© Bioparc - E. Flautre
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Cinq gazelles de Mhorr sont nées en 2023 au Bioparc de Doué-la-Fontaine

Ce printemps, le Bioparc de Doué-la-Fontaine a eu la chance d’enregistrer les naissances de cinq petites gazelles de Mhorr, une sous-espèce de la gazelle dama extrêmement menacée de disparition.

Deux petites gazelles sauvées par l’élevage au biberon

Chaque année depuis la présence d’un groupe reproducteur, les équipes du Bioparc de Doué-la-Fontaine voient naître des petites gazelles de Mhorr. Cette année encore, cinq petites gazelles y ont vu le jour, une excellente nouvelle pour cette espèce très menacée dans la nature. Parmi ces cinq naissances, trois petits ont été élevés naturellement par leurs mères, mais les deux autres ont été délaissés après la mise-bas. « Compte-tenu du faible nombre de gazelles dama, tout est mis en œuvre pour que chaque naissance soit une réussite », précise le parc dans un communiqué. C’est ainsi que les soigneurs animaliers du Bioparc ont pris le relais en donnant le biberon aux deux petites gazelles, et ce plusieurs fois par jour durant 11 semaines. Les jeunes individus sont aujourd’hui en parfaite santé et seront prochainement sevrés. La réussite de cet élevage au biberon est une première pour le parc, qui place beaucoup d’espoir dans la survie de l’espèce mais aussi dans son éventuel retour à la vie sauvage.

La plus grande et la plus menacée des gazelles

Le Bioparc de Doué-la-Fontaine élève la gazelle de Mhorr (Nanger dama mhorr), une sous-espèce de la gazelle dama (Nanger dama), gravement menacée de disparition. Un groupe reproducteur est hébergé dans la Vallée des Rhinocéros, aux côtés des rhinocéros noirs avec qui il partage ce vaste territoire, et bénéficie de son propre parc pour élever ses petits en toute tranquillité. La gazelle de Mhorr est actuellement considérée comme « En danger critique d’extinction » (CR) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). On estime aujourd’hui sa population comprise entre 100 et 200 individus restant à l’état sauvage au Sahel. Elle fut même considérée comme éteinte dans la nature à partir de 1968 jusqu’aux réintroductions dans le milieu naturel au Maroc, qui lui ont permis d’être de nouveau visible à l’état sauvage. De fortes sècheresses, la raréfaction des végétaux, la compétition avec le bétail sur les pâtures et une énorme pression de chasse sont autant de menaces qui ont conduit la gazelle de Mhorr au déclin dans toute l’Afrique du Nord. Sa protection et sa survie ne dépend plus que de la préservation de son environnement combinée à la réintroduction d’individus issus d’élevages et de parcs zoologiques.

Un Projet Nature autour de la conservation de la gazelle de Mhorr

Depuis 2021, le Bioparc de Doué-la-Fontaine participe au Programme Européen pour les Espèces menacées (EEP) dédié à l’élevage des gazelles de Mhorr dans les zoos et parcs animaliers européens. Avec un groupe conséquent de 13 gazelles, comprenant un mâle reproducteur, plusieurs femelles et leurs petits, le parc héberge le plus grand groupe de France et l’un des plus grands d’Europe. Il contribue ainsi à la préservation de l’espèce en captivité et se trouve être également candidat à la réintroduction de ses gazelles au Maroc. Fidèle à ses convictions de protection des espèces dans leur milieu naturel, le Bioparc soutient financièrement la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul au Sénégal. Il s’agit d’une aire protégée de 720 ha située à l’extrême nord-ouest du pays qui abrite une riche biodiversité et qui est constituée d’une lagune d’eau salée de 340 ha entourée par deux bandes de savane arbustive couvrant 380 ha. L’objectif principal de la réserve est d’être un centre d’acclimatation et de reproduction d’espèces sahélo-sahariennes réintroduites au Sénégal, dont la gazelle dama, de restaurer les habitats dégradés, de renouveler l’attrait touristique de la réserve et d’impliquer significativement les populations locales dans la gestion du site. Le Bioparc soutient la réserve depuis 2009 et, avec son Fonds de Dotation Bioparc Conservation, est parvenu à lui apporté la somme de 7 800 € au cours de l’année 2022.

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