Beauval Nature, l’association du ZooParc de Beauval, s’engage encore plus dans la protection de la biodiversité avec l’ouverture du Centre de Soins Beauval Nature – Françoise Delord pour venir en aide à la faune sauvage locale.
En cette fin juin, Nature et Zoo vous invite, au travers d’une série de cinq articles, à découvrir les grandes actualités du ZooParc de Beauval en 2023. Départ du premier panda né en France, nouvelle Grande volière sud-américaine, nouvel hôtel, construction d’un centre de soins pour la faune sauvage… Cette année est encore riche en nouveautés pour le plus grand zoo de France !
Le plus grand centre de soins pour la faune sauvage de la région
Ce nouveau projet, piloté par l’association Beauval Nature, a pour vocation de prendre soin de la faune sauvage locale, présente en France. Il s’agit du plus grand centre de soins de la Région Centre-Val de Loire mais aussi l’un des plus grands de France et il pourra travailler en partenariat avec la clinique vétérinaire du zoo, en bénéficiant de certains de ses équipements de laboratoire. Il a été nommé le Centre de Soins Beauval Nature – Françoise Delord en hommage à la fondatrice du ZooParc de Beauval, disparue en fin d’année 2021, et à son engagement pour la protection des animaux. Il a ouvert ses portes au début du mois d’avril 2023 et a été inauguré il y a quelques semaines. « Le centre de soins est super, se réjouit Rodolphe Delord, Directeur général du ZooParc de Beauval. Nous l’avons inauguré avec la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Bérangère Couillard, le 28 avril dernier, et il tourne super bien. C’est un centre de soins professionnel, financé par Beauval Nature avec un investissement de 2,5 millions d’€. »
Pour venir en aide à plusieurs milliers d’animaux en détresse chaque année, ce nouvel outil nécessite un budget de fonctionnement annuel d’environ 700 000 € par an, entièrement rendu possible par l’association Beauval Nature qui vit de dons et de mécénats. Cet espace de 1 000 m², qui peut accueillir 700 animaux simultanément, a pour principale vocation d’accueillir des animaux en détresse afin qu’ils soient pris en charge et soignés dans l’unique but d’être par la suite relâchés dans leur milieu naturel. Qu’ils soient blessés, victimes du trafic routier, de braconnage ou de dérangement, les animaux sont accueillis en vue d’être relâchés dans leur environnement naturel. Dans des cas très particuliers d’espèces très menacées notamment, il est possible que les animaux qui ne peuvent être relâchés soient transférés vers des refuges, des zoos ou des élevages conservatoires. Le Centre de Soins Beauval Nature s’engage en revanche à n’effectuer aucun transfert d’animal vers le ZooParc de Beauval. Dans le cas où leur état de santé n’est pas compatible avec un relâcher à l’issue des soins qui pourraient être faits, certains animaux peuvent aussi être euthanasiés.
Une équipe de 7 salariés et de bénévoles
Pour s’occuper de l’établissement et des animaux accueillis, une équipe de 7 salariés travaillera à temps plein afin de prodiguer les soins nécessaires aux animaux. « Il y a trois vétérinaires, deux soigneurs animaliers et deux médiateurs qui renseignent les gens au téléphone. » Après l’admission d’un animal, les vétérinaires établissent un diagnostic et décident de la prise en charge à mettre en œuvre. Ils pratiquent tous les examens et soins nécessaires aux animaux (radiographies, chirurgie…) ayant à leur disposition un équipement de pointe. Le centre comprend en effet une salle de soins, une salle de chirurgie-radiologie, 8 salles d’hospitalisations et une pharmacie. Il est également équipé d’un appareil de radiologie, d’un échographe, d’un endoscope et d’un laser thérapeutique et afin d’assurer la meilleure prise en charge possible, les analyses et les autopsies peuvent être réalisées dans le laboratoire de la clinique vétérinaire du ZooParc de Beauval, située à proximité.
Cette équipe composée de vétérinaires, soigneurs animaliers et médiateurs, sera épaulée par des bénévoles chargés de soigner ou de rapatrier les animaux trouvés dans la nature. Certains d’entre eux participent aux tâches quotidiennes du centre tels que le nettoyage et l’aménagement des loges et des volières, la préparation et la distribution de la nourriture, ou encore l’entretien des locaux. D’autres se chargent d’offrir une solution d’acheminement des animaux lorsqu’aucune autre solution n’est possible. « Lorsqu’une personne nous téléphone, nous la renseignons par téléphone dans un premier temps, explique Rodolphe Delord. À la suite de l’appel, si nous considérons qu’il faut amener l’animal au centre, soit les gens nous l’amènent, soit nous avons un système de ramassage avec des bénévoles qui peuvent éventuellement aller le chercher. » Ces bénévoles rapatrieurs ont pour mission de transporter des animaux en détresse depuis un point de collecte, souvent une clinique vétérinaire, pour les emmener vers le Centre de Soins.
Communiquer sur les premiers reflexes à adopter en cas de découverte d’un animal
Pour renseigner les gens au téléphone, le Centre de Soins Beauval Nature – Françoise Delord emploie également des médiateurs qui sont les premiers contacts avec les particuliers et jouent un rôle essentiel d’orientation et de sensibilisation. Ils trient et filtrent les appels, informent les particuliers, rappellent les réglementations en vigueur et organisent le rapatriement de l’animal si nécessaire. Sur place, ils accueillent le public et prennent en charge l’admission des animaux. Les médiateurs du Centre de Soins organisent également des animations pédagogiques autour des relâchers dans la nature et pourront aussi intervenir dans les établissements scolaires alentours pour expliquer le rôle du centre et les premiers reflexes à adopter en cas de découverte d’un animal en détresse.
Le Centre de Soins Beauval Nature – Françoise Delord accueille uniquement la faune sauvage locale, beaucoup d’animaux sont ramassés à mauvais escient, en particulier de nombreux jeunes lors de leur phase d’émancipation. « Lorsqu’une personne trouve un bébé chevreuil couché dans un bois par exemple, il ne faut surtout pas le toucher et le laisser sur place », ajoute le directeur de Beauval. Malheureusement, dans ce cas par exemple, ces jeunes retirés de leur environnement ont très peu de chances de survie. Recueillir et soigner un animal de la faune sauvage s’inscrit dans une démarche réfléchie faisant parfois appel à d’autres structures comme l’Office Français de la Biodiversité (OFB), l’Office National des Forêts (ONF) ou plus largement les services de l’État. Chaque animal accueilli est abordé en fonction de son espèce, de la gravité de son état et de ses chances de survie dans son milieu naturel.
Un refuge pour plus de 650 espèces différentes
Depuis son ouverture officielle, le Centre de soins Beauval Nature – Françoise Delord a déjà pris en charge plusieurs dizaines d’animaux en détresse. Rapaces, oiseaux de jardins, renards, chevreuils, reptiles, amphibiens… Plus de 650 espèces différentes de la faune sauvage régionale peuvent y être prises en charge. Parmi toutes celles-ci, le Centre de Soins est en mesure de recueillir des espèces chassables comme le chevreuil, la tourterelle des bois, le lièvre ou encore le canard colvert, mais aussi des espèces dites nuisibles tels que le renard, la fouine, la martre, le pigeon ramier ou l’étourneau sansonnet. Il est également apte à accueillir, à soigner et à réhabiliter dans la nature des espèces protégées sur le territoire national comme la cistude d’Europe, la loutre d’Europe, la vipère aspic, toutes les espèces de chauves ainsi que toutes les espèces de rapaces. Enfin, les espèces exotiques envahissantes ou non indigènes (tortue de Floride, grenouille taureau, perruche à collier, ragondin, etc…) peuvent être recueillies mais ne seront jamais relâchées dans la nature et seront envoyées vers des structures capables de les héberger. Le relâcher de ces espèces, originaires d’autres régions du monde, est interdit car elles participent grandement à la disparition d’espèces locales. Le Centre de Soins Beauval Nature – Françoise Delord étant dédié à la faune sauvage, les animaux domestiques n’y sont pas admis et les découvreurs seront réorientés vers les bons interlocuteurs (clinique vétérinaire, DDPP, OFB, mairie, fourrière…).