© Philippe Rivier

Dhole

Pour bien l’identifier…

  • Pelage uniformément de couleur rougeâtre, avec des reflets bruns sur le dessus.
  • Gorge, poitrail et ventre blanchâtres.
  • Queue dotée de longs poils brun foncé à noirs.

Fiche d’identité

Généralités

Même s’il a l’apparence d’un renard et le mode de vie du loup, le dhole n’est apparenté à aucun de ces deux animaux, puisqu’il forme à lui seul un genre unique au sein des Canidés : Cuon

Celui que l’on appelle aussi le chien sauvage d’Asie se distingue des autres canidés par sa dentition. En effet, il ne possède que 40 dents, contre 42 chez la plupart des autres canidés. Son museau est également plus court que celui de ses cousins, ce qui augmente la pression de ses mâchoires. Une autre différence s’observe au niveau des mamelles, qui sont au nombre de 16 chez le dhole, contre 10 habituellement chez les espèces du genre Canis (loups, coyotes, chacals…).

Répartition et habitat

Le dhole est un canidé asiatique se rencontrant au centre et à l’est du continent, depuis la Chine et l’Inde jusqu’en Indonésie et en Malaisie, en passant par la Thaïlande, le Népal, le Laos, le Bangladesh, le Bhoutan, le Cambodge et la Birmanie.

Autrefois, ce prédateur était présent dans tout le centre et le sud de l’Asie. Aujourd’hui, il n’occupe plus que 25 % de son aire de répartition historique.

Le dhole fréquente aussi bien les forêts sèches que les forêts humides, les forêts d’épineux et de conifères, ainsi que les prairies et steppes alpines à plus de 3 000 mètres d’altitude.

Régime alimentaire

Le dhole est un canidé omnivore à forte tendance carnivore. Il chasse principalement des mammifères de taille très variable, des rongeurs aux cerfs, en passant par des lièvres, des cochons et chèvres sauvages ou encore des singes. 

Lorsqu’il chasse en meute, le dhole peut même s’attaquer au tapir malais ainsi qu’à de gros bovins comme les buffles, les bantengs ou les gaurs ! Lorsqu’un des membres de la meute a repéré l’un de ces animaux, il passe à l’attaque et le poursuit, relayé par ses congénères, ou alors le dirige vers d’autres membres du groupe qui attendent en embuscade. 

Le dhole est le seul canidé qui n’égorge pas ses proies. Il attaque les grands mammifères par l’arrière avant de les éviscérer vivants et, quant aux petites proies, un seul coup rapide sur la tête suffit à les tuer.

Ce féroce prédateur peut néanmoins compléter son régime alimentaire avec des petits reptiles, des insectes, des feuilles et des baies sauvages.

Mode de vie et reproduction

Très social, le dhole vit en meutes parfois importantes pouvant contenir jusqu’à 20 membres. La meute est solidaire et très hiérarchisée, avec à sa tête un couple monogame dominant. S’ils n’aboient pas, les dholes communiquent entre eux par un répertoire de vocalisations variées : grognements, sifflements, glapissements et couinements.

Chez les dholes, et contrairement aux loups, la femelle dominante n’est pas la seule à pouvoir se reproduire au sein de la meute. En effet, si leur position hiérarchique le permet, d’autres femelles peuvent être amenées elles aussi à s’accoupler.

La saison des amours a lieu entre mi-octobre et janvier. Une femelle dhole donne naissance en moyenne à 2 à 6 petits par portée dans une tanière commune, après une gestation de 2 mois. Les nouveau-nés seront allaités par leur mère durant 58 jours, période durant laquelle cette dernière est nourrie par les autres membres de la meute afin de ne pas avoir à quitter ses petits. 

Une fois sevrés, tous les membres du groupe sont au petit soin pour les jeunes, qu’ils nourrissent par régurgitation, les surveillent et les nettoient, jouent avec eux… C’est vers l’âge de leurs 3 mois que les jeunes dholes commencent à suivre les adultes durant leurs parties de chasse, mais ce n’est que vers 6 mois qu’ils seront réellement en âge de chasser.

Menaces et conservation

Les dholes ont disparu de 75 % de leur aire de répartition d’origine et les populations restantes sont en déclin constant en raison de plusieurs menaces planant sur l’espèce.

Le facteur ayant le plus contribué à l’effondrement des populations du canidé est la réduction drastique du nombre de proies. Les effectifs d’ongulés sont en effet bien en dessous des besoins de ce prédateur, à cause de la chasse excessive menée par l’Homme et de l’expansion urbaine.

Ce chien sauvage asiatique subit également de plein fouet la dégradation de son habitat naturel, causée par la déforestation, l’expansion de l’agriculture et l’urbanisation. Il est également abattu et empoisonné via des carcasses par les éleveurs de bétail qui craignent les attaques sur leurs troupeaux.  

De plus, le contact de plus en plus fréquent avec le bétail et les chiens domestiques expose les dholes à toutes sortes de maladies mortelles, comme la rage ou la maladie de Carré.

S’il fut longtemps persécuté, le dhole est désormais protégé en Inde depuis 1972, mais sa situation dans le pays reste tout de même très préoccupante. Tout comme au Népal, les réserves créées pour protéger le tigre permettent par la même occasion le maintien des populations de dholes dans ces derniers bastions de l’espèce.

Avec moins de 2 500 individus matures vivant à l’état sauvage, le dhole est une espèce classée « En danger d’extinction » (EN) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

Le saviez-vous ?

Le dhole est un très bon nageur ! Pendant ou après son repas, il aime se prélasser dans l’eau, où il peut y entraîner des proies et les acculer pour les attraper plus facilement.

En parc zoologique

Le dhole n’est seulement présent que dans quelques zoos en France. Consultez la liste des parcs zoologiques français qui hébergent cette espèce.

Le dhole fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par la Réserve Zoologique de la Haute-Touche, en France.

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