Pour la première fois au Parc Zoologique de Paris, les mantelles dorées se sont reproduites avec succès et plusieurs petits ont vu le jour.
Après plusieurs semaines à l’état de larves, une quarantaine de jeunes se sont transformés en petites grenouilles et d’autres sont en cours de développement pour les semaines à venir. C’est une espèce assez difficile à reproduire et à maintenir, une poignée de parcs zoologiques en élèvent en France.
En captivité, la mantelle dorée vit aux alentours des 5 ans, contre 8 à l’état naturel. Durant la saison de reproduction (elles sont matures sexuellement vers l’âge d’un an), la femelle pond une trentaine d’œuf qu’elle déposera sur une litière humide et qui seront ensuite fécondés par le mâle. La fécondation est externe et grâce à la pluie, les œufs sont entraînés vers un cours d’eau où ils continueront leur développement. Les petits naissent au bout d’une quinzaine de jours et restent au stade de larves durant plus de 2 mois avant de devenir des petites grenouilles d’à peine 1 cm. Les petites mantelles sont marrons, mais leur couleur orangée apparaîtra au bout de quelques mois de croissance.
Ces naissances en milieu captif sont très importantes, la mantelle dorée est classée « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Et sa population est encore en diminution car toujours menacée dans son milieu naturel où l’on compterait seulement quelques centaines d’individus. Endémique de Madagascar, la mantelle dorée subit la destruction de son habitat, dans une zone couvrant désormais quelques kilomètres carrés et qui est actuellement non protégée. De plus, sa couleur attise les convoitises. Initialement, cette couleur vive donne des informations aux éventuels prédateurs de la mantelle dorée indiquant sa toxicité, mais c’est aussi ce qui cause en partie son déclin puisqu’elle est très prisée des collectionneurs d’amphibiens. Près de 100 000 d’entre-elles auraient été prélevé dans la nature à partir des années 1990. Aujourd’hui elles sont protégées et leur commerce est fortement réglementé.
Les connaissances sur cette espèce d’amphibien étant limitées, des études sur les individus en parc zoologique permettent d’approfondir et d’améliorer sa sauvegarde. Des efforts internationaux visent à renforcer les populations locales en réintroduisant des populations issues des zoos et le Parc Zoologique de Paris participe à cette action de conservation.