© Nature et Zoo
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Flamants, souris australiennes et nouveau Bush australien : Biotropica présente ses nouveautés 2024

En 2024, Biotropica poursuit le réaménagement de son espace extérieur en achevant la Forêt des Saïmiris ainsi que le nouveau Bush australien. Comme à son habitude, le parc réserve aussi quelques surprises à ses visiteurs avec l’arrivée de nouvelles espèces à découvrir dans le circuit de visite.

La Forêt des Saïmiris terminée

Inaugurée en partie l’an dernier, la Forêt des Saïmiris de Biotropica est en passe d’être complètement achevée cette année. Le chantier avait été lancé en début d’année 2023 et s’est étalé sur plusieurs mois. Ce nouvel espace, aménagé sur une partie du Bush australien libéré de quelques pensionnaires, a été conçu dans le but d’accueillir un groupe reproducteur de saïmiris du Pérou aux côtés de quelques espèces d’oiseaux mais aussi des ratons crabiers. Les primates ont rejoint le parc l’an dernier en provenance de la Vallée des Singes et du ZOA de Sanary-sur-Mer, quelques mois après l’arrivée des ratons crabiers qui viennent eux du Domaine de Pescheray. Dans son ensemble, la Forêt des Saïmiris est composée d’un bâtiment avec les loges des primates, d’une volière mais aussi d’un grand enclos de plusieurs centaines de mètres carrés comprenant une végétation dense, et un grand point d’eau. « Aujourd’hui, nos saïmiris sont dans leur bâtiment définitif et ont accès à tout l’enclos où ils s’éclatent, se réjouit Laëtitia Lassalle, Assistante Zoologique à Biotropica. Les ratons crabiers eux sont dans la volière, nous leur avons installé des cabanes où ils adorent se reposer. » Le parc est l’heureux détenteur de deux ratons crabiers, une espèce cousine du célèbre raton laveur mais bien moins connue et surtout bien moins visible en parc zoologique. Actuellement, seul le Domaine de Pescheray présente également cette espèce en France et il se trouve qu’ils s’y sont déjà reproduits à plusieurs reprises. « Il y a très peu de ratons crabiers en Europe, peut-être une quinzaine d’individus. Chez nous, il y a un mâle et une femelle, ils étaient trois au départ mais il y a eu des petits conflits entre eux, donc nous avons préféré les séparer et en faire partir un. Mais les deux qui sont ici s’entendent très bien. »

À leur arrivée, les saïmiris n’avaient accès qu’à la volière extérieure, le temps pour les équipes du parc de finaliser l’aménagement du grand enclos. Les deux espèces ne sont pas encore en cohabitation car le bâtiment qui accueillera les ratons crabiers n’a pas encore été construit. « Pour le moment, nous n’avons pas encore de loges accessibles pour les ratons crabiers mais à l’avenir, ils iront avec les saïmiris dans le grand enclos. Et les saïmiris eux ne peuvent plus accéder à la volière, elle est uniquement pour les ratons crabiers. » Depuis le début de l’année, les saïmiris cohabitent en revanche avec quelques espèces d’oiseaux qui vivaient déjà au sein du parc et qui ont été installées à leurs côtés, offrant un peu de cohérence sur l’origine géographique des animaux. « Nous avons ajouté quelques anatidés sud-américains que nous avions à la mini-ferme, il y a les dendrocygnes à ventre noir, les dendrocygnes veufs, les nettes demi-deuil et les ouettes à tête grise qui elles étaient avec les nandous. Tout le monde s’est rencontré et ça se passe très bien, chacun fait sa vie de son côté. »

