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Muntjac de Chine

Pour bien l’identifier…

  • Très petit cervidé.
  • Pelage noisette.
  • Petite queue noirâtre, blanche à l’extrémité.
  • Mâle : bois bien formés.
  • Femelle : juste de petits boutons osseux à l’emplacement des bois.

Fiche d’identité

Généralités

Le muntjac de Chine est aussi connu sous le nom de muntjac de Reeves, en référence au naturaliste anglais et spécialiste du monde chinois John Reeves, à qui il doit son nom. C’est l’un des plus petits cervidés du monde et il est de nature plutôt discrète et craintive. Le mâle se distingue de la femelle par deux bois courts sur le sommet de sa tête, chacun portés par un pivot très long.

Répartition et habitat

Le muntjac de Chine se rencontre, comme son nom l’indique, dans ce même pays, essentiellement dans la partie sud. On le retrouve également sur l’État insulaire de Taïwan, à l’est de la Chine. Ce petit cervidé vit près des ruisseaux, dans les forêts subtropicales à végétation peu élevée, depuis les plaines jusqu’à 3 500 mètres d’altitude.

Étonnement, cette espèce se rencontre aussi au Royaume-Uni car elle y a été introduite afin de peupler le parc de l’abbaye de Woburn, en Angleterre, d’où quelques individus se sont échappés au XIXème siècle. L’espèce a fini par coloniser le centre et le sud de l’Angleterre puis le Pays de Galles, où ce petit cervidé chinois est considéré comme une espèce exotique envahissante. En effet, lorsqu’ils sont nombreux, les muntjacs peuvent fortement dégrader la végétation des zones boisées, réduisant les habitats indispensables à la survie ou à la reproduction de plusieurs espèces indigènes (oiseaux nicheurs au sol, invertébrés, micromammifères…) et causant des pertes économiques pour les exploitants forestiers.

Régime alimentaire

Contrairement à la plupart des cervidés, le muntjac de Chine est omnivore ! En effet, il peut se nourrir de divers fruits et végétaux comme du bambou, des feuillages, des graines, des écorces, des bourgeons ou encore des champignons mais également, et plus étonnement, de petits animaux morts, d’œufs dans des nids posés au sol voire de petits mammifères et oiseaux qu’il chasse lui-même ! Ce sont ses canines supérieures particulièrement développées qui lui permettent entre autres de consommer de la nourriture carnée. En effet, celles-ci sont très aiguisées et sont projetées à l’extérieur de la bouche comme de petites défenses.

Mode de vie et reproduction

D’un caractère primitif, le muntjac de Chine est une espèce solitaire et extrêmement territoriale. Les mâles défendent farouchement leur territoire en s’affrontant lors de combats à coups de canines et de bois. Le territoire d’un mâle englobe ceux de plusieurs femelles. Des glandes situées aux coins de leurs yeux, appelées larmiers, servent aux muntjacs à marquer tous les supports de leur territoire.

Les mâles sont polygames et vont s’accoupler avec plusieurs femelles au cours de l’année, cette espèce n’ayant pas de période précise de reproduction. Lors de la parade amoureuse, le mâle émet une sorte de bourdonnement et la femelle lui répond par un miaulement tout en abaissant la tête. Cette dernière peut se reproduire très régulièrement, au point de pouvoir être réceptive quelques jours seulement après la mise bas et ainsi être presque continuellement en gestation à longueur d’année !

Un petit, plus rarement deux, verra le jour après une gestation d’environ 7 mois et demi. La faon reste camouflé dans la végétation jusqu’à qu’il soit en âge de suivre sa mère qui, par ailleurs, ne s’en occupe pas très longtemps ; il est totalement sevré à l’âge de 2 mois et indépendant à 6 mois. Le jeune muntjac est sexuellement mature dès la première année de sa vie, aux alentours de 8 mois pour les femelles !

Menaces et conservation

Le muntjac de Chine possède une large aire de répartition et n’est pas une espèce menacée de disparition d’après l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), qui le classe en « Préoccupation mineure » (LC). Cependant, très peu de données sont détenues quant à sa situation exacte en milieu naturel et il serait nécessaire de récolter plus de données afin de mieux contrôler l’état et l’avancée des populations sauvages. En effet, son habitat a tendance à se réduire à cause des activités humaines telles que l’agriculture et l’urbanisation et c’est une espèce qui reste largement chassée en raison de son côté ravageur envers la végétation et les cultures.

Le saviez-vous ?

En raison du cri qu’il émet lorsqu’il se sent en danger, semblable à l’aboiement d’un chien, le muntjac de Chine est surnommé « cerf aboyeur » ! Cette alerte profite aux autres animaux qui l’assimilent automatiquement à la présence d’un prédateur.

En parc zoologique

Le muntjac de Chine fait partie des espèces les plus représentées dans les parcs zoologiques en France, où il est possible de l’observer dans pas loin d’une trentaine d’entre eux. Consultez la liste des zoos français qui hébergent cette espèce.

Le muntjac de Chine ne fait ni l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), ni d’un ESB (Stud-Book Européen).

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