© Philippe Rivier

Hyène rayée

Pour bien l’identifier…

  • Pattes arrière plus courtes que les pattes avant, d’où son profil arqué.
  • Pelage long et hirsute, sauf sur le visage et les membres ; varie du beige au gris clair, avec des rayures noires sur les flancs et les pattes.
  • Crinière épaisse longeant la colonne vertébrale et pouvant se hérisser.
  • Queue épaisse et touffue, aux poils durs et souvent blanche et noire.
  • Cou long et épais.
  • Museau pointu ou camus.
  • Grandes oreilles triangulaires.

Fiche d’identité

Généralités

La hyène rayée est l’une des 4 espèces formant la famille des Hyénidés. Elle est plus petite que sa cousine la hyène tachetée, bien plus connue. Comme toutes les hyènes, elle est reconnaissable à son allure de chien et à son arrière-train surbaissé par rapport au reste de son corps.

Cette hyène doit son nom aux bandes noires, bien marquées ou presque estompées, qui marquent ses flancs et descendent jusqu’aux pattes. Contrairement aux hyènes tachetées chez qui les femelles sont généralement plus imposantes que les mâles, chez les hyènes rayées, ce sont les mâles les plus imposants.

Répartition et habitat

La hyène rayée est la hyène ayant la plus vaste aire de répartition. Elle se rencontre dans le nord et l’est de l’Afrique, du Sénégal à la Tanzanie (excepté le Sahara). On la retrouve également au Moyen-Orient et jusqu’en Inde. C’est la seule espèce de hyène à être présente sur le continent asiatique. 

La hyène rayée fréquente des habitats variés. Pouvant se passer d’eau pendant plusieurs jours, elle peut vivre dans des régions plus arides, notamment au niveau de la péninsule arabique. En Afrique, où elle est souvent supplantée par la hyène tachetée dans les espaces ouverts, elle va davantage se rencontrer dans d’autres types de milieux, comme les forêts sèches et les régions montagneuses jusqu’à 3 000 mètres d’altitude.

Régime alimentaire

La hyène rayée est un omnivore opportuniste. Elle reste principalement charognarde en se nourrissant de carcasses d’ongulés laissées par les autres prédateurs. Même si sa mâchoire est moins puissante que celle de la hyène tachetée, elle parvient tout de même à broyer la plupart des os et même des carapaces.

Selon les besoins, la hyène rayée peut aussi chasser de petits animaux comme des rongeurs, des oiseaux, des reptiles et des insectes. Elle complète son alimentation avec des fruits et… des ordures ménagères ! En effet, dans certaines régions, elle est parfois observée en train de se nourrir dans les décharges et débarrasse ainsi les humains d’une partie de leurs détritus.

Mode de vie et reproduction

La hyène rayée est beaucoup moins sociable que sa cousine tachetée. En effet, si cette dernière vit en grands groupes de plusieurs dizaines d’individus, la hyène rayée vit la plupart du temps seule ou alors en petits groupes familiaux composés d’un couple et de leurs jeunes. Elle se repose la journée dans une tanière autour de laquelle elle délimite un territoire d’environ 50 km², qu’elle marque à l’aide de sécrétions anales. Une fois la nuit tombée, elle s’active et part seule à la recherche de nourriture, pouvant alors parcourir jusqu’à 30 kilomètres pour trouver son repas.

Le répertoire vocal de la hyène rayée est beaucoup moins sophistiqué que celui de la hyène tachetée, connue pour ses fameux ricanements. Il se compose principalement de grognements doux et de quelques autres cris, bien moins variés que ceux de sa cousine. La territorialité n’est pas une caractéristique importante dans le comportement de la hyène rayée et n’existe que dans une certaine mesure. Les contacts sociaux sont limités et les individus ne semblent pas montrer beaucoup d’agressivité entre eux. En cas de besoin, la hyène rayée peut hérisser les poils de sa crinière pour paraître plus imposante et impressionner son ennemi.

Chez la hyène rayée, les couples se forment tout au long de l’année. Après une gestation d’environ 3 mois, la femelle donne naissance à une portée comprenant entre 1 et 4 petits. La mise bas a lieu dans une tanière rocheuse ou creusée par un autre animal. Les petits ouvrent les yeux au bout d’une semaine et commencent déjà à manger de la viande au bout d’un mois. Ils seront totalement sevrés à l’âge d’un an, après quoi ils deviendront entièrement indépendants.

Menaces et conservation

À l’instar des autres espèces de hyènes, la hyène rayée est victime d’une mauvaise réputation qui représente pour elle sa plus grande menace. Les populations locales pensent, à tort, qu’elle s’attaque au bétail, pille les tombes ou encore enlève les enfants… Ces fausses croyances lui valent d’être piégée, empoisonnée voire tout simplement abattue. 

À cette persécution s’ajoutent d’autres menaces que sont la dégradation de son habitat, à cause de l’expansion agricole et urbaine, ainsi que la raréfaction de sa principale source de nourriture : les carcasses d’animaux. Leur disponibilité diminue en raison de la disparition progressive des grands prédateurs comme les lions, les léopards et les tigres. 

La hyène rayée joue pourtant un rôle écologique essentiel en débarrassant la nature des carcasses d’animaux et des ordures, limitant ainsi la propagation de bactéries et de maladies. Dans certains villages, les habitants la tolèrent tout de même pour qu’elle mange leurs détritus… c’est un éboueur naturel !

Celle qui a pourtant l’aire de répartition la plus étendue parmi les hyènes, se trouve être celle qui est la plus discrète, la plus mystérieuse et la plus menacée… La hyène rayée est classée « Quasi menacée » (NT) sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

Le saviez-vous ?

La hyène rayée peut être confondue avec le Protèle (Proteles cristata), qui est l’une des 4 espèces de la famille des hyènes. Cet animal a lui aussi un pelage rayé, un museau pointu et de grandes oreilles ! Il est cependant bien plus petit que la hyène rayée et se rencontre uniquement en Afrique orientale et australe.

En parc zoologique

Étonnamment, la hyène rayée est presque autant représentée que la hyène tachetée dans les parcs zoologiques français. Sa présence reste cependant assez faible. Consultez la liste des zoos qui hébergent des hyènes rayées en France.

La hyène rayée fait l’objet d’un EEP (Programme Européen pour les Espèces menacées), coordonné par le CERZA en France.

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