L’association Beauval Nature franchit une nouvelle étape dans la conservation en milieu naturel en reprenant la gestion totale de Help Congo, une association qui vient notamment en aide aux chimpanzés orphelins.
Quelle est la mission de Help Congo ?
A l’origine, ce programme de conservation a été créé par Aliette Jamart il y a une trentaine d’années et se consacre à l’accueil de chimpanzés orphelins et à leur réhabilitation. « Aliette a ainsi, au fil des années, récupéré de nombreux chimpanzés, bébés ou adolescents, confisqués par les autorités après leur capture par des braconniers. Avec son équipe, elle leur a prodigué soins et amour et a pu, avec l’appui des autorités congolaises, créer le Sanctuaire au cœur du parc de Conkouati en vue de les ramener dans leur environnement naturel », indique Beauval Nature.
Le sanctuaire de 3000 ha se situe au cœur du parc national de Conkouati-Douli, dans une réserve naturelle de 500 000 ha qui comprend plusieurs biotopes (savanes, forêts tropicales, littoral marin, rivières et mangroves). Il héberge de nombreuses autres espèces telles que des gorilles, des lamantins, des calaos ou encore des éléphants. Beauval Nature envisage avec cette reprise de développer plusieurs programmes spécifiques pour certaines d’entre elles, comme le léopard. Un gigantesque recensement de la biodiversité est également en préparation. Ces espèces sont les cibles de plusieurs menaces telles que le braconnage, la déforestation de leur habitat, la coupe de bois sauvage, ou encore l’extraction abusive de cassitérite (minerai de l’étain, indispensable aux appareils électroniques).
Un projet de développement ambitieux pour Beauval Nature
Après plusieurs mois d’échanges et de visites au Congo, en Afrique centrale, l’association Help Congo passe donc sous l’égide de Beauval Nature. Eric Bairrao-Ruivo, le directeur des sciences et de la conservation de Beauval devient le nouveau directeur de Help Congo. Delphine et Rodolphe Delord, vice-présidente et président de Beauval Nature en prennent la présidence et ils confient sur place la direction opérationnelle à Heather Vadek. « C’est un formidable défi à relever et un honneur pour notre association que de le reprendre en vue de le développer. Avec Rodolphe et Éric, nous revenons du Congo, et avons pris toute la mesure de l’ampleur de la tâche qui nous attend », déclare Delphine Delord, la vice-présidente de Beauval Nature et directrice de la communication au ZooParc de Beauval.
Beauval Nature prévoit d’étendre le programme de conservation des chimpanzés à un projet bien plus vaste de conservation de la biodiversité sur l’ensemble du parc. Une équipe sur le terrain a déjà défini les principales missions à mener en plus du recensement de la biodiversité du parc :
- Le suivi et la gestion des chimpanzés évoluant sur les îles du sanctuaire,
- L’étude d’une possibilité de réintroduction dans le parc des petits nés dans ces îles
- La mise en place de programmes spécifiques sur des espèces à définir en fonction de ce recensement de la biodiversité
- La protection d’une partie du parc grâce aux gardiens et en collaboration avec les rangers du parc
- L’aide aux communautés locales au niveau socio-économique
- Le développement de programmes éducatifs pour la conservation des espèces
- La mise en place de projets écotouristiques
À ce stade de la reprise du programme, l’heure est à l’état des lieux et aux réaménagements de différentes structures et habitations pour héberger les chercheurs, les gardiens et les équipes de Beauval Nature. « Réaménager tout le campement notamment du Triangle est l’une de nos priorités. La zone du Triangle, espace de 3000 hectares directement géré par Beauval Nature, accueille des scientifiques et chercheurs dépêchés sur place pour travailler à préserver les chimpanzés et autres espèces, étudier la faune et la flore locales, œuvrer à la conservation au sens large. Plus vite on peut les accueillir, plus vite on se concentre sur notre belle mission de conservation avec tous nos partenaires et collaborateurs à pied d’œuvre ! », se réjouit le directeur du projet Éric Bairrao-Ruivo.