© Les Aigles du Léman
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Nouveaux aménagements et nouvelles espèces : le plein de nouveautés en 2025 aux Aigles du Léman

Cette année, le parc animalier Les Aigles du Léman a accueilli de nouveaux rapaces, d’espèces qui sont pour certaines uniques en France, et même en Europe.

Une nouvelle volière sur le thème du Mexique

Pour lancer sa saison 2025, le parc animalier Les Aigles du Léman s’est penché sur l’aménagement ou le réaménagement de plusieurs volières abritant de nombreux rapaces en cohabitation. Fidèle à sa volonté d’offrir un maximum d’espace à ses oiseaux, l’équipe animalière a notamment construit une toute nouvelle volière près de l’aire de spectacle. « Nous avons retravaillé toute notre partie consacrée aux vautours d’Amérique du Sud avec la création d’un espace nommé El Pueblo de Los Pequeños, détaille Jacques-Olivier Travers, directeur des Aigles du Léman. C’est un espace très sympa, sur le thème du Mexique, où vivent une trentaine de petits urubus à tête rouge, urubus noirs et urubus à tête jaune. » Ces trois espèces cohabitent également avec des vautours papes. Toutes sont originaires d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud et appartiennent à la famille des petits vautours du Nouveau Monde. « C’est un espace que nous avons complètement refait cette année, et il plaît beaucoup ! Nous l’avons thématisé en y installant un petit village mexicain abandonné, avec son église et son cimetière. C’est à nous de mettre en scène nos installations, car entre un urubu à tête rouge, un noir et un à tête jaune, à part pour nous les spécialistes, il est difficile pour les visiteurs de les différencier. Donc nous avons fait de gros efforts sur la décoration, ça leur permet de s’arrêter et de s’intéresser à ces espèces fascinantes. » Les visiteurs ne pénètrent pas dans cette volière mais peuvent observer ces oiseaux lors de leur participation au spectacle de vol libre, à quelques mètres. « Ils vivent en groupe à l’année dans cette volière de 600 m², sortent pour les spectacles, puis y retournent, complète le directeur du parc. Cela permet aux visiteurs de voir que nos oiseaux sont bien logés en dehors des représentations, qu’ils ne vivent plus dans de petites volières individuelles comme c’était souvent le cas avant. »

Un grand urubu a rejoint la Cité des Condors

En début d’année 2025, Les Aigles du Léman ont accueilli une toute nouvelle espèce actuellement unique en Europe : le grand urubu (Cathartes melambrotus) ou grand urubu à tête jaune. Bien que répandue sur le continent américain, cette espèce n’avait pas été visible en Europe depuis plusieurs décennies. « Nous l’avons accueilli pour la faire découvrir ! », se réjouit Jacques-Olivier Travers. Un individu, un jeune mâle, est arrivé récemment en provenance d’un parc zoologique sud-américain. « Nous n’avons que ce jeune mâle pour le moment mais nous espérons relancer une importation et accueillir prochainement un couple. Ce sont des oiseaux qui sont nés en captivité, c’est une espèce qui est finalement assez courante, mais en Europe, elle est unique. » L’arrivée de ce premier individu a nécessité de longues démarches administratives et sanitaires pour permettre aux Aigles du Léman de présenter cette espèce de vautour du Nouveau Monde aux visiteurs européens. « Cela nous a demandé plus d’un an et demi, c’est extrêmement long. Il a fallu du temps pour obtenir les permis d’exportation, les permis d’importation également, les passeports sanitaires… et notre oiseau a dû effectuer une quarantaine à son arrivée en Europe. » Le grand urubu a été intégré à la volière baptisée la Cité des Condors, qui abrite déjà d’autres espèces américaines. « Nous y avons installé un deuxième couple de vautours papes et notre couple de condors des Andes reproducteur, qui a encore donné naissance à deux petits cette année aux âges exceptionnels de 52 et 54 ans ! Et puis nous avons aussi des caracaras huppés, des caracaras montagnards et des caracaras chimango. »

La plus grande collection de vautours en Europe

Le grand urubu est l’un des charognards les plus communs d’Amérique du Sud. On le trouve du Venezuela à la Bolivie, en passant par le Brésil, la Colombie et la Guyane, où il occupe aussi bien les milieux forestiers que les plaines tropicales. « Nous avons de la chance de pouvoir faire découvrir cette espèce. Avec lui, nous présentons désormais toutes les espèces de petits vautours sud-américains. En Europe, à part le petit vautour percnoptère, nous n’avons que des vautours de grande taille : le gypaète barbu, le vautour moine et le vautour fauve. Les visiteurs sont souvent surpris quand on leur apprend que ces petits oiseaux sont aussi des vautours, ils s’attendent à des oiseaux plus gros et c’est bien aussi de montrer que chez les vautours, il y a toutes les tailles. » Avec l’arrivée d’un couple reproducteur espérée dans les mois à venir, le parc souhaite contribuer à la création d’une population en captivité en Europe. « L’objectif c’est bien sûr la reproduction, c’est pour cette raison que nous voulons faire venir un couple supplémentaire de grands urubus. Même si ce n’est pas pour tout de suite, nous travaillons déjà dessus. C’est une espèce qui n’est pas du tout présentée en Europe mais elle est présente dans les zoos sud-américains où elle se reproduit d’ailleurs plutôt bien. » Aujourd’hui, sur les 23 espèces de vautours existant dans le monde, le parc en abrite 17, ce qui en fait la plus grande collection de vautours en Europe. Cette diversité permet de sensibiliser le public à leur rôle écologique fondamental et à la nécessité de leur conservation : plus de la moitié de ces espèces sont aujourd’hui considérées comme menacées par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

La création du Grand Hôtel des Aigles

Parallèlement à l’arrivée du grand urubu et à la nouvelle volière mexicaine, Les Aigles du Léman ont récemment accueilli d’autres rapaces rares, en particulier trois espèces diurnes rarement visibles en captivité, surtout en Europe. « Comme nous avons l’objectif de présenter un maximum d’espèces de vautours mais aussi d’aigles, et dans le cadre de notre nouvelle zone, nous avons créé ce que nous avons appelé le Grand Hôtel des Aigles, poursuit Jacques-Olivier Travers. Nous y présentons trois espèces qui sont uniques en France et très rares en Europe. » Le parc accueille désormais l’aigle huppé (Nisaetus cirrhatus) et l’aigle montagnard (Nisaetus nipalensis), tous deux asiatiques, ainsi que l’aigle de Wahlberg (Hieraaetus wahlbergi), originaire d’Afrique. « Ce sont des oiseaux vraiment magnifiques que nous avons accueilli au cours de l’hiver dernier en provenance, notamment, de la Volerie des Aigles de Kintzheim. D’ailleurs, nous y avons aussi ajouté des uraètes audacieux (Aquila audax) en mixité avec certains de ces oiseaux. C’est une autre espèce que nous abritions déjà et qui est aussi unique en France. » Ces trois nouvelles espèces de rapaces sont hébergées dans des volières séparées mais adjacentes, pour permettre des observations croisées tout en respectant leur comportement territorial. « Ce sont des aigles miniatures, adaptés aux milieux forestiers, ce qui peut expliquer leur petite taille. Ils attirent beaucoup moins l’attention que les grands aigles, peuvent se déplacer plus facilement et en silence mais attention, ils sont équipés comme de vrais aigles, ils sont très puissants ! »

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