l’intérieur. « Il y a d’abord un échange entre le service population animale, les directeurs zoologiques et moi-même, détaille Rodolphe Delord. Tout cela se prépare à l’avance. » Le choix de la thématique de la volière s’est rapidement porté sur l’Amérique du Sud, notamment pour la diversité des espèces animales qui s’y trouve mais aussi pour les différents animaux déjà présents à Beauval. « Même s’il était difficile de choisir une région précise, nous avons choisi l’Amérique du Sud parce que nous avions déjà une volière africaine avec les hippopotames, donc cela avait du sens. Et puis l’objectif était de déplacer nos flamants de Cuba qui étaient à l’entrée pour y mettre une nouvelle espèce mais aussi pour ne plus avoir à les éjointer. C’était aussi un hommage à maman et sa passion pour les oiseaux. » Françoise Delord, la fondatrice du ZooParc de Beauval, avait une passion débordante pour les animaux et plus précisément pour les oiseaux. Une passion qui l’a conduit à ouvrir le petit Parc ornithologique de Beauval en 1980, devenu aujourd’hui l’un des plus grands parcs zoologiques d’Europe. Disparue en décembre 2021, nul doute qu’elle aurait apprécié passer de longues heures à rechercher et à observer les oiseaux évoluant dans cette immense volière !

Un espace où les oiseaux vivent en colonie

Ce nouvel espace est donc consacré en grande partie aux oiseaux endémiques d’Amérique du Sud, pour certains déjà présents au parc et pour d’autres accueillis pour la première fois à Beauval. « Nous avons souhaité créer un espace où les oiseaux puissent vivre en colonie, cohabiter ensemble, se reproduire. Ils bénéficient ici d’une immense superficie de vol qui répond à nos priorités que sont le bien-être animal et la sensibilisation de nos visiteurs à la conservation des espèces menacées. » Le directeur et ses équipes, attachés à ce dernier point, ont choisi d’attirer l’attention sur de nombreux outils pédagogiques placés tout au long du circuit de visite. Une salle pédagogique a aussi été aménagée au fond de la volière, près de la partie boisée, pour sensibiliser les visiteurs à la protection de la biodiversité et expliquer les menaces qui pèsent sur les espèces présentées. Ouverte depuis quelques semaines, l’impressionnante structure abrite déjà une diversité ornithologique incroyable : près de 600 oiseaux de 33 espèces différentes dont 21 sont nouvelles pour Beauval. « Au niveau des espèces nous avons entre 120 et 130 ibis rouges, nous avons nos 90 flamants de Cuba, des ibis à face noire, des ibis falcinelles, différentes espèces de hérons, des pélicans bruns, une cigogne maguari… énumère Rodolphe Delord. Nous avons également beaucoup d’anatidés, des canards, qui sont mes animaux préférés. »

Parmi les autres espèces d’oiseaux présentes dans ce nouvel espace, les visiteurs auront la possibilité d’observer un vautour pape, des urubus à tête jaune, des urubus noirs, des urubus à tête rouge mais aussi des pénélopes à gorge bleue, des cariamas huppés et des combattants variés. Toutes les espèces n’avaient pas encore pris possession des lieux au moment de l’ouverture de la volière au public, mais aujourd’hui, l’espace prend vie progressivement, comme cela avait été imaginé aux prémices du projet. « Aujourd’hui tout se passe bien, les oiseaux sont en train de se poser, les arbres et les plantes poussent, cela n’a vraiment plus rien à voir avec l’ouverture. Nous n’avions pas lâché tous les oiseaux car nous avions fait le choix de ne lâcher que ceux qui étaient vaccinés contre la grippe aviaire, et certains sont arrivés en provenance d’autres parcs zoologiques en étant non vaccinés. Nous les avons gardé pour cela et les avons lâchés dans la volière une fois qu’ils étaient vaccinés. » Certaines espèces s’approprient déjà les lieux et s’adaptent rapidement à leur nouvel habitat. « Les oiseaux se répartissent de plus en plus, nous avons déjà observé des nids, se réjouit le directeur de Beauval. Les cariamas nichent, les ibis à face noire couvent, nous commençons déjà à avoir des nids un peu partout. » Rodolphe Delord imagine même déjà ajouter d’autres oiseaux et éventuellement de nouvelles espèces dans les prochains mois ou les prochaines années. « Pour l’instant nous avons 600 oiseaux mais très clairement c’est assez grand, et nous en ajouterons encore un peu. Et puis tous ne volent pas encore forcément beaucoup parce qu’ils sont jeunes et pas encore musclés. Pour l’instant nous avons fait le choix de ne pas mettre de perroquets, mais nous allons attendre que la végétation pousse et s’installe et nous pourrons peut-être ajouter quelques petits groupes de becs crochus. Tout cela prend du temps, la volière a besoin de murir mais nous sommes satisfaits et le public aussi. »

Une trentaine de mammifères complète le tableau

La nouvelle Grande Volière sud-américaine compte également une trentaine de mammifères de 5 espèces différentes. « Pour les mammifères nous avons les atèles de Colombie, les fourmiliers géants qui commencent tout juste à prendre leurs marques, nous aurons prochainement les coatis roux, et nous avons les sakis à face blanche et les singes hurleurs roux. » Pour que les mammifères cohabitent sereinement avec les oiseaux, deux espaces clôturés ont été réalisés de part et d’autres de la volière. Le premier se trouve dès l’entrée des visiteurs et présente une cohabitation unique et impressionnante entre un groupe d’atèles de Colombie et trois fourmiliers géants, deux espèces qui pourraient être prochainement rejointes par un groupe de coatis roux dans les prochaines semaines. « Les coatis doivent aller dans la volière, explique le directeur du parc. Cela prend un peu de temps parce qu’il faut que les animaux aient le temps de s’habituer les uns aux autres, donc nous ne sommes pas pressés, nous prenons le temps pour le bien-être de tous. » Au fond de la volière, un second enclos a été réalisé permettant aux visiteurs d’y observer des sakis à face blanche en cohabitation avec un petit groupe de singes hurleurs roux, une nouvelle espèce pour Beauval qui se trouve présentée dans un seul autre parc zoologique en France.

La construction de ce nouvel espace a permis aux équipes de Beauval de reloger un certain nombre de pensionnaires dans de meilleures conditions, comme les flamants de Cuba. Il s’agit d’un objectif annoncé depuis plusieurs années et qui a déjà permis d’en faire bénéficier quelques espèces lors des dernières nouveautés. Cette année, le couple de fourmiliers géants et leur petit né fin 2022, auparavant logés dans la partie historique du parc, ont pu voir leur espace considérablement agrandi en intégrant la volière. Même son de cloche pour le groupe de 12 atèles noirs de Colombie pour qui l’ancienne île parait bien petite à côté de la surface qui leur est désormais dédiée dans cette nouvelle structure. Ces déplacements ont offert au parc une occasion unique d’accueillir de nouvelles espèces dans les enclos libérés, mais il s’agit là d’une toute autre histoire…

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