Cercopithèque Roloway

Pour bien l’identifier…

• Pelage gris-noir sur la majeure partie du corps.
• Gorge, poitrine, intérieur des bras et arrière-train blancs.
• Zone de couleur rougeâtre sur le dessus du dos.
• Queue noire, très longue et fine.
• Visage noir, avec une bande blanche entre les yeux et le front.
• Barbe blanche caractéristique.

Fiche d’identité

Généralités

Il existe un petit peu plus d’une vingtaine d’espèces de cercopithèques. Ce sont des singes africains qui se caractérisent souvent par des couleurs vives qui ornent certaines parties de leur corps et en particulier la tête. Ils se reconnaissent surtout à leur queue relativement longue et fine et dépassant la taille de leur corps. D’ailleurs, le terme « cercopithèque » est tiré de leur nom scientifique « Cercopithecus« , qui signifie « longue queue » en latin.

Le cercopithèque Roloway est l’un des plus grands d’entre eux. Il est souvent confondu avec le cercopithèque diane (Cercopithecus diana) dont il était autrefois considéré comme une sous-espèce. Il s’en différencie par sa longue barbiche et son arrière-train blanc, alors que le cercopithèque diane est dépourvu de barbe et arbore un arrière-train de couleur orangée. De plus, le haut de ses cuisses est marqué par une longue et fine bande blanche, qui n’est que très peu présente chez le cercopithèque Roloway.

Répartition et habitat

Comme tous les cercopithèques, le cercopithèque Roloway est originaire du continent africain. Cependant, il est l’une des espèces ayant la plus petite aire de répartition. En effet, il ne se rencontre qu’au sud du Ghana et de la Côte d’Ivoire, à l’ouest de l’Afrique. Ce primate arboricole évolue dans la canopée des forêts tropicales humides de basse altitude. Sa longue queue fait office de balancier et l’aide grandement à se déplacer dans les arbres.

Régime alimentaire

Le cercopithèque Roloway est un primate omnivore. Il se nourrit de feuilles, de fleurs, d’insectes et d’autres petits invertébrés. C’est également un gros mangeur de fruits et il va alors jouer un rôle écologique essentiel. En effet, en se déplaçant beaucoup, ce singe dissémine les graines des fruits qu’il consomme à travers l’écosystème forestier, via ses excréments. Celles-ci se retrouvent parfois à plusieurs kilomètres du lieu où elles ont été ingérées. Le primate contribue alors à la bonne régénération de nombreuses espèces d’arbres !

Mode de vie et reproduction

Le mode de vie des cercopithèques Roloway est peu connu. Ce sont des primates diurnes et il semblerait qu’ils vivent en harems d’une quinzaine d’individus environ. Autrement dit, ce sont des groupes composés d’un seul mâle adulte et de plusieurs femelles, accompagnées de leur progéniture. Les individus se reconnaissent entre eux grâce au fort contraste de couleurs de leur pelage et communiquent à l’aide de postures et de cris sonores.

Le cycle de reproduction est lui aussi assez mal connu. On sait uniquement que les femelles donnent naissance à un seul petit après une gestation de 5 à 6 mois. Les jeunes seraient sexuellement matures aux alentours de 3 à 4 ans.

Menaces et conservation

Le cercopithèque Roloway est devenue une espèce extrêmement rare, difficile à observer dans la nature et par conséquent très mal connue. Elle est gravement menacée par la destruction de son habitat naturel, les forêts étant rasées au profit de l’expansion agricole et de l’exploitation du bois et des minerais. Ce primate est aussi menacé par le braconnage pour la viande de brousse.

L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe le cercopithèque Roloway « En danger critique d’extinction » (CR) sur sa liste rouge des espèces menacées, soit le dernier stade avant la disparition totale de l’espèce en milieu naturel. Il fait partie des 25 espèces de primates les plus menacées au monde et est également inscrit sur la liste des 100 espèces, animales et végétales confondues, les plus menacées de la planète.

Des programmes de conservation alliant recherche, gestion des habitats, lutte contre le braconnage et aide au développement sont menés dans le milieu naturel de l’espèce afin de mieux la connaître et de mieux la protéger pour éviter une extinction imminente.

Le saviez-vous ?

La population mondiale captive de cercopithèques Roloway est elle aussi relativement faible. Un peu plus d’une trentaine d’individus seulement sont répertoriés et tous se trouvent en Europe, à travers une quinzaine d’établissements zoologiques de 6 pays différents.

En parc zoologique