Remettre en avant le Bush australien

De l’autre côté de la passerelle, qui offre une belle vue sur l’espace extérieur des saïmiris, les visiteurs peuvent découvrir ou redécouvrir le Bush australien, complètement repensé pour l’occasion. Le chemin de visite qui traversait deux enclos a été remplacé par une passerelle qui propose un tout autre point du vue et redonne espace et tranquillité aux animaux. Le premier enclos est consacré à un groupe de kangourous gris, remis en avant grâce à ce réaménagement, qui cohabite avec des oies pies, originaires elles aussi d’Australie. « Avant, quand ils étaient dans l’enclos central, les visiteurs ne les voyaient pas assez. Il y a maintenant les kangourous gris et les oies pies sur toute la partie de droite, et tout le monde y gagne au change, les visiteurs les voient beaucoup mieux et eux ils ont un enclos qui est bien plus agréable. Ils ont aussi un passage sous la passerelle pour avoir accès à leur bâtiment. » Un bâtiment flambant neuf dans lequel les visiteurs pénètrent et où ils peuvent observer les marsupiaux lorsqu’ils ne sont pas à l’extérieur. « Ce n’était pas le cas avant et ça, les gens aiment bien. Les kangourous passent du temps dehors mais ils aiment bien être couchés à l’intérieur aussi, ce qui permet de bien les voir quand même. » Biotropica est l’un des deux seuls parcs zoologiques en France à abriter des kangourous gris, une espèce là encore bien moins connue que son cousin, le kangourou roux, mais aussi bien moins répandue. Le zoo abrite actuellement un groupe reproducteur dans lequel deux nouvelles têtes ont fait leur apparition récemment. « Nous avons ici un mâle adulte, un jeune mâle, trois femelles et deux petits qui sont encore dans les poches en ce moment, annonce Laëtitia Lassalle. Ils en sortent de plus en plus mais ils passent encore beaucoup de temps dedans. »

Auparavant, le parc abritait des kangourous roux mais aussi des wallabies de Bennett, deux espèces qui ne sont plus présentes aujourd’hui. La seconde partie du Bush australien abrite en revanche des wallabies de Parma que les visiteurs observent d’abord derrière une baie vitrée puis dans un enclos dans lequel ils peuvent ensuite entrer et être au plus près des marsupiaux. « Le fait d’avoir construit la nouvelle passerelle et d’avoir fait un nouveau bâtiment permet à nos visiteurs d’avoir des zones couvertes en plus. Nous sommes très contents de ce que nous avons fait, ça améliore la visite. Et nous avons gardé l’enclos des wallabies de Parma accessible aux visiteurs, ce que nous ne pouvions pas faire avec les kangourous gris car le mâle aurait tendance à être agressif. » La fin du circuit de visite dans l’espace australien sera encore amenée à être modifiée afin d’agrandir encore un peu plus le territoire des wallabies de Parma, l’un des plus grands groupes en Europe en parc zoologique. Les visiteurs ressortiront de cet enclos vers un nouveau point de vision sur le nouvel espace extérieur des saïmiris.

L’arrivée des flamants du Chili

À la sortie du territoire des wallabies de Parma justement, les visiteurs de Biotropica avaient pour habitude de découvrir un enclos consacré à un couple de grues du Japon. Les deux échassiers, déplacés à quelques mètres de leur ancien lieu de vie, ont laissé place à une toute nouvelle espèce pour le parc : un groupe de flamants du Chili. « Dans cet enclos, nous avons du créer une plage pour les flamants, il y avait déjà suffisamment d’eau mais le plus gros travail a été l’élagage des arbres, poursuit l’Assistante zoologique de Biotropica. C’était très forestier, pour les grues c’était très bien mais pour les flamants, il faut vraiment du soleil, de la clarté. » Le nouveau groupe de flamants du Chili est arrivé à Biotropica au début du printemps en provenance du Parc de Branféré. « Ils ne viennent pas de là-bas à la base, le Parc de Branféré a accepté de nous les garder quelques temps mais ils sont originaires de la Réserve Africaine de Sigean. Cela fait quelques années que nous travaillons sur le projet d’accueillir cette espèce au parc, nous avons commencé il y a longtemps à « collecter » des animaux un petit peu partout le temps de préparer un enclos dans les meilleures conditions chez nous. » Le groupe est aujourd’hui constitué d’oiseaux adultes dont les plus vieux sont nés dans les années 1990. « Ils ont toujours vécus ensemble, ça se passe bien et comme c’est une espèce qui est vraiment très grégaire, il y avait besoin d’avoir quand même un bon noyau. Aujourd’hui nous avons 35 flamants du Chili, on n’a pas l’impression d’ailleurs, s’amuse Laëtitia Lassalle. C’était drôle quand ils sont arrivés parce qu’ils sont tellement collés les uns aux autres que nous avions l’impression qu’il n’y en avait pas autant visuellement. » Le parc espère obtenir de la reproduction avec ce groupe fraichement installé et pourrait accueillir d’autres pensionnaires dans les mois ou années à venir. « L’objectif c’est la reproduction, c’est pour cette raison que nous devrions aussi récupérer de jeunes oiseaux qui sont actuellement au Parc de Clères afin de faire grandir notre groupe. »

Le plus grand groupe de piranhas de France enfin installé à Biotropica

Au sein de la grande serre tropicale aussi il y a de la nouveauté. Les équipes de Biotropica se sont récemment lancées dans le projet innovant d’héberger le plus grand groupe de piranhas de France afin d’en observer les comportements naturels mais aussi redorer un peu son image. Le parc a vu les choses en grand avec la construction d’un bassin de 80 000 litres, nécessitant de longs mois de travaux, dans lequel les visiteurs peuvent observer plus de 500 poissons. Il aura fallu plus d’un an aux équipes animalières pour sélectionner, acheminer, faire reproduire et faire grandir un aussi grand groupe de ce poisson carnassier plutôt délicat. « Les piranhas rouges sont des animaux très grégaires, vivant en bancs de plusieurs centaines d’individus, détaille François Huyghe, vétérinaire et directeur de Biotropica. En présenter une douzaine n’a pas de sens, c’est dans une structure sociale naturelle (un banc gigantesque) que l’espèce exprime tous ses comportements naturels. C’est ce que nous avons voulu réaliser pour nos visiteurs, avec une installation à la hauteur de l’espèce ! » Le comportement sanguinaire des piranhas a été colporté par les superproductions américaines, mais est un poil exagéré. Bien que leurs dents soient de vraies lames de rasoir, leur grande timidité suffit à éviter une morsure dans les rivières où ils vivent à l’état naturel. « Ils se contentent en général de débarrasser le fleuve des carcasses d’animaux morts, source de pollution et d’épidémie, un vrai auxiliaire sanitaire du milieu », ajoute Laetitia Lassalle.

À Biotropica, les visiteurs peuvent également assister tous les jours au repas de ces animaux extraordinaires. « Les repas commentés sont l’ADN de Biotropica, reprend François Huyghe. Ce sont des moments privilégiés pour les visiteurs comme pour les soigneurs, où l’on est en plein dans notre mission d’éveil à l’environnement. » Le bassin a été pensé spécialement pour ces moments d’échanges avec le soigneur grâce notamment à la présence de gradins disposés face aux grandes vitres. « Quand la nourriture est descendue dans le bassin par la grue en mode « Jurassic Park », après quelques morsures timides par les éclaireurs, c’est en général une belle frénésie, un ballet parfaitement orchestré où chacun participe à faire disparaitre les traces de la mort… on ne s’en lasse pas ! » , raconte l’Assistance zoologique. Comme dans la nature les piranhas ne vivent pas seuls, ils partagent leur nouveau grand bassin avec d’autres espèces comme des poissons-chats, quelques cichlidés sud-américains mais aussi des tortues aquatiques. Juste au-dessus, un petit groupe de coendous à queue préhensile, un mammifère arboricole lui aussi originaire d’Amérique du Sud, évolue paisiblement et se trouve également visible depuis la passerelle qui domine tout cet environnement reconstitué.

Un nouveau petit rongeur atypique et insolite

Au rayon des nouveautés, le zoo abrite également une nouvelle espèce au sein de la grande serre tropicale. Habitué à présenter aux visiteurs des animaux peu communs, Biotropica présente également un nouveau rongeur originaire d’Australie : la souris sauteuse de spinifex (Notomys alexis). « Ce sont des petites souris australiennes qui sont enfin en présentation, détaille Laëtitia Lassalle. Elles sont dans l’ancien vivarium de l’iguane rhinocéros. » Le groupe est élevé dans les coulisses du zoo depuis déjà quelques années et n’est en présentation au public que depuis ce printemps 2024. L’établissement est actuellement le seul zoo en France à héberger cette espèce qui n’est autrement visible que dans une dizaine de parcs zoologiques en Europe. « Nous en avons encore en coulisses ce qui nous permet d’avoir de la reproduction. Dans le circuit de visite, nous n’avons que des mâles et dans les coulisses, un groupe reproducteur, c’est plus simple à gérer de cette façon. » Dans leur nouvel habitat, les petites souris au comportement grégaire sont bien souvent regroupées en tas de plusieurs individus ou bien préfèrent rester cachées dans les anfractuosités du terrarium. « Soit elles sont très rapides, soit elles sont ensembles collés les unes aux autres. Et on en a pas l’impression au premier coup d’œil mais elles sont aujourd’hui une cinquantaine dans le vivarium ! »

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