© Florian Daniel

Céphalophe à dos jaune

Pour bien l’identifier…

  • Physique arqué.
  • Pelage brun noirâtre.
  • Bande triangulaire de poils jaunes sur le dos.
  • Pattes avant plus courtes que les pattes arrière.
  • Tête longue et triangulaire.
  • Museau noir et lèvres blanches entourées de poils gris clair.
  • Cornes courtes et coniques, striées à la base, présentes chez les deux sexes.
  • Longue touffe de poils entre les deux cornes.

Fiche d’identité

Généralités

Le céphalophe à dos jaune fait partie des 19 espèces de céphalophes répertoriées. Ce sont des petites antilopes vivant principalement dans les forêts africaines. Le céphalophe à dos jaune est la plus grande de toutes les espèces de céphalophes. Il doit son nom au triangle de poils jaunes qui arbore son dos et qui s’hérisse en cas de danger. Son avant-train plus bas que son arrière-train lui confère de bonnes capacités pour fouiller le sol et se déplacer dans la végétation dense.

Chez ce petit bovidé, les mâles et les femelles possèdent une paire de cornes mesurant entre 8 et 20 centimètres. Le dimorphisme sexuel est peu prononcé, les femelles étant seulement un peu plus grandes que les mâles.

Répartition et habitat

Le céphalophe à dos jaune possède l’une des aires de répartition les plus larges parmi les céphalophes. Il est présent de l’ouest au centre de l’Afrique, en partant du Sénégal jusqu’à la Zambie. Cependant, il est rare et très localisé au sein de ces vastes régions.

Cet animal évolue dans pratiquement tous les types de forêts tropicales, telles que les forêts de basses terres, les forêts de montagnes, les forêts riveraines ou même les forêts secondaires et les plantations. Il peut aussi fréquenter des habitats un peu plus ouverts comme les savanes boisées ou les clairières.

Régime alimentaire

Le céphalophe à dos jaune est un mammifère herbivore dont le régime alimentaire se compose essentiellement de fruits, de feuilles, de pousses, de graines, d’écorces et de bourgeons. Cet animal s’est spécialisé dans la consommation de fruits tombés des arbres qui sont souvent trop gros ou trop durs pour être consommés par d’autres animaux frugivores comme les primates. Ses dents fortes lui permettent de mâcher les écorces et les racines très dures et sa longue langue pointue ainsi que ses lèvres mobiles d’attraper aisément les feuilles.

Fait étonnant pour un ongulé, il arrive parfois que le céphalophe à dos jaune chasse de petits animaux comme des oiseaux, des tortues ou des lézards. Il lui arrive également de consommer des charognes !

Du fait de sa grande consommation de fruits, le céphalophe pourrait avoir une importance au niveau de la dispersion des graines. Cependant, les scientifiques n’en sont pas certains car cet animal possède une très bonne mastication ainsi qu’une digestion longue laissant peu de place aux graines non digérées, recrachées ou excrétées intactes, qui permettent une régénération des végétaux. Pour l’heure, peu d’études poussées existent à ce sujet…

Mode de vie et reproduction

Du fait de son caractère secret et de l’habitat dense et inaccessible dans lequel il vit, on connaît très peu de choses sur le comportement du céphalophe à dos jaune. Il est principalement solitaire bien qu’on puisse parfois l’observer vivant en couple. Cet animal se repose uniquement la journée sous des arbres tombés, dans les sous-bois denses ou dans des creux au sol. Il est plus actif une fois la nuit tombée. 

Les mâles et les femelles partagent leur territoire de quelques hectares et ne s’associent que pendant la saison de reproduction, les femelles étant en chaleur une fois par mois tout au long de l’année. Les couples sont monogames et restent généralement unis pour la vie.

Après une gestation de 5 à 6 mois, la femelle donne naissance à un unique petit pesant entre un et deux kilos. À sa naissance, le petit est de couleur brun foncé avec les flancs tachetés de rouge, ce qui l’aide à se cacher des prédateurs dans la forêt. Le jeune céphalophe reste caché pendant une à deux semaines dans les hautes herbes et commencent à manger des aliments solides très rapidement. Il est totalement sevré au bout de 4 à 6 semaines. Les cornes et les poils jaunes sur le dos commencent à apparaître à l’âge de 7 mois. Ce sont d’abord les femelles qui deviennent matures sexuellement, entre 9 et 12 mois, puis les mâles atteignent à leur tour leur maturité sexuelle, entre 12 et 18 mois.

Menaces et conservation

Deux grandes menaces mettent en péril la survie du céphalophe à dos jaune. La première est la destruction de son habitat au profit de l’expansion humaine et agricole. La seconde est la chasse pour sa viande, cette espèce faisant partie des animaux les plus chassés d’Afrique subsaharienne.  Les populations sont en baisse constante, sauf celles qui sont protégées efficacement contre le braconnage et où les populations humaines sont minimes. L’espèce a désormais disparue de certains pays comme la Gambie et probablement le Rwanda.

L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe le céphalophe à dos jaune comme « Quasi menacé » (NT) sur sa liste rouge des espèces menacées. Si la tendance actuelle se poursuit, cette petite antilope est susceptible de devenir une espèce menacée d’extinction dans un avenir proche.

Le saviez-vous ?

  • Le céphalophe à dos jaune est doté de glandes olfactives situées sous les yeux, qui forment des sortes de fentes. Ces glandes serviraient aux rapports sociaux entre les individus : en frottant sa tête sur le corps d’un autre céphalophe, le bovidé entretiendrait des liens affectifs.
  • Lorsqu’il se sent menacé, notamment face à un prédateur, le céphalophe à dos jaune se fige sur place. Les poils jaunes de sa croupe se hérissent. On ignore s’il s’agit d’un signal visant à alerter les autres céphalophes du danger ou encore pour attirer l’attention du prédateur et donner alors une chance aux autres congénères de s’enfuir.

En parc zoologique

Le céphalophe à dos jaune n’est visible que dans un seul parc zoologique en France ! L’espèce fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Zoo de Francfort, en Allemagne.

Articles similaires