Pour bien l’identifier…
- Silhouette allongée et arrondie.
- Peau nue et ridée allant du brun au gris foncé.
- Museau pointu.
- Deux paires de défenses imposantes.
Fiche d’identité
Généralités
Le babiroussa est un mammifère appartenant à la famille des cochons et des sangliers. On l’identifie facilement à son corps arrondi quasi entièrement dépourvu de poils, ce qui laisse apparaître une peau ridée allant du brun au gris foncé.
Une autre caractéristique assez spectaculaire permet de reconnaître le babiroussa : ses deux longues paires de défenses, qui sont en réalité les canines supérieures de l’animal. Celles-ci traversent son groin et se recourbent vers le crâne, jusqu’à parfois le transpercer chez les individus les plus âgés !
Ces défenses sont beaucoup plus développées chez le mâle, pouvant atteindre une trentaine de centimètres de long. Elles sont atrophiées voire absentes chez la femelle. Elles sont probablement à l’origine du nom de cet animal qui est issu du malais « babi » (« porc ») et « rusa » (« cerf »).
Répartition et habitat
Le babiroussa se rencontre en Indonésie et plus précisément sur l’île des Célèbes et quelques îles avoisinantes dont l’île de Togian. Deux sous-espèces sont par ailleurs distinguées : le babiroussa des Célèbes (Babyrousa babyrussa celebensis) et le babiroussa de Togian (Babyrousa babyrussa togeanensis).
Ce porc sauvage vit dans les forêts tropicales humides, toujours à proximité de l’eau et des étendues boueuses où il aime se prélasser. C’est étonnamment un très bon nageur ce qui lui permet de traverser les bras d’eau pour passer d’une île à une autre.
Régime alimentaire
Tout comme ses cousins, le babiroussa est un omnivore. Il se nourrit principalement de végétaux tels que des jeunes pousses, des feuilles ou des fruits. Il apprécie également les champignons ainsi que quelques insectes et leurs larves.
Cependant, contrairement aux cochons et aux sangliers, le babiroussa ne semble pas utiliser son groin pour fouiller le sol à la recherche de nourriture.
Mode de vie et reproduction
Le babiroussa est un animal au tempérament discret et timide, en permanence sur le qui-vive, qui se dissimule à la moindre alerte sous la végétation. Il est principalement actif le matin et passe près de la moitié de son temps à dormir.
Tandis que les mâles sont essentiellement solitaires, les femelles vivent en petits groupes familiaux avec leur progéniture. Comme d’autres suidés, ils communiquent à l’aide de gémissements et de grognements et ne semblent pas être territoriaux, bien qu’ils marquent leur domaine vital de diverses manières.
Lors de la saison des amours, qui a lieu pendant l’été, les mâles s’affrontent pour obtenir les faveurs des femelles. Pour cela, ils utilisent leurs défenses inférieures, les autres étant plus fragiles et servant surtout à protéger le visage.
La femelle donne naissance à un ou deux petits dans un endroit isolé de la forêt, après une gestation d’environ 5 mois. Les jeunes babiroussas sont plus précoces que leurs cousins et commencent à manger des aliments solides dès 3 à 10 jours, bien qu’ils soient totalement sevrés que vers 6 à 8 mois.
Menaces et conservation
Le babiroussa est classé « Vulnérable » (VU) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), avec une population sauvage estimée à environ 4 000 individus. Cependant, la sous-espèce vivant sur l’île de Togian est considérée comme « En danger d’extinction » (EN) avec seulement 1 000 individus au compteur.
L’exploitation forestière et l’expansion de l’agriculture, qui réduisent de plus en plus l’habitat du babiroussa, sont les principaux dangers auxquels il doit faire face. Cette espèce est également chassée par certaines communautés locales qui consomment sa viande.
Le saviez-vous ?
Le babiroussa est parfois appelé « cochon-cerf » en raison des longues défenses portées par les mâles !
En parc zoologique
Le babiroussa se fait extrêmement rare dans les parcs zoologiques français, puisque seulement un seul d’entre eux héberge cet animal atypique et méconnu.
Le babiroussa fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le Zoo de Nuremberg, en Allemagne